Intervenant à la Conférence de New York sur la solution à deux États, le président français Emmanuel Macron a annoncé, le 22 septembre, que son pays reconnaît désormais l'État de Palestine [1]. Il a été fortement applaudi par les diplomates présents.
Andorre, la Belgique, le Luxembourg, Malte et Monaco se sont joints à la France pour cette reconnaissance.
Au total 156 États ont reconnu la Palestine - dont plus de la moitié de membres de l'UE. Cependant cette reconnaissance n'aura que des effets limités tant qu'Israël, puissance occupante, ne l'aura pas reconnue. Surtout, la reconnaissance de cet État est une manière de ne pas porter secours à la population palestinienne durant le génocide en cours.
☞ Le projet de reconnaissance d'un État palestinien a été formulé en 1936 par le Foreign Office. Il s'agissait de préserver les intérêts de l'Empire britannique en partitionnant la Palestine mandataire entre un côté arabe et un côté juif, sur le modèle de ce qui sera réalisé en Inde avec l'Inde proprement dite et le Pakistan : maintenir la présence indispensable de Londres grâce à la division du pays.
En Inde, les Britanniques avaient déclaré le leader laïque de l'indépendance, Aurobindo Gosh, « ennemi public n°1 de l'Empire » et favorisé la montée en puissance à la fois de Mohandas Karamchand Gandhi, partisan du système des castes et d'une Inde hindoue, et de Muhammad Ali Jinnah, partisan d'un État musulman. En trois jours l'indépendance a fait 2 millions de morts. Par la suite, de nombreux dirigeants indiens et pakistanais ont tenté de renouer les liens, mais à chaque fois, des groupes terroristes ont fait déraper les négociations.
En Palestine mandataire, les Britanniques ont écarté les leaders laïques et favorisé à la fois la montée en puissance des sionistes révisionnistes et de la Confrérie des frères musulmans. Dans cette région du monde, aussi, la paix est impossible depuis quatre-vingts ans
☞ Le 4 mars 1982, François Mitterrand, président français, avait prononcé un discours historique à la Knesset [2]. Il y affirmait que le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes devait s'appliquer aussi aux Palestiniens à la condition qu'ils reconnaissent le droit d'exister d'Israël. Il ne s'agissait pas de créer un second État à côté d'Israël, mais de laisser ouverte la proposition des Nations unies d'un seul État binational.
☞ Le 13 septembre 1993, Israël et l'Autorité palestinienne ont signé les accords d'Oslo prévoyant la reconnaissance de l'État de Palestine. Ils n'ont jamais été intégralement appliqués, d'autant que, le 4 novembre 1995, Yitzhak Rabin fut assassiné par un sioniste révisionniste, adepte du rabbin Meir Kahane.
☞ La décision du président français est le « fait du prince ». Il n'y a plus de gouvernement en France depuis la démission de François Bayrou et de son équipe. 72 % des Français sont hostiles à la création d'un État palestinien.
☞ La coprésidence saoudienne était assurée par le prince Faiçal ben Farhan Al Saud, ministre des Affaires étrangères, et non pas par le prince Mohamed ben Salmane, Premier ministre et prince héritier. Au dernier moment, l'Arabie saoudite n'a plus jugé utile d'être représentée au niveau de son chef de gouvernement.
[1] « Discours d'Emmanuel Macron lors de la conférence pour la solution à deux États », par Emmanuel Macron, Réseau Voltaire, 22 septembre 2025.
[2] « Discours de François Mitterrand à la Knesset », Réseau Voltaire, 4 mars 1982.