27/09/2025 reseauinternational.net  5min #291798

 Que se passe-t-il au Népal ?

Après le Népal, maintenant le Ladakh

par Damiens François

Je l'ai mentionné ici à plus d'une occasion : je connais bien le Népal, où je passe 2 à 3 mois l'an depuis 2005 et je viens de passer 3 semaines au Ladakh (16 août au 4 septembre). Décidément, je vais finir par croire que je suis comme le diable et laisse derrière moi une trainée de soufre, et de souffrance, là où je passe... En effet, après le Népal, c'est maintenant au tour du Ladakh de brûler dans un feu que n'a certainement pas initié le dieu védique hindou Agni ! Mais, croyez-moi, ce n'était pas moi, je plaisantais. Alors, qui pourrait avoir fomenté ces révolutions ? Je mise gros sur les diables qui sont connus pour leur ingérence : la CIA.

Comme le  rapporte RT dans un article que je découvre à l'instant, je lis donc que des émeutes ont éclaté le 24 septembre à Leh, où j'étais trois semaines plus tôt. Rien ne semblait alors annoncer que des émeutes sanglantes allaient éclater, même si on pouvait entendre les Ladakhis discuter de leur désir de voir le Ladakh devenir un État indien à part entière, au sein de la «plus grande démocratie au monde» - mais pas comme territoire autonome, comme le suggère l'article sur RT.

Il y a une énorme présence militaire dans toute la vallée de Leh, des casernes abritant tous les corps d'armée partout ; je n'en croyais pas mes yeux, il doit 2 y avoir au bas mot 100 000 personnels stationnés là-haut, dans cette vallée perchée à plus de 3500 m, tandis que la population autochtone ladakhi totale ne dépasse pas les 275 000 personnes, dont environ 45 000 à Leh, la capitale, et environs. Rien que ce fait me pousse en effet à penser qu'un soulèvement violent ne peut pas être le fruit «organique» (en anglais, «organic» signifie «bio») de l'agriculture locale ; la vallée de Leh et ses entourages sont connus pour ses abricots et ses pommes, mais pas pour sa jeunesse révolutionnaire «organique», qui se sait impuissante face à une présence militaire absolument écrasante.

La grève de la faim et les discours enflammés d'un «activiste d'un mouvement environnementaliste», Sonam Wangchuk, seraient à l'origine de ce que ce dernier décrit comme un «soulèvement spontané» : ««Au cours des cinq dernières années, nous avons maintenu une paix absolue et toujours adopté des approches pacifiques en suivant la voie tracée par le Mahatma Gandhi», a déclaré Wangchuk, selon India Today. «Mais aujourd'hui, c'était quelque chose de totalement inattendu, sorti de nulle part, très spontané, lorsque des jeunes sont sortis et se sont livrés à des actes de vandalisme»».

Un rapide coup de google suggère que c'est la «GenZ», la «génération Z», qui se serait soulevée, comme il y a deux semaines à Katmandou et au Népal en général.

Mouais... Comme de nombreux commentateurs l'ont relevé, à raison, les émeutes qui n'ont duré que 48 heures et coûté la vie à 74 personnes et ont vu de nombreux bâtiments partir en flammes (dont le très beau Singha Durbar) au Népal il y a quinze jours, étaient tout sauf spontanées et «organiques». Elles ont été préparées de longue haleine : l'incendiaire «Dame de Maïdan», Victoria «Cookie - F**ck the EU» Nuland, madame Kagan (son mari n'est autre que Robert Kagan, tous deux sont d'origine ukrainienne) (à noter aussi que «kagan» était un des titres du système de gouvernance bicéphale Khazarie) a rendu visite au Népal début 2023 - son voyage l'ayant également emmenée au Sri Lanka et au Bangladesh, qui ont eux aussi connu des émeutes il y a peu, ainsi qu'au Qatar... En outre, de nombreuses ONGs occidentales se sont fortement «agitées» dans le pays ces derniers temps. Cela ressemble donc fort à une spontanéité de couleur CIA...

Dans le cas du Népal, que je connais bien mieux, je suis persuadé que la découverte d'uranium au Mustang en 2014 joue un rôle capital dans les événements révolutionnaires d'il y a 2 semaines, les USA voulant installer dans le pays un nouveau gouvernement qui leur serait plus favorable que le gouvernement Oli, qui entretenait de très bons rapports avec Pékin. Le 3 bannissement (temporaire, et justifié) des «médias-réseaux sociaux» n'a été que le moment déclencheur du feu à partir de la trainée de soufre qui avait été préparée à l'avance. Croire qu'un soulèvement de l'ampleur de ce qui a représenté une véritable révolution népalaise (la dernière, maoïste, avait duré 10 ans, de 1996 à 2006) ait été «organique», donc sans ingérence externe, relève de la foi dans les «narratifs» et d'un déni absolu des réalités géopolitiques stratégiques.

Outre le gisement d'uranium népalais, la situation géographique du Népal et du Ladakh parle d'elle-même : le premier est un État-tampon entre la Chine et l'Inde, le second est territoire indien, qui porte le surnom de «Petit Tibet», et borde directement la Chine. Il s'agit donc de deux régions aux enjeux géopolitiques stratégiques certains et je ne peux m'empêcher de penser que les USA, qui ne sont plus uniquement «sous tension» avec la Chine, mais désormais aussi avec l'Inde, a tout intérêt à voir la région s'embraser, de l'Afghanistan à la Thaïlande, ne fût-ce que pour enquiquiner (pour rester poli) Pékin et New Delhi, et les autres, et créer des tensions - dont surtout les deux pays les plus peuplés de la planète se seraient bien passés. De nouvelles informations devraient être disponibles sous peu - entre autres par mes contacts au Ladakh.

Je vous assure, ce n'est-ce pas moi, le «Luciférien pyromane». Serait-ce plutôt le... Dalaï Lama ? En effet, le 8 septembre à Leh (voir la photo d'illustration), j'y ai vu la figure de proue des bouddhistes qui, c'est bien connu, a été aidé dans sa fuite de Lhasa en 1959 par la CIA. Tenzin Gyatso aurait-il enfin, à 90 ans, par ce biais, rembourser une partie de sa dette à l'organisation la plus criminelle, et la moins bouddhiste au monde.

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