© Denes Erdos Source: AP
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban à Budapest, capitale de la Hongrie, le 18 février 2023 (image d'illustration).
Comme l'a rapporté le 27 février l'agence de presse russe TASS, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a déclaré, devant le Parlement de son pays, que les explosions ayant endommagé en septembre dernier les gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique constituaient «un acte de terrorisme» dont il était essentiel de préserver le Turk Stream, qui permet actuellement à certains pays européens, la Hongrie en premier lieu, de continuer à se fournir en gaz russe via un pipeline traversant la mer Noire.
«S'ils l'ont fait dans le nord pour que le gaz ne puisse pas être acheminé vers l'Europe depuis la Russie, ils peuvent faire de même dans le sud. Avec la Serbie, nous avons clairement expliqué que si cela se produisait, ils ne s'en sortiraient pas», a fait savoir le Premier ministre de la Hongrie, sans pour autant nommer directement les présumés responsables, selon lui, du sabotage en mer Baltique.
Pour rappel, dans un article paru début février, le célèbre journaliste américain Seymour Hersh a expliqué avoir appris de source sûre que Washington avait une responsabilité directe dans les explosions en question. Spécialisé dans les questions de défense, le journaliste d'investigation avait notamment décrit une opération impliquant des plongeurs de la marine ne relevant pas directement du Commandement des opérations spéciales des Etats-Unis «dont les opérations secrètes doivent faire l'objet d'un rapport au Congrès et d'un briefing préalable aux dirigeants du Sénat et de la Chambre des représentants».
Lors d' une interview accordée à RT, Seymour Hersh a récemment dénoncé un sabotage «à des fins politiques».
Turk stream, le garant de l'approvisionnement hongrois en gaz russe
Ainsi que le relève TASS, le gouvernement hongrois a chiffré à quelque 4,8 milliards de mètres cubes la quantité de gaz russe reçue via le Turk stream au cours de l'année 2022, faisant de cette infrastructure la principale voie d'approvisionnement de la Hongrie en gaz naturel.
Fait notable, à rebours des autres dirigeants européens qui ont adopté les multiples trains de sanctions antirusses dans le cadre de la guerre en Ukraine, le Premier ministre hongrois avait fait part, fin 2022, de son intention de recueillir l'avis de la population sur ces mesures punitives estimant qu'elles n'avaient pour l'heure pas été décidées démocratiquement.