30/01/2023 reseauinternational.net  17 min #223243

Généalogie du terrorisme

par René-Louis Berclaz

On pourra le chercher longtemps sans le trouver, mais il y a toujours un étage consacré au terrorisme - sous toutes ses formes - au sein de certaines officines gouvernementales dédiées à la sécurité. Dans ce milieu où une moitié des effectifs surveille l'autre moitié, les préposés aux basses-œuvres peuvent donner libre cours à leur imagination en affichant des plaques de la plus haute fantaisie à la porte capitonnée de ces bureaux-là, où s'élaborent et se planifient des opérations à double détente selon le principe du pompier pyromane.

Dans un discours prononcé à Aylesbury le 20 novembre 1876, Benjamin Disraeli, alors Premier ministre de sa Gracieuse Majesté la reine Victoria, avait déjà annoncé la couleur : « Les gouvernements de ce siècle ne sont pas en relation seulement avec les dirigeants, empereurs, rois et ministres, mais aussi avec les sociétés secrètes, éléments dont on doit tenir compte et qui, au dernier moment, peuvent annuler n'importe quel accord, qui possèdent des agents partout - agents sans scrupule qui poussent à l'assassinat, capables, si nécessaire, de provoquer un massacre » [1].

Il existe même des pays donneurs de leçon - à défaut d'être exemplaires - qui n'ont pas ce genre de frilosités et où le terrorisme est considéré comme une vénérable religion d'État.

Le 29 janvier 1891, cherchant à justifier l'interdiction de la pièce de Victorien Sardou intitulée Thermidor, qui dénonçait les atrocités de la Terreur, Georges Clemenceau déclara à la Chambre des Députés : « J'approuve tout de la Révolution.

J'approuve les massacres de septembre où pour s'éclairer la nuit venue les travailleurs plantaient des chandelles dans les yeux des morts. J'approuve les noyades de Nantes, les mariages républicains où les vierges accouplées à des hommes par une imagination néronienne, avant d'être jetée dans la Loire, avaient à la fois l'angoisse de la mort et la souffrance de la pudeur outragée.

J'approuve les horreurs de Lyon où l'on attachait les enfants à la gueule des canons, et les égorgements des vieillards de quatre-vingt-dix ans et de jeunes filles à peine nubiles. Tout cela forme un bloc glorieux et je défends qu'on y touche.

Je défends que sur un théâtre qui dépend de l'État un dramaturge illustre vienne prononcer une parole de pitié qui serait un outrage aux mânes augustes de Robespierre et de Marat » [2].

« Clemenceau, c'est la France », affirmait Churchill. Certes, c'est l'avis d'un fin connaisseur en matière de terrorisme [3] mais il y a sans doute une petite erreur de traduction : il aurait dû dire « Clemenceau, c'est la République... »

En se rendant en pèlerinage le 13 juin 2018 sur la tombe de Clemenceau à Mouchamps (Vendée) à l'occasion de « l'année Clemenceau » instituée pour honorer la mémoire des « Artisans de la Victoire » de 1918 (un trio prestigieux composé de Clemenceau, président du Conseil des ministres, du Maréchal Foch, généralissime des Armées de l'Entente cordiale, et de Joseph Darnand, premier soldat de France et secrétaire général de la Milice française), Emmanuel Macron revendique implicitement la violence du « briseur de grèves » et le bellicisme forcené du revanchard de 1914 qui, une fois revenu au pouvoir en 1917 grâce aux Rothschild (comme Macron), refusa les offres de paix proposées par Charles, empereur d'Autriche-Hongrie, qui proposait dès novembre 1916 de restituer l'Alsace-Lorraine à la France en gage de paix.

Ne pouvant continuer la guerre en solitaire, l'Allemagne n'aurait eu d'autre choix que de se rallier à cette solution.

Lloyd George, le Premier ministre britannique, accepta l'offre de l'empereur d'Autriche, de même que le président américain Wilson qui proposa, quant à lui, une « paix sans victoire » fondée sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.

Le pape Benoît XV en personne offrit ses bons offices.

Clemenceau, cornaqué par son bras droit Georges Mandel (Rothschild), imbu des principes de la Révolution dite française, refusa d'entrer en matière : peu lui importait les millions de soldats morts ou blessés entre 1917 et 1918 qui auraient pu être épargnés.

Pour le Tigre, la guerre n'était qu'un moyen comme un autre de parachever l'œuvre de Marat et de Robespierre en détruisant l'empire catholique des Habsbourg qui incarnait une religion qu'il déplorait vivement...

En avril 1907 déjà, Clemenceau, alors président du Conseil, s'était rendu à Londres dans le but d'inciter le gouvernement britannique à introduire la conscription afin de mettre sur pied une puissante armée capable de combattre aux côtés de la France pour détruire la vieille Europe.

Emmanuel Macron déclara à cette occasion que le Tigre était « une figure de respect, de combat, qui a incarné la République ». Et d'ajouter un peu plus tard. « Il m'inspire énormément » [4].

Et si Macron admire ouvertement Clemenceau, on devine bien que l'élève ambitionne de dépasser le maître.

La terreur n'est donc pas seulement une méthode de gouvernance, comme l'admettait Disraeli, c'est aussi, comme s'en réclamait Clemenceau, une source d'inspiration.

Sous son aspect idéologique, la terreur institutionnelle fut élaborée durant la Révolution française. Le 5 septembre 1793, la Convention décida de « mettre la Terreur à l'ordre du jour » [5] et vota par conséquent une « loi des suspects ».

Le 5 février 1794, alors que la guillotine fonctionnait sans trêve ni repos et que les colonnes infernales du général Turreau plongeaient la Vendée dans un bain de sang, Robespierre déclara que « le ressort de la vertu est la terreur ».

Orwell aurait raccourci la formule en disant : « la terreur, c'est la vertu », comme il a dit « La guerre, c'est la paix », et « L'esclavage, c'est la liberté ». Nous y sommes. Selon cette idéologie où tout est inversé, il serait donc légitime d'user de la terreur dès lors que l'on se prétend dépositaire de la vertu.

Comme le dit si bien le président américain Joseph Robinette Biden Jr., tout est permis contre le Mal. Quant à reconnaître le Mal, il existe une faculté humaine qui s'appelle la capacité de discernement. Cette faculté, fondée sur le libre arbitre, ne peut s'exercer en toute connaissance de cause que si le droit à l'information est garanti, ce qui est le cas en théorie.

De nos jours, l'information officielle, verticale, diffusant du haut vers le bas, n'est rien d'autre qu'une forme massive de propagande. Quant à l'information horizontale des réseaux sociaux, c'est à la fois un sismographe de l'opinion publique et un outil de manipulation mentale capable de toutes les provocations.

L'information n'est donc pas libre. Cela permet aux lobbies qui contrôlent l'appareil d'État d'exercer une forme de tutelle fondée sur l'argument d'autorité à effet contraignant grâce à un arsenal législatif à vocation répressive.

C'est ainsi que l'artifice juridique isole le mensonge dans une bulle, puisque le mensonge ne peut se confronter à la vérité sans se détruire de lui-même.

Or, le mensonge ne peut pas être la source du Bien.

Le viol systémique des consciences est une caractéristique de notre époque, avec l'obligation de professer les pires insanités, devenues des règles impératives du savoir-vivre et du vivre-ensemble afin d'imposer les aberrants narratifs officiels, et ceci pratiquement dans tous les domaines.

En biologie, on a découvert depuis longtemps que la génération spontanée n'existait pas : en politique, pourtant, la formule continue de s'imposer.

On se dispense ainsi d'examiner les causes pour mieux combattre les effets... puisqu'il y a péril en la demeure et qu'il faut agir dans l'urgence ! Quant à ceux qui doutent de la méthode en dénonçant son préjugé antiscientifique, ils sont mis au pilori sous prétexte de distiller des discours de haine.

C'est ainsi que le terrorisme fabriqué des minorités agissantes clandestines permet de justifier le terrorisme institutionnel d'autres minorités agissantes se prévalant du monopole du Bien. « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté » est un dogme de la Révolution dite française qui permet de couper court au débat en coupant les têtes incrédules.

On ne saurait se réclamer des Droits de l'homme quand l'intention est de les détruire. Le procès d'intention justifie à son tour le terrorisme intellectuel et signe l'aveu de la manipulation et du mensonge qu'il tente d'occulter : ses cibles de prédilection ont toujours été les têtes pensantes, agissantes et contrariantes.

L'historien Isaac Ben Zvi, deuxième président d'Israël (1952-1963) a publié en 1959 aux Éditions de Minuit une étude sur les Tribus dispersées et le marranisme. Le Livre d'Esther nous apprend que les juifs étaient déjà implantés en Perse sous le règne d'Assuérus (Xerxès 1er, 486-465 av. J.-C.), d'où ils préparaient leur retour d'exil. Selon Ben Zvi, ces juifs se réclamaient de la tribu de Benjamin. Toujours selon Ben Zvi, « Il a été fréquemment question, en Perse, de Marranes au sein de l'Islam, pratiquant le judaïsme en secret » [6].

C'est dans ces circonstances qu'il devient intéressant de faire la connaissance de Hassan al-Sabbah, né en 1036 à Qom, en Perse, dont la postérité devait oublier le patronyme juif au profit du surnom de « Vieux de la Montagne ». Il se convertit tôt à l'ismaélisme, une branche minoritaire du chiisme apparue au VIIe siècle. Les Ismaéliens, restés longtemps dans l'ombre, se manifestèrent sous le règne de la dynastie des Fatimides, en Afrique du Nord et en Egypte (969-1171).

Hasan al-Sabbah se rendit en 1071 au Caire à la cour du calife al-Mustansir, et il se lia avec son fils aîné Nizâr, lui aussi converti à l'ismaélisme, avec lequel il partageait la même haine des sunnites.

De retour dans sa ville natale, il s'y activa à recruter des adeptes et à mettre sur pied un réseau d'influence, toujours en lien avec la secte des Ismaéliens dont il était devenu l'un des dirigeants.

Cette secte a la particularité de partager l'humanité en deux groupes bien distincts : le premier est peuplé d'esclaves qui sont maintenus dans ignorances et la seconde de maîtres « initiés » et aptes à diriger les premiers.

Autrement dit, on retrouve dans cette idéologie la même discrimination entre juifs et non-juifs, basée sur les prescriptions du Talmud.

Cette dissidence se réclamait d'Ismaël, fils du sixième Iman chiite. D'où le nom de ses adeptes, les ismaéliens.

Le sixième Imam ayant disparu dans des circonstances entourées de mystère, la secte se développa dans le plus grand secret en attendant son retour, à cause de la persécution des sunnites.

Cette absence permit fort opportunément à un juif converti à l'Islam, Abadallah Ben-Maïmoum de s'imposer à la tête de la secte en élaborant une doctrine apte à faire de la secte des Ismaéliens une véritable religion et de la transformer en instrument de conquête.

Cette doctrine reprenait à son compte des éléments de la philosophie grecque, du christianisme, de la gnose et du Judaïsme... le tout intégré dans l'Islam par la vertu d'un syncrétisme judicieusement adapté. Par ailleurs, cette religion était organisée sous la forme d'une véritable société secrète où les adeptes se voyaient encourager de se laisser aller à leurs penchants naturels...

Pour compléter le tableau, il convient de préciser que la doctrine ismaélienne accordait un Messie aux juifs, l'Esprit-saint aux chrétiens et le Madhi aux musulmans. Quant aux partisans du paganisme, ils se voyaient intégrés dans une vaste théogonie qui faisait la part belle à toutes les croyances.

« Beaucoup d'appelés, peu d'élus », telle était la devise de la secte, puisque les postulants passaient à travers un « filtre initiatique » qui ne comportait pas moins de neuf degrés.

Les ismaéliens qui formaient la masse de manœuvre et un vivier de recrutement ne dépassaient que rarement le troisième degré. Ils servaient de camouflage et de lien entre la population et les hauts dignitaires de la secte.

Dès le quatrième degré, le fidèle cessait secrètement d'adhérer à la profession de foi de l'Islam, tout en continuant à en respecter publiquement les commandements.

Dès le cinquième degré, le néophyte était progressivement introduit à la philosophie platonicienne et à la géométrie pythagoricienne, jusqu'à atteindre le sixième degré de cet enseignement destiné à sélectionner les plus instruits.

Quant aux septième et huitième degrés, tous les dogmes des religions et des croyances se voyaient récusés, alors que le neuvième degré renvoyait l'initié au bas de l'échelle qu'il avait si péniblement gravie.

À ce stade final, il était alors invité à oublier tout ce qu'il avait pu apprendre.

Il devait dès lors ne se fier qu'à son seul libre arbitre pour mieux exploiter les circonstances du moment, les notions de « Bien » et de « Mal » étant en fait des obstacles subjectifs qu'il fallait écarter de la voie des élus. « Rien n'est vrai, tout est permis », telle était la devise de ces nihilistes avant l'heure, adeptes fanatiques du terrorisme.

Après avoir été pendant près d'une décennie sélectionnés et formés dans la clandestinité ses premiers partisans, Hassan al-Sabbah, sans coup férir, s'empara le 4 septembre 1090 de la forteresse d'Alamout, un imprenable nid d'aigle situé à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Téhéran dans la chaîne de l'Elbourz.

Grâce au soutien de Nizâr, Hassan al-Sabbah aurait acheté la garnison. Maître d'Alamut, le Vieux de la montagne imposait à ses hommes une discipline de fer reposant sur la prière et l'entraînement au combat. Un récit rapporté par Guillaume de Tyr témoigne de l'obéissance absolue des Assassins. Alors que le comte Henri de Champagne est reçu par le Vieux de la Montagne en 1198, ce dernier ordonne à deux de ses hommes de se jeter du haut des remparts afin de lui montrer le dévouement total des Assassins à la cause.

Disposant désormais d'une base opérationnelle et d'une organisation secrète se déployant dans tout le Moyen-Orient, le Vieux de la Montagne pouvait envoyer ses tueurs éliminer tous ceux qui s'opposaient aux desseins de ses commanditaires secrets. Perpétrant leurs crimes sous l'influence de stupéfiants comme le haschich, ils furent désignés sous le nom de « Haschachin » (mangeurs de haschich), mot qui désigne ceux qui sont devenus des assassins après en avoir consommé.

Après avoir repoussé le 10 juin 1092 une première campagne militaire chargée de mettre fin à cette hérésie de l'Islam, le Vieux de la Montagne fit poignarder le Grand Vizir, puis le Calife de Bagdad lui-même mourut empoisonné.

La liste de leurs victimes est impressionnante : le gouverneur de Mossoul, le cadi de Bagdad, l'émir d'Alep, tombent tour à tour sous le poignard des Assassins.

À la mort d'Hasan al-Sabbah, en 1124, ses successeurs secrets poursuivent son œuvre de mort. Pendant les Croisades, l'ombre de la Terreur qu'inspire le Vieux de la Montagne planera sur les chevaliers occidentaux autant que sur les dignitaires musulmans.

On leur attribue le meurtre de Raymond II, comte de Tripoli en 1152, deux tentatives d'assassinat contre Saladin en 1175 et 1176, l'exécution de Conrad de Montferrat, roi de Jérusalem, poignardé en pleine rue dans la Ville sainte en 1192.

On croit les voir partout, jusqu'en Europe où courent les rumeurs les plus inquiétantes : des Assassins auraient tenté de tuer l'empereur Frédéric Barberousse durant le siège de Milan en 1158 ; d'autres, agissant pour le compte du roi de France Philippe Auguste, auraient projeté d'exécuter Richard Cœur de Lion à Chinon en 1195.

Cette forme de guerre asymétrique se développa pendant plus de deux cents ans et seules les invasions mongoles y mirent un terme.

Après la mort du fondateur, son successeur Rachid-Eddin Sinan fit croire au roi de Jérusalem qu'il était véritablement chrétien, mais obligé de feindre pour se soustraire aux persécutions du calife de Bagdad.

Les Croisés furent en même temps dupes et complices de ce stratagème, chaque partie étant convaincue que le double jeu lui sera profitable.

Le deuxième Vieux de la Montagne reçut des émissaires de Saint Louis, de Philippe Auguste et de Richard Cœur de Lion en vue de nouer des alliances contre le calife de Bagdad.

Par la suite, l'Ordre des Assassins délaissa la forteresse d'Alamout, trop décentrée, pour s'établir en Syrie, dans une position stratégique située entre le Royaume latin de Jérusalem et le Califat. Tant les Croisés que les Mahométans finirent par s'apercevoir de la duplicité du Vieux de la Montagne et ses forteresses du Proche-Orient tombèrent les unes après les autres entre leurs mains.

Les Templiers furent eux aussi impliqués dans ces crimes et ces intrigues. Ordre religieux et militaire fondé à Jérusalem en 1118, les Templiers avaient été missionnés par le pape pour apporter au Royaume latin de Jérusalem les ressources et les moyens de s'implanter au Proche-Orient.

Lorsque le Royaume latin de Jérusalem prit fin en 1291, principalement à cause des divisions et des intrigues qui le minait, l'Ordre du Temple, privé de sa raison d'être mais devenu une puissante organisation militaire, commerciale et financière supranationale, se consacra dès lors à ses affaires et à ses ambitions séculières. Le conflit était dès lors programmé avec le Royaume de France.

Il apparut lors du procès des Templiers, qualifiés de « perfides » par leurs détracteurs, que l'Ordre avait été infiltré par les Assassins du Vieux de la Montagne.

Les deux organisations partageaient des objectifs similaires : affaiblir les nations pour mieux les subjuguer. Bien que leurs modes opératoires ne soient pas les mêmes, la haute hiérarchie des Templiers partageait secrètement la même idéologie nihiliste que celle de la secte des Assassins.

Le procès des Templiers confirma le bien-fondé de ces accusations, ce qui faisaient d'eux des parjures et des blasphémateurs. Afin de brouiller les pistes, la mort du Grand-Maître de l'Ordre Jacques de Molay sur le bûcher de Paris en 1314 donna naissance à toute une mythologie où la mystification s'associait à des spéculations vengeresses, mythomanies qui furent exploitées par Maurice Druon dans ses célèbres Rois maudits.

Il n'en demeure pas moins que la mort de Louis XVI sur l'échafaud fut présentée par les Loges maçonniques comme le symbole d'une justice immanente qui frappa les générations coupables de ne pas s'être révoltées contre une monarchie maudite qui avait détruit les Templiers éclairés, une exécution qui les vengeait à travers les siècles...

Ces vues justifiaient en quelque sorte la Révolution française, laquelle affichait elle aussi des ambitions supranationales, voire intemporelles.

Ne pouvant convaincre par l'exemple, la Révolution adopta la Terreur comme instrument de gouvernance au prétexte que ses « acquis » devaient être défendus par tous les moyens, même les pires.

Lénine, puis Staline, utilisèrent la même rengaine et les saboteurs se retrouvèrent au Goulag afin de mieux réfléchir sur le sens de l'Histoire.

Les moyens en question, qui avaient été employés à petite échelle par la secte des Assassins, se métamorphosèrent, dans la bouche de Clemenceau et de ses disciples, en « valeurs laïques suprêmes » de la République.

La croisade de l'Orient contre l'Occident avait atteint ses objectifs séculaires grâce à l'influence souterraine de la Loge du Grand Orient et de ses commanditaires. Selon le rabbin Stephen Wise : « La maçonnerie est une institution juive dont l'histoire, les degrés, les fonctions, les mots de passe et le catéchisme sont juifs du début à la fin, à l'exception d'un degré intermédiaire et de quelques mots au cours de l'initiation » [7].

Cette croisade avait déjà été annoncée en ces termes par Adolphe Crémieux, Grand-Maître du Grand Orient, président de l'Alliance Israélite Universelle, ministre de la Justice en 1848 : « Un messianisme des temps nouveaux va surgir, la Jérusalem d'un nouvel ordre, sainte fondation entre l'Orient et l'Occident, doit se substituer au double empire des papes et des empereurs. Je ne cache pas qu'au cours des années je n'ai jamais consacré ma pensée qu'à cette seule œuvre.

À peine a-t-elle commencé son œuvre que l'influence de l'Alliance Israélite Universelle s'est fait sentir au loin. Elle ne se restreint pas seulement à notre culte, elle veut pénétrer dans toutes les religions comme elle a pénétré dans tous les pays. Les nationalités doivent disparaître, les religions doivent être supprimées. Israël, lui, ne doit pas disparaître, car ce petit peuple est l'élu de Dieu.

Dans tous les pays, nous devons mettre les Juifs isolés en relation avec les autorités pour qu'à la première nouvelle d'une attaque, nous puissions nous lever comme un seul homme. Nos voix désirent se faire entendre dans les cabinets de ministres, jusqu'aux oreilles des princes et, advienne que pourra, tant pis si nous devons faire usage des lois de la force, incompatibles avec les progrès de l'heure. Nous nous joindrons alors à tous les protestataires. On nous adjure de pardonner le passé, mais le moment est là où se crée sur des fondements inébranlables une alliance immortelle » [8].

Relevons cette phrase étonnante dans la bouche d'un ministre de la justice : « advienne que pourra, tant pis si nous devons faire usage des lois de la force ».

L'Occident a eu l'occasion de constater et d'éprouver en quoi consistait de telles lois.

source : « Courrier du Continent » n°640, juillet-août 2022

  1. Yann Moncomble, « L'irrésistible expansion du Mondialisme », Faits & Documents, Paris, 1981, p. 212
  2. « Lectures Françaises », n°741, janvier 2018, pages 30-31
  3. Mark Weber : « Churchill voulait recouvrir l'Allemagne de gaz toxique », CdC No 600, juillet-août 2018, p. 13
  4.  ouest-france.fr
  5. Dominique Venner, « Histoire du terrorisme », Pygmalion, 2002, p. 12
  6. Isaac Ben Zvi, « Les Tribus dispersées », Les Éditions de Minuit, 1959, p. 130
  7. Epiphanius, « Maçonnerie et Sectes secrètes, le Courrier de Rome », Versailles, 1999, p. 146
  8. Adolphe Crémieux, « Les Archives Israélites », cahier No 25, 1861

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