20/09/2025 french.almanar.com.lb  3min #291087

 La 10.000e réunion du Conseil se solde par un veto, symbole de sa paralysie

Colère au Conseil de sécurité de l'Onu après un nouveau véto Us bloquant l'arrêt du génocide israélien à Gaza

La représentante de Washington au conseil de sécurité de l'ONU, Morgan Ortagus,

Rédaction du site

C'est non. Encore. Le Conseil de sécurité de l'Onu s'est de nouveau heurté, le jeudi 18 septembre, au véto américain sur le génocide israélien à Gaza. Washington a bloqué une résolution qui appelait à un cessez-le-feu « immédiat, inconditionnel et permanent » ainsi qu'à la levée des restrictions empêchant l'arrivée de l'aide humanitaire dans l'enclave palestinienne sous blocus israélien.

Le texte, qui réclamait également la libération immédiate et sans condition des captifs, a recueilli le soutien de 14 des 15 membres du Conseil.

Mardi, une commission d'enquête internationale indépendante avait tout de même franchi un cap en accusant 'Israël' de mener à Gaza un « génocide » visant à « détruire » le peuple palestinien.

« Un moment sombre pour ce Conseil »

Ce nouveau blocage a suscité de vives réactions. C'est « un moment sombre pour ce Conseil », a déclaré l'ambassadeur du Pakistan, Asim Iftikhar Ahmad, en appelant à la conscience collective face aux souffrances des civils.

« Les pleurs des enfants devraient nous percer le cœur, l'angoisse des mères devrait secouer notre conscience », a-t-il insisté.

Son homologue algérien, Amar Bendjama, s'est quant à lui adressé directement à la population de Gaza : « Pardonnez-nous parce que ce Conseil n'a pas pu sauver vos enfants. Pardonnez-nous parce que le monde parle des droits mais nie les vôtres, à vous Palestiniens ».

Un texte digne d'une « capitulation »

Cette résolution était en préparation depuis fin août, après que l'Onu a officiellement reconnu l'existence d'une famine à Gaza.

La première version du texte portait uniquement sur l'accès humanitaire, mais plusieurs pays, dont la France, le Royaume-Uni et la Russie, avaient exprimé des doutes sur l'efficacité d'un texte jugé trop limité et voué, de toute façon, à être rejeté par les États-Unis.

Le projet final, rejeté jeudi, combinait donc plusieurs volets : aide humanitaire, cessez-le-feu et libération des captifs.

La représentante de Washington, Morgan Ortagus, a justifié son véto en prétendant que la résolution « échoue à reconnaître la réalité sur le terrain » et en evoquant l'absence de condamnation explicite du Hamas.

Pour l'ambassadeur israélien Danny Danon, ce texte ne relevait pas de la diplomatie mais d'une « capitulation ».

Une « génération risque d'être perdue »

Avant le vote, l'ambassadrice danoise Christina Markus Lassen a expliqué que cette démarche visait à envoyer « le message que le Conseil de sécurité ne tourne pas le dos à des civils qui meurent de faim, aux captifs et à l'exigence d'un cessez-le-feu ».

Elle a averti qu'« une génération risque d'être perdue, pas seulement à cause de la guerre mais aussi de la faim et du désespoir ».

'Israël' subit une pression internationale croissante pour mettre fin à sa guerre génocidaire lancée contre Gaza depuis le 7 octobre 2023.

La question sera au centre des débats du sommet annuel de l'Onu, qui se tiendra la semaine prochaine à New York.

Rappelons qu'Israël a tué plus de 65.000 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d'enfants, depuis le début de sa guerre génocidaire contre Gaza, en octobre 2023.

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