13/12/2020 tlaxcala-int.org  5min #182892

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Facebook soutient-il le Maroc dans sa guerre contre les Sahraouis ?

 Equipe Media Sahara Media Team ايكيب ميديا

Alors que le Maroc ne communique pas d'informations sur ses engagements militaires dans le conflit armé qui a repris entre son armée et l'Armée Populaire de Libération Sahraouie, ses agents ciblent les moyens de communication des Sahraouis, et notamment des journalistes indépendants.

Les réseaux dits sociaux sont un des rares moyens pour les Sahraouis de se rassembler virtuellement, s'organiser et s'exprimer.

Depuis le 13 novembre, date de la reprise des combats au Sahara Occidental, les comptes de plusieurs Sahraouis, dans les territoires occupés, dans les campements de réfugiés ou ailleurs en exil, ont été ou sont temporairement - et pour des durées variables - inaccessibles ou restreints.

Dans le territoire occupé militairement par le Maroc, les bloggeurs et militants suivants ont connu des restrictions ou des interdictions d'utilisation de leurs comptes facebook :

El Mammia Habibi, une étudiante bloggeuse, vivant à Boujdour occupé, a été empêchée d'activité sur son compte Facebook pendant un mois suite à des «signalements». Elle est pourtant convaincue de respecter les règles de vocabulaire et de messages de ses publications. Cependant le contenu de ses informations reflète la réalité, c'est-à-dire la reprise de la guerre à cause du pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental par le Maroc, avec au moins la collaboration de l'Europe, de la Russie, de la Nouvelle-Zélande, de l'Inde, de la Chine et de la Turquie...

Moulay Lehssan Douihi vit à El Ayoun occupée, il est un des blogueurs sahraouis les plus influents sur les réseaux sociaux. Il a été menacé à plusieurs reprises dans des messages, mais il a continué de s'exprimer sur les réseaux sociaux et de diffuser des informations sur l'évolution des opérations militaires menées par le Front Polisario depuis le 13 novembre 2020.

«J'ai publié de façon respectueuse et pacifique. Mais ça ne plaît pas aux services marocains qui ne veulent pas que les Marocains trouvent des informations sur la guerre. Ils m'ont signalé et je ne peux plus accéder à mon compte. La punition de Facebook est basée sur de fausses déclarations. Pendant 7 jours je ne pourrai pas publier ou diffuser des infos».

Babouzayed Mohamed Said, Président de l'association sahraouie Codesa, d'El Ayoun occupée, a lui aussi été interdit d'activité sur son compte pendant une semaine.

Baih Jamaa est bloggeur et activiste des droits de l'homme. Il habite à El Ayoun et a été de même empêché d'activité sur son compte facebook pendant une semaine.

Isalmou Etaoubali est lui aussi bloggeur d'El Ayoun et il a partagé des informations sur la guerre et les restrictions de circulation, la répression et la surveillance imposées aux civils sahraouis depuis le 13 novembre. Il a été « signalé » et a aussi été empêché de toute publication pendant une semaine.

Les Sahraouis militants qui relaient ou écrivent des informations sont aussi visés dans le monde entier.

Said Zeroual, rédacteur en chef au site web  futurosaharaui.net est interdit de publier des vidéos en direct pendant un mois sur son compte Facebook. Les publications écrites ont été bloquées pour 24 heures. Il est actif depuis la Suède.

Mohamed Limam Dih, membre d'Équipe Média, agence sahraouie de presse indépendante du territoire occupé, et vivant en Espagne, a été sporadiquement empêché de publier sur son compte Facebook. Puis il lui a été impossible d'accéder à son compte pour 24 heures.

L'administration de Facebook a justifié cette interdiction d'expression par un manquement au respect de leur charte. Néanmoins les informations publiées ne concernent que la cause sahraouie, des échanges sur le conflit et sa qualification par l'ONU d'affaire de décolonisation, comme avant la reprise de la guerre. Il est très probable que les « signalements » ayant entraîné les restrictions soient l'œuvre des services marocains, du fait que certaines vidéos dépassent le million de vues.

Bachir Mohamed El Hassan, rédacteur en chef du journal  espanaenarabe.com, spécialisé sur l'immigration et le terrorisme a lui aussi été interdit de publier des vidéos en direct pendant un mois. On peut supposer que ce sont les services marocains qui ont signalé en particulier ses remarques sur la guerre et son avis sur le silence du Maroc à propos des pertes et dégâts matériels et humains de son armée. Il vit en Espagne.

Zaini Talb, bloggeur sahraoui vivant au Canada et El Ghouth Said, journaliste des camps de réfugiés pour l'Agence Sahraouie de Presse, n'ont pu accéder à leur compte Facebook pendant 48 heures suite à leur publication des communiqués militaires de l'ALS.

Ali Bouya Ettafah Moussa est activiste bloggeur, il vit en Espagne. Son compte Facebook a beaucoup de fans. Il donne des informations sur la guerre du mur et le silence des médias marocains. « Les réseaux sociaux sont les véritables outils qui peuvent lever toute ambiguïté sur ce qui se passe au Sahara Occidental. Je poste régulièrement les déclarations de l'APLS ainsi que des informations et interviews avec des combattants sahraouis. Mon but est d'arrêter la propagande marocaine et sa tromperie constante. » Son compte a été suspendu pour 7 jours.

Quand le silence marocain, sa capacité à étouffer et nier la réalité du conflit, du droit international et de la guerre sont appuyés par les systèmes de communication dit libres entre les humains, alors il y a de forts soupçons que ces moyens ne sont pas aussi indépendants ni gratuits et libres qu'ils l'affirment. Il semble qu'il soit possible de mettre le prix pour obtenir leur complicité avec le silence imposé et l'injustice.

Courtesy of  Équipe Média
Source:  emsahara.com
Publication date of original article: 11/12/2020

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