Depuis la fin du XIXᵉ siècle, la santé est progressivement devenue un instrument de gouvernance. Soutenues par de grandes fondations comme Rockefeller ou Carnegie, les politiques d'hygiène, de prévention et de vaccination ont introduit une vision eugéniste et techniciste du vivant. Michel Foucault, philosophe français, conceptualise ce tournant sous le nom de biopouvoir, « la manière dont la vie devient objet de gestion politique ». Dès lors, la médecine se transforme en outil de normalisation des populations, de classification des corps et de gestion du vivant au nom du progrès.
Au XXᵉ siècle, des penseurs comme Auguste Comte ou Walter Lippmann nourrissent l'idée d'un gouvernement guidé par les experts, persuadés que les masses doivent être dirigées "pour leur bien". Cette technocratie sanitaire se mondialise après 1945: OMS, Banque mondiale, FMI, ONU, mais aussi des fondations et think tanks comme la Fondation Rockefeller, la Fondation Gates, le CFR, le WEF ou Chatham House, articulent une gouvernance globale où santé, marché et biosécurité convergent. Les crises sanitaires, de 1918 à la COVID-19, deviennent des catalyseurs pour étendre les pouvoirs d'exception et installer des dispositifs de surveillance, de traçage et de contrôle social. Michael Hardt, professeur associé de littérature à l'Université de Duke aux États-Unis & Antonio Negri, philosophe, résument ce basculement: « La biopolitique est un contrôle qui s'étend dans les profondeurs de la conscience et des corps. »
Peu à peu, la santé se hisse au rang de valeur suprême, justifiant restrictions, censure et effacement progressif des souverainetés individuelles et nationales. Ce glissement vers ce que certains appellent un biofascisme s'appuie sur des appareils technocratiques dépolitisés, agences sanitaires, centres de contrôle épidémiologique, infrastructures de données, qui imposent la norme au nom du "bien commun". À l'ère du transhumanisme (Julian Huxley), de One Health (Une seule santé), de la 4ᵉ révolution industrielle et de la centralisation numérique, la biologie devient le langage privilégié d'un pouvoir global cherchant à optimiser, homogénéiser et administrer la vie.
Au final, la santé n'est plus seulement un soin: elle est devenue un mode de gouvernance. Sous couvert de protection, elle organise la conformité, la peur et la technocratisation du monde. Plus elle se présente comme un acte d'amour, plus elle peut légitimer des dispositifs de contrôle profonds, justement parce qu'ils prétendent nous sauver.
📚 Sources:
INTERLIGARE #6: Biofascisme & Biopolitique par Akina & Riton
En complément:
Nouvelles réflexions autour du concept de biopouvoir, par le Docteur Laurent Vercoustre pour l'AIMSIB (Association Internationale pour une Médecine Scientifique Indépendante et Bienveillante): Les réflexions d'un grand gynécologue à la plume aussi alerte qu'entraînée, autour d'une idée pas si neuve, l'utilisation de la vie pour gérer les affaires de la cité.
La science face au pouvoir: Ce que révèle la crise Covid 19 sur la biopolitique du XXIème siècle, livre d'Hélène Banoun, membre de l'AIMSIB
Anthony Fauci, Bill Gates, Big Pharma: leur guerre mondiale contre la démocratie et la santé publique, livre de Robert Kennedy Jr

