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Des véhicules des Forces de défense finlandaises (FDF) au poste-frontière de Vartius, à Kuhmo, dans l'est de la Finlande, le 19 novembre 2023 (photo d'illustration).
Le Kremlin a exprimé son «profond regret» suite à la décision d'Helsinki de fermer plusieurs postes-frontières avec la Russie. «Nous avions de très bonnes relations de longue date avec la Finlande, pragmatiques et basées sur le respect mutuel», a déclaré ce 20 novembre Dmitri Peskov. «Nous regrettons que ces relations aient été remplacées par une position aussi exclusivement russophobe», a ajouté le porte-parole de la présidence russe.
Le 16 novembre, le Premier ministre finlandais Petteri Orpo et la ministre de l'Intérieur Mari Rantanen avaient annoncé la fermeture dans la nuit du 17 au 18 novembre des quatre postes-frontières les plus méridionaux avec la Russie (Vaalimaa, Nuijamaa, Imatra et Niirala), et ce jusqu'au 18 février 2024.
Une décision motivée, selon Helsinki, par une augmentation au cours des «derniers mois» du nombre de migrants originaires du Proche-Orient et d'Afrique, en particulier de Syrie, d'Irak et de Somalie, accusant les autorités russes d'être responsables de cet afflux. «Nous n'acceptons pas de telles accusations. Naturellement, le passage de la frontière est utilisé par ceux qui ont légalement le droit de le faire. A cet égard, nos gardes-frontières se conforment pleinement à toutes leurs instructions officielles», a déclaré Dmitri Peskov.
Finlande : manifestation contre la fermeture des postes de contrôle à la frontière russo-finlandaise
Cette situation inquiète les Russes vivant en Finlande, qui craignent d'être coupés de leurs proches, qui plus est à l'approche des fêtes du Nouvel An et de Noël. Plusieurs rassemblements ont eu lieu, comme à Lappeenranta, en Carélie du Sud, le 19 novembre ou la veille à Helsinki où ils ont été plusieurs centaines à protester contre cette fermeture des postes-frontières.
Menace de fermeture totale de la frontière russo-finlandaise
Les quatre points de passage demeurant ouverts le long de la frontière russo-finlandaise, longue de 1 340 kilomètres, sont non seulement plus difficiles d'accès, mais également en sursis. Selon le journal finlandais Iltalehti, ces postes-frontières pourraient à leur tour être fermés d'ici le 22 novembre.
«Nous avons un seuil très bas pour franchir la prochaine étape, qui consiste à fermer toute la frontière orientale et à concentrer les demandeurs d'asile loin de la frontière orientale», avait annoncé le 16 novembre la ministre finlandaise des Finances et vice-Premier ministre Riikka Purra, après l'annonce gouvernementale concernant la fermeture des quatre premiers points de passage.
Les relations entre Moscou et Helsinki se sont dégradées depuis l'entrée de la Finlande dans l'OTAN en avril 2023. Dans la foulée de cette intégration au bloc militaire emmené par les Etats-Unis, le quotidien Helsingin Sanomat révélait des négociations bilatérales entre Helsinki et Washington afin d'ouvrir à l'armée américaine l'accès au territoire et aux bases finlandaises.