par Mikhail Gamandiy-Egorov
Dans les événements observés au cours des dernières années, un constat apparaît clairement. Celui que si bien que les régimes de la minorité planétaire occidentale puissent poursuivre une politique de négationnisme vis-à-vis de la réalité du monde moderne, l'Occident ne sera, néanmoins, pas en mesure à pouvoir arrêter la dynamique mondiale.
Les régimes occidentaux, en d'autres termes l'évidente minorité planétaire et les nostalgiques de l'unipolarité, ont beau maintenir l'extrême arrogance et agressivité qui les caractérisent, aujourd'hui leurs actions, bien que n'ayant pas encore perdu toute leur nocivité pour l'humanité, deviennent dans les faits beaucoup plus maladroites.
Après avoir été incapables de pouvoir séparer deux des principales forces de l'ordre mondial multipolaire moderne, en l'occurrence la Chine et la Russie, et dont l'interaction s'étend chaque fois encore un peu plus, comme d'ailleurs cette première patrouille sous-marine conjointe en Asie-Pacifique, les régimes occidentaux, notamment leur chef de file washingtonien, en s'attaquant à des pays comme l'Inde, rendent, encore une fois et malgré eux, un service aux partisans du monde multipolaire.
En effet, si bien que l'Inde, puissance régionale et internationale de grande importance, membre des BRICS et de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), faisait partie indéniablement des partisans de la multipolarité, la politique du pays se voulait néanmoins être plus modérée vis-à-vis de l'Occident, y compris sur des questions d'importance stratégique pour la majorité globale non-occidentale.
Et désormais, avec les nouvelles attaques tarifaires étasuniennes à l'encontre de New Delhi, tout porte à croire que l'Inde devra réellement laisser à terme de côté sa posture jusqu'ici plutôt modérée vis-à-vis de la minorité planétaire occidentale. Il en va d'ailleurs non seulement de son prestige, mais également de ses capacités indéniables : l'une des deux principales puissances démographiques mondiales avec la Chine, puissance nucléaire, troisième puissance économique du monde en termes de PIB à parité du pouvoir d'achat (PIB-PPA), énorme marché de consommation et espace de croissance aussi.
Finalement, la politique occidentale qui visait à séparer un à un les grandes forces de l'ordre multipolaire international se retourne contre ses instigateurs. Et quel que soit le degré de refus des régimes occidentaux à devoir admettre les règles internationales du monde moderne, au final les actions fortement nocives de l'Occident ne feront que contribuer au renforcement ultérieur de la multipolarité, qui est déjà une réalité depuis nombre d'années.
Enfin et en ce qui concerne sieur Trump, qui souffle le chaud comme le froid. Si certains aux États-Unis comme dans d'autres contrées du petit monde occidental espéraient qu'avec lui ce sera le retour en force de l'Occident, ils devront revoir leurs espoirs sérieusement à la baisse. Car si bien même que Trump et nombre de son entourage représentent un autre produit du système occidental, et ayant la même volonté de réimposer la domination US sur le monde, le principal espoir aujourd'hui pour les USA est de minimiser les conséquences négatives de la défaite occidentale, notamment face à la Russie et à la Chine, en mettant le principal fardeau de ladite défaite sur le dos des vassaux de Washington, notamment et principalement européistes.
C'est d'ailleurs l'une des raisons pourquoi l'administration US actuelle humilie chaque jour un peu plus les dits régimes-vassaux. De l'autre côté, les vassaux servent bien à cela. Et de manière encore plus générale, la cuisine interne occidentale n'a pas d'importance majeure pour la suite des événements dans le cadre de l'ordre mondial multipolaire actuel. Et à terme, multipolaire post-occidental.
source : Observateur Continental