10/07/2020 reseauinternational.net  8 min #176600

Loi de Godwin, Loi du Kremlin

par Hannibal Genséric.

Selon Wikipédia, la loi de Godwin est une règle empirique énoncée en 1990 par Mike Godwin, d'abord relative au réseau Usenet, puis étendue à l' Internet : « Plus une discussion en ligne dure, plus la probabilité d'y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler s'approche de 1. »

La loi de Godwin peut se généraliser de la manière suivante à la presse mainstream américaine et aux politiciens américains :

« Pour tous les grands médias et les responsables politiques américains, il existe un unique thème « le Kremlin », tel que pour toute discussion au sein de cette presse et de ces milieux politiques, la probabilité que ce thème soit abordé tend vers 1. ».

Dans cette loi, le terme Kremlin inclut Vladimir Poutine, la Russie, les robots russes, les babouchka, les hackers, le GRU, les poupées russes et d'autres entités.

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EXEMPLES

- RussiaGate

Il est inutile de revenir ici sur le flop du RussiaGate relatif aux « fake news » des médias sur l'intervention russe dans les élections américaines et tout le cinéma qui a duré des années et coûté des millions de dollars pour finir en un non-lieu.

- Le point Godwin de l'histoire franco-russe ;
11 Mai, 2015  l'Humanité

- Poutine et l'Ukraine: prolifération des points Godwin 06/03/2014  L'Express

-  Coronavirus aux USA ? la faute aux Russes !

On  se rappelle que l'abominable Poutine des neiges avait déjà été accusé, entre autres choses, de militariser des pieuvres géantes, d'attaquer la démocratie américaine à coups de Pokémon (CNN !) et de manipuler les campagnes de vaccination.

Chers amis, l'ogre a passé un cap supérieur et va, tenez-vous bien, désormais utiliser... le coronavirus pour semer la discorde parmi les Américains !

Eh oui, c'est l'héroïque New York Times qui nous l'  apprend. Les « arguments » sont certes quelque peu poussifs (et jetés en toute fin d'article) : l'épidémie coïncide avec la campagne électorale, elle est déjà l'objet de théories du complot et Trump l'a mal gérée. On ne voit pas trop le rapport avec Moscou mais notre bonne presse libre et démocratique ne s'arrête pas à ces futiles détails. Tremble, bon peuple américain, l'ours est là qui rôde, s'apprêtant à s'engouffrer dans la brèche virale. Heureusement, nos glorieux journalistes veillent... Source :  Chroniques du Grand Jeu

- Au 27 février 2015, le nom de Hitler a été mentionné près de 1.800 fois au Congrès depuis vingt ans

Le Congrès américain « adore parler d'Hitler », selon le site Daily Dot, qui a comptabilisé, grâce au projet  Capitol Words, que le nom du dirigeant nazi avait été cité  1771 fois depuis 1996 par les représentants et sénateurs américains, soit « 7,7 fois par mois » en moyenne.

En comparaison, nous avons cherché quel était le chiffre pour la France, et si nos députés et sénateurs étaient aussi prompts au point Godwin que leurs homologues d'outre-Atlantique.

À partir des  archives de l'Assemblée nationale, nous avons relevé, depuis juin 1997, 40 occurrences du nom Hitler dans les comptes-rendus de séance dans l'hémicycle. Une recherche dans les archives du Sénat français renvoie elle  seulement 17 occurrences en séance publique depuis 1996. Beaucoup moins donc qu'aux États-Unis -en comparaison, une recherche sur « Hitler »  renvoie 91 résultats rien que pour les années 2013-2014 du Congrès.

Le président russe Vladimir Poutine a été comparé à Adolf Hitler plusieurs fois

- Accuser le Kremlin est le seul jeu disponible

Ces derniers jours, le New York Times, qui a inventé l'histoire selon laquelle le Kremlin avait payé des primes aux talibans afghans pour tuer des soldats américains, a été particulièrement assidu en promouvant l'histoire d'une Russie perfide. La couverture initiale du Times, qui affirmait que l'activité avait été confirmée à la fois par des sources de renseignement et par le suivi du circuit de l'argent, a été complétée par des  absurdités délirantes de l'ancienne conseillère à la sécurité nationale d'Obama, Susan Rice, qui demande « Pourquoi Trump place-t-il la Russie d'abord ? [au lieu de « L'Amérique d'abord. NdT] » puis elle a appelé à une « réponse américaine rapide et significative ». Rice, qui est mentionnée comme un choix possible de Biden pour la vice-présidence, a été l'une des architectes de la destruction de la Libye et de l'escalade des opérations militaires et de renseignement américains dirigés contre une Syrie non menaçante.

Le Times relate également  l'histoire d'un homme d'affaires pachtoune, contrebandier de drogue, qui semblait avoir beaucoup d'argent en dollars, ignorant le fait que l'Afghanistan est inondé de dollars et cela depuis des années 1. Une grande partie de l'argent provient des transactions sur les drogues, car l'Afghanistan est, depuis l'occupation américaine, le premier producteur mondial d'opium et de ses sous-produits.

Pour le NYT,  l'argent doit provenir forcément de Russie, car deux minables talibans, qui ont probablement été torturés par la police afghane, ont dit que c'était le cas. Le Times cite également des sources anonymes qui allèguent qu'il y a eu des transferts d'argent d'un compte géré par les renseignements militaires du GRU du Kremlin vers un compte ouvert par les talibans. Notez les « présumés » et considérez pendant une minute qu'il serait stupide pour toute agence de renseignement d'effectuer des virements de banque à banque, qui pourraient être identifiés et suivis par les gars intelligents du Trésor américain et de la NSA. Essayez également de vous rappeler comment, il n'y a pas si longtemps, nous avons entendu des histoires fabriquées à propos de menaces d'ADM pour justifier la guerre contre l'Irak, puis contre l'Iran.

D'autres organes d'information du Parti démocrate, notamment CNN, MSNBC et The Washington Post, ont tous sauté sur l'histoire de cette prime, ajoutant des détails sur leur source présumée inépuisable de sources anonymes !!

Ainsi donc, les médias « sérieux » rapportent un «fait» à partir d'une simple rumeur.

Inévitablement, la direction du Parti démocrate a sauté immédiatement sur son cheval préféré, qui doit affirmer haut et fort à l'unisson qu'en cas de doute, c'est la Russie qui l'a fait. Joe Biden en particulier est « dégoûté » par la « trahison » de Trump laissant massacrer les troupes américaines car afin de maintenir « une posture d'avilissement devant Poutine ».

Qu'en est-il au juste ?

Le Pentagone enquêterait sur les circonstances entourant la mort de trois soldats américains par une bombe au bord de la route le 8 avril 2019 afin de déterminer un lien possible avec le rapport du NYT. Il y a également des inquiétudes concernant plusieurs décès à l'entraînement où des recrues de l'armée afghane ont dénoncé leurs instructeurs. Étant donné que les talibans n'auraient guère besoin d'une incitation à tuer des Américains et que seulement dix-sept soldats américains sont morts en Afghanistan en 2019 à la suite d'une action hostile, l'année à laquelle les renseignements se rapporteraient, on pourrait bien décrire toute initiative conjointe talibans-russes comme un échec cinglant, puisque presque tous ces décès ont été attribués à l'activité cinétique initiée par les forces américaines.

------------------------- 1  Le butin de guerre: le commerce d'héroïne de plusieurs milliards de dollars en Afghanistan

-  Afghanistan. Trump adopte le plan de paix russe tout en accordant à la CIA plusieurs milliards de dollars de revenus de la drogue

-  Qui sont les narco-terroristes? Un indice...

-  USA. Trump nomme un assassin et un trafiquant de drogue comme procureur général

-  Le fiasco afghan, le déclin et la chute de l'armée américaine

-  Au-delà de Chutzpah: les États-Unis accusent le Venezuela de nacro-terrorisme

-  USA. Les « spasmes de la mort » secouent la CIA

source :  numidia-liberum.blogspot.com

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