18/05/2018 mondialisation.ca  3 min #141441

L'ouverture du Pont de Crimée: une réalité inconcevable en Ukraine

Bel et grand évènement aujourd'hui, symbolique au plus haut point. Le Pont de Crimée, qui relie la presqu'île au continent, sera officiellement ouvert à la circulation automobile ce 15 mai. La propagande ukrainienne en prend un coup, elle qui affirmait qu'il était impossible à construire. Politiquement impossible.

Ce matin, le Président Poutine va se rendre sur le  Pont de Crimée et le traverser en voiture, ouvrant ainsi officiellement avec 6 mois d'avance cet ouvrage au public. Beau cadeau avant les vacances d'été! Dès demain matin 5h30, 16 mai, les automobiles légères et les bus de voyageurs pourront l'emprunter à une vitesse maximale de 90 km/h.

Mais cet évènement n'est pas du goût de tout le monde, sa charge symbolique est trop forte. Dès le départ, la propagande ukrainienne répétait comme une incantation qu'il était impossible à construire, qu'il ne  tiendrait pas, etc. Techniquement impossible, la Russie a trop de problèmes financiers pour mener à bien un tel ouvrage, les  arguments avancés par l'Ukraine ne manquent pas depuis l'annonce du projet.

Le fond de la question est qu'il est impossible, inacceptable, de relier physiquement, matériellement la Crimée russe à la terre mère Russie. Impossible. Politiquement inconcevable. Les Ukrainiens veulent alors faire plier la réalité sous le poids de la propagande. Mais la propagande reste des paroles, de l'air, qui vient, qui va, qui fait quelques tours et puis s'en va. Le Pont, lui, est construit.

Il faut bien répondre quelque chose: l'Ukraine lance en même temps ce qu'elle peut. Un nouveau fantasme. Un nouveau pont de communication intérieure qui doit permettre de passer par-dessus cette réalité de la Crimée russe. Une réalité totalement indigeste. Pour l'Ukraine qui a bêtement perdu un territoire fabuleux. Pour les Etat-Unis et leurs satellites européens qui voient ici l'échec flagrant et les limites objectives de ces révolutions de couleur dans leur version radicale.

Cette « réalité augmentée » créée par l'Ukraine est la mise en place d'une «  patrouille policière de Crimée «. Elle est censée travailler avec les habitants de Crimée et de Sébastopol, garder les postes-frontières (avec le bataillon punitif Azov). Ce n'est pas une plaisanterie. C'est simplement... pitoyable. Triste.

Chaque pays fait ce qu'il peut. L'un construit un ouvrage qui entrera dans l'histoire. L'autre... crée des bataillons fantômes.

Karine Bechet-Golovko

La source originale de cet article est  Russiepolitics
Copyright ©  Karine Bechet-Golovko,  Russiepolitics, 2018

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