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Des nouveau-nés en Chine. [Photo d'illustration]
La Chine réactive la TVA sur les contraceptifs, dont les préservatifs, dans le cadre d'un virage démographique destiné à stimuler les naissances. Pékin multiplie les mesures incitatives pour enrayer l'effondrement de la natalité et affronter un vieillissement accéléré de la population.
La Chine va réimposer, dès janvier prochain, une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les médicaments et moyens contraceptifs, notamment les préservatifs, pour la première fois depuis 1993. Cette mesure, relayée par plusieurs médias ce 2 décembre, s'inscrit dans la stratégie du gouvernement visant à enrayer la chute du taux de natalité, désormais perçue comme une menace directe pour la croissance économique.
Les produits contraceptifs auparavant exonérés seront majorés de 13 %, marquant un changement de cap historique par rapport à la politique de l'enfant unique des années 1990. En parallèle, Pékin multiplie les incitations : gratuité des services de garde en crèche et en jardin d'enfants, aides financières, et allongement des congés parentaux.
Ce virage démographique répond à une urgence : le vieillissement accéléré de la population. Après trois décennies de contrôle strict des naissances, les autorités incitent désormais ouvertement à la natalité. Elles ont également annoncé des directives pour limiter les avortements non « médicalement nécessaires », rompant avec la longue période de stérilisations et d'avortements systématiques.
Élever un enfant coûte cher en Chine
Le coût élevé de l'éducation d'un enfant reste toutefois un frein majeur. Selon un rapport de l'Institut YuWa, un enfant coûte en moyenne 538 000 yuans (76 000 dollars) jusqu'à ses 18 ans, un investissement difficile à assumer dans un contexte de ralentissement économique. Les jeunes générations, soucieuses de stabilité professionnelle, retardent ou renoncent à fonder une famille.
Pour He Yafu, démographe à l'Institut YuWa, « la suppression de l'exonération de TVA est surtout symbolique et n'aura probablement pas d'incidence majeure sur la situation globale ». Elle viserait surtout à « créer un environnement social qui favorise la natalité et réduit le nombre d'avortements », a-t-il expliqué.