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Mohammed Ben Salmane, prince héritier d'Arabie saoudite
L'Arabie saoudite conditionne toute normalisation avec Israël à la fin de la guerre à Gaza et à la création d'un État palestinien souverain dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale. Riyad exige l'exclusion du Hamas et le respect des fonctions régaliennes palestiniennes.
L'Arabie saoudite maintient une position ferme : aucune normalisation diplomatique avec Israël ne sera envisagée tant que la guerre à Gaza se poursuivra et que des progrès concrets vers la création d'un État palestinien indépendant ne seront pas réalisés.
Une source proche de la Cour royale saoudienne réaffirme que Riyad conditionne tout accord avec Tel Aviv à la fin du contrôle du Hamas sur Gaza et à l'établissement d'un État palestinien souverain, respectant ses fonctions régaliennes, avec Jérusalem-Est comme capitale.
Cette position reflète l'hostilité croissante de la population saoudienne envers une normalisation sans concessions claires sur la question palestinienne. Le royaume, sous l'égide du prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS), insiste sur la nécessité d'un accord entre Israël et l'Autorité palestinienne pour mettre fin au conflit à Gaza.
Une normalisation proche ?
« Tant que le Hamas reste impliqué dans la gestion de la bande de Gaza, le travail n'est pas terminé. Sans éliminer le Hamas, il n'y aura pas de paix », a déclaré une source saoudienne. Cette exigence s'inscrit dans une stratégie régionale où l'Arabie saoudite, aux côtés du Qatar et des Émirats arabes unis, cherche à établir un nouveau gouvernement palestinien à Gaza, excluant le Hamas et renforçant l'Autorité palestinienne comme seule entité légitime.
Riyad appelle également à un État palestinien démilitarisé, doté de fonctions régaliennes - contrôle des frontières, justice, sécurité intérieure - et d'une souveraineté pleine, dans les frontières de 1967. Cette position est cohérente avec les déclarations publiques de MBS et du ministère saoudien des Affaires étrangères. Cette ligne a été réaffirmée en septembre 2024 par MBS, qui a insisté sur Jérusalem-Est comme capitale.
Malgré les condamnations publiques des frappes israéliennes sur l'Iran, une source saoudienne a révélé que Riyad se réjouissait en privé de l'affaiblissement de Téhéran, perçu comme une menace régionale. De plus, un conseiller royal aurait fait dédicacer un livre à Benjamin Netanyahou, un geste symbolique inédit, suggérant des contacts discrets.
Ces éléments laissent entrevoir une possible flexibilité future, mais uniquement si les conditions palestiniennes sont remplies. Le contexte diplomatique reste complexe. Les efforts saoudiens s'inscrivent dans une médiation régionale avec le Qatar et l'Égypte, soutenue par les États-Unis, pour relancer les négociations sur Gaza.
Donald Trump, qui rêve de voir Riyad rejoindre les Accords d'Abraham, a reconnu que l'Arabie saoudite « le fera en son temps ». En attendant, Riyad maintient la pression, comme en témoigne son offensive diplomatique annoncée en novembre 2024 pour protéger l'Autorité palestinienne et dénoncer « la négligence de la communauté internationale » face à la crise humanitaire à Gaza.