Source: www.globallookpress.com
Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó
La Hongrie et la Slovaquie prévoient de contester devant la Cour de justice de l'UE le règlement REPowerEU, qu'elles jugent incompatible avec leurs besoins énergétiques et avec les règles européennes sur les compétences nationales.
La Hongrie et la Slovaquie prévoient de saisir la Cour de justice de l'Union européenne pour demander l'annulation du plan REPowerEU, qui prévoit l'abandon progressif des hydrocarbures russes au sein de l'UE, a déclaré le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó. Elles solliciteront également la suspension de l'application du règlement pendant la procédure judiciaire, dès que l'initiative sera entérinée la semaine prochaine. Une réunion du Conseil européen est prévue le 18 décembre.
« Nous prenons cette mesure parce que l'interdiction d'importer du pétrole et du gaz russes rendra impossible l'approvisionnement énergétique sûr de la Hongrie et de la Slovaquie et entraînera une forte hausse des prix. Ce règlement est aussi une énorme escroquerie légale, parce que c'est clairement une mesure de sanction qui devrait nécessiter un accord unanime. Il est également contraire aux traités européens stipulant que la politique énergétique relève de la compétence nationale, et contredit même la propre évaluation de la @EU_Commission », écrit le ministre sur X.
Le 3 décembre, le Conseil et le Parlement européens ont validé un accord préliminaire sur le règlement organisant l'élimination progressive des importations de gaz naturel russe. Ce texte représente un élément central de la feuille de route REPowerEU.
Le règlement instaure une interdiction graduelle des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) et de gaz acheminé par gazoduc en provenance de Russie, laquelle se conclura par un bannissement complet à partir de la fin 2026 pour le GNL et de l'automne 2027 pour le gaz par pipeline. L'interdiction d'importation deviendra effective six semaines après l'entrée en vigueur du texte, tout en prévoyant une période transitoire pour les contrats en cours, précisent les auteurs de l'initiative.
La période de transition couvrira l'ensemble des contrats existants : pour les contrats de court terme conclus avant le 17 juin 2025, l'interdiction du GNL prendra effet le 25 avril 2026, tandis que celle du gaz transporté par gazoduc entrera en vigueur le 17 juin 2026. Pour les contrats de long terme portant sur le GNL, la date d'application est fixée au 1er janvier 2027, et pour ceux relatifs au gaz acheminé par pipeline, au 30 septembre 2027, à condition que l'objectif de remplissage des stockages soit atteint au plus tard le 1er novembre 2027.
En octobre dernier, le président russe Vladimir Poutine a affirmé qu'en renonçant aux ressources russes, les pays européens s'exposaient à une baisse de la production industrielle, à une dégradation de leur compétitivité et à une hausse des prix, sur fond de leur propre décision.
Fin octobre, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán s'est rendu à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine. Les deux dirigeants ont discuté notamment de l'approvisionnement énergétique de la Hongrie pour l'hiver et pour l'année 2026 « à un prix abordable ». Orbán a qualifié ces entretiens de réussis, soulignant que « l'approvisionnement énergétique de la Hongrie reste fiable ».