par Alfredo Jalife-Rahme
Donald Trump prend l'initiative de reformater le monde autour de ses deux principaux partenaires, la Russie et la Chine. Il pourrait déjà sacrifier le Japon.

Le pugnace mondialiste canadien Mark Carney (MC), un financier lié aux banquiers khazars Rothschild, s'est rebellé contre le leadership géostratégique de Trump lors du sommet du G20, marqué par l'absence notable des trois plus grandes puissances mondiales : Poutine, Xi et Trump ; il vient d'appeler à un nouvel ordre mondial de l'anglosphère (sans Trump) et en partenariat clandestin avec les BRICS (sans Poutine (1)).
Le 24 novembre au soir, le président chinois Xi Jinping prenait l'initiative de contacter Trump (2), peut-être pour tendre la main au magnat, qui doit affronter de graves défis internes - le scandale Epsteingate, la fragmentation du MAGA, la combinaison d'une inflation galopante et d'une dette impayable, la victoire à New York du candidat né en Ouganda et chiite Mamdani (financée à hauteur de 35 millions de dollars par Soros), l'insurrection de plusieurs législateurs démocrates, etc. - et de défis externes - la rébellion financière mondiale du monde anglophone (à l'exclusion des États-Unis) et le flirt du premier ministre Mark Carney canadien avec les BRICS (à l'exclusion de la Russie).
Selon l'ambassade de Chine à Washington, les trois sujets abordés étaient Taïwan, l'Ukraine et la double lutte de la Chine et des États-Unis contre le fascisme et le militarisme.
Trump a annoncé avoir été invité par le président Xi à se rendre en Chine en avril, invitation à laquelle il a répondu en invitant le président chinois à l'accueillir plutôt à la fin de l'année prochaine. Il a également identifié trois sujets de discussion : Taïwan, l'Ukraine et la « vente de soja au profit des agriculteurs états-uniens », et a déclaré que « les États-Unis comprennent l'importance de la question taïwanaise pour la Chine (3) ».
Deux hypothèses : soit Xi a bloqué préventivement la rhétorique indéchiffrable, que la Chine considère comme hostile, du Premier ministre japonais Sanae Takaichi (ST) - qui avait déclaré qu'une attaque militaire chinoise contre Taïwan constituerait une « question de survie pour le Japon (situé à 100 km de Taïwan) », qui forcerait le Japon à intervenir militairement aux côtés des États-Unis (4) -, soit Taïwan pourrait représenter le « joyau de la couronne » dans le cadre d'un grand échange avec les États-Unis pour son retour officiel à la Chine continentale en échange d'un « G2 » américano-chinois dont on n'ose pas prononcer le nom et que des commentateurs indiens auraient soi-disant décelé.
Chidanand Rajghatta du Times of India, pays dont le ministre des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar, est marié à la diplomate japonaise Kyoko Somekawa, dénonce les « relations fragiles » de Trump avec le Japon et l'Inde (5) alors que « le dirigeant chinois Xi Jinping et le président états-unien Donald Trump se sont entretenus par téléphone pour consolider leur G2 (rapproché) par des invitations mutuelles », un échange qui « s'est déroulé alors que Beijing insistait sur les revendications taïwanaises dans un contexte de tensions avec le Japon et l'Inde », et tandis que « les déclarations publiques de Trump ont passé sous silence Taïwan, se concentrant exclusivement sur le commerce ». Or, Chidanand Rajghatta omet de préciser que Trump et Xi ont bien abordé la question sensible de Taïwan, sans toutefois préciser le contenu de leur échange.
Le SCMP, basé à Hong Kong, affirme que « Trump, dans sa communication avec Xi et le Straits Times, a laissé entendre qu'il ne laisserait pas la question taïwanaise faire dérailler les relations avec Pékin » alors que « les discussions du président états-unien avec les dirigeants de la Chine et du Japon suggèrent que Washington est engagé dans un exercice d'équilibre délicat ((« Trump's calls with Xi and Takaichi hint he won't let Taiwan derail Beijing ties). »
Selon le SCMP, « ces communications de haut niveau visent également à faire savoir au Japon et aux autres alliés des États-Unis que Taïwan n'est pas la priorité absolue de l'administration Trump et ne doit pas perturber la stabilisation des relations sino-américaines. »
Selon le SCMP, « Washington a maintenu une politique d'« ambiguïté stratégique » concernant son rôle en cas d'attaque de l'île (Taïwan) par Pékin. »
Un prétendu G2 entre les États-Unis et la Chine justifie-t-il de céder Taïwan à sa mère patrie, la Chine, conformément aux déclarations hypocrites de tous les présidents états-uniens, de Nixon à Trump 2.0, sur l'inaliénabilité politique de « l'unité de la Chine » ?
Où cela laisse-t-il le G2 Russie-Chine ? Et le G2 Poutine-Trump à Anchorage ?
Traduction
Maria Poumier
(1) « El Primer canadiense Mark Carney Confronta a Trump y Proclama el "Nuevo Orden Mundial" :¿Resurrección de la Globalización Financierista Neoliberal SIN EU ? », Alfredo Jalife-Rahme, Susbtack, 24 de noviembre de 2025.
(2) « President Xi Jinping Speaks with U.S. President Donald J. Trump on the Phone », Ministry of Foreign Affairs, People's Republic of China, November 24, 2025.
(3) « @realDonaldTrump », Truth Social, November 24, 2025.
(4) « China takes spat with Japan over Taiwan to U.N. and vows to defend itself », Laurie Chen, Reuters, November 22, 2025.
(5) « XI trumps the Don amid fraying ties with Japan and India », Chidanand Rajghatta, TNN, November 26, 2025.