04/07/2025 francesoir.fr  2min #283226

Au brevet et au bac, un niveau d'exigence en français déplorable

France-Soir

AFP/Archives - Christophe ARCHAMBAULT

En français, inutile désormais de compter sur la présence d'une problématique, pas plus que sur la lisibilité. Et ne parlons pas des fautes d'orthographe, qui sont plus bienvenues que jamais. Les étudiants ne sont pas seuls responsables de la chute phénoménale du niveau, puisque les consignes de correction viennent d'en haut ; les professeurs eux-mêmes n'en reviennent pas.

En 2021, le Figaro Etudiant publiait un  article faisant état de quelques témoignages à la limite de l'absurde, venant de professeurs : "Tu files des points, cherche pas à comprendre" ; "On nous a demandé de parsemer la rédaction de traits rouges, pour prouver qu'on l'avait lue." ; "La dictée, si c'est mauvais mais que vous sentez que l'élève maîtrise globalement assez bien les accords, vous pouvez rajouter 2 ou 3 points."...

Les résultats sont mauvais et pour sauver la face, mieux vaut adapter le barème et les consignes de corrections plutôt que l'enseignement lui-même : "Ce n'est pas les élèves qui ont changé, c'est le temps qu'on leur consacre qui a diminué", résumait alors une enseignante du Calvados (14). Et malgré tous les efforts du ministère, c'est tout de même "un carnage", selon un professeur de SVT de Dordogne (24).

Quatre ans plus tard, Le Figaro publie un nouvel  article dédié à la chute drastique des exigences relatives à la langue française, devenue particulièrement politique. Faire attention au niveau de langue à l'oral, ou au nombre de fautes à l'écrit, devient un acte de rébellion pour les professeurs, car c'est faire le jeu du "tri social". "Dès qu'on s'inquiète de l'état de l'école publique, on est vite catalogué à droite et accusé de déclinisme. Pourtant, quoi de plus démocratique que l'exigence scolaire ?", s'insurge une professeure de français et militante d'extrême gauche auprès du journal.

La démagogie, maquillée en bienveillance, est en train de tuer l'exigence, et avec elle la qualité de l'enseignement français. Le niveau général des élèves chutait déjà depuis des années, et cela n'est pas près de s'arranger.

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