Par The Cradle
Le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) a condamné le 3 mai les menaces de représailles si la Cour émet des mandats d'arrêt contre de hauts responsables israéliens.
"Le bureau du procureur cherche à s'engager de manière constructive avec toutes les parties prenantes chaque fois qu'un tel dialogue est compatible avec le mandat que lui confère le Statut de Rome d'agir de manière indépendante et impartiale",
a 𝕏 déclaré le procureur de la CPI, Karim Khan, dans un communiqué.
"Cette indépendance et cette impartialité sont toutefois compromises lorsque des personnes menacent de prendre des mesures de rétorsion […] si le Bureau, dans l'exercice de son mandat, prend des décisions concernant des enquêtes ou des affaires relevant de sa compétence", a-t-il ajouté. M. Khan, citoyen britannique, a exigé que "toutes les tentatives d'entrave, d'intimidation ou d'influence inappropriée de ses fonctionnaires cessent immédiatement".
Cette déclaration a été faite après qu'Axios a rapporté vendredi qu'un groupe de sénateurs américains républicains et démocrates a tenu une réunion virtuelle avec des hauts fonctionnaires de la CPI pour exprimer leur inquiétude quant à la possibilité que des mandats d'arrêt soient délivrés à l'encontre de dirigeants israéliens pour des crimes de guerre présumés à Gaza.
Le rapport d'Axios est basé sur des informations provenant de trois sources qui ont participé à la réunion ou qui ont été informées à ce sujet. Les sources n'ont pas révélé l'identité des sénateurs ou des fonctionnaires de la CPI.
Lorsqu'on lui a demandé de commenter la réunion, le Bureau du procureur de la CPI a déclaré :
"La confidentialité est un aspect crucial du travail du procureur. Par conséquent, nous ne discutons pas publiquement des détails liés aux activités et aux engagements du bureau".
Ces dernières semaines, les médias israéliens ont fait état d'informations selon lesquelles la CPI s'apprêtait à délivrer des mandats d'arrêt à l'encontre de responsables israéliens, notamment le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la défense Yoav Gallant et le chef d'état-major de l'armée Herzi Halevi.
Les responsables israéliens ont menacé de prendre des mesures qui entraîneraient l'effondrement de l'Autorité palestinienne (AP) si les mandats étaient délivrés. L'AP a encouragé la CPI à poursuivre l'enquête.
Les législateurs républicains ont menacé d'adopter une loi contre la CPI si celle-ci délivrait les mandats d'arrêt.
La CPI, dont le siège se trouve à La Haye, aux Pays-Bas, a ouvert une enquête en 2021 sur d'éventuels crimes de guerre commis par Israël et le Hamas depuis l'assaut israélien de 2014 contre Gaza, connu sous le nom d'opération "Protective Border". Cette enquête est en cours et portera sur les événements survenus depuis le début de la guerre actuelle, le 7 octobre.
Selon le journal israélien Yedioth Ahronoth, M. Netanyahou s'inquiète de ces potentiels mandats d'arrêt, qui pourraient conduire à sa détention et à celle d'autres personnes en cas de voyage à l'étranger. En réponse, M. Netanyahu a fait pression pour ouvrir le checkpoint d'Erez entre le nord de Gaza et Israël afin de permettre à l'aide humanitaire d'entrer en plus grande quantité dans la bande de Gaza, selon le journal.
Auparavant, M. Netanyahu a soutenu l'appel du ministre de la défense, M. Gallant, en faveur d'un "blocus total" de la bande de Gaza qui bloquerait l'acheminement de la nourriture, de l'eau et de l'électricité vers la bande de Gaza.
Ce blocus total a été cité dans les accusations portées par l'Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice (CIJ), accusant Israël de génocide. Les organisations humanitaires ont accusé Israël d'utiliser la famine comme arme de guerre à Gaza.
Depuis le 7 octobre, Israël a tué plus de 14 000 enfants palestiniens tout en rasant de larges pans de Gaza via une campagne incessante de bombardements massifs.
Lien vers l'article original en anglais :
Traduction : Spirit of Free Speech
Image en vedette : Capture d'écran. Karim Khan, le nouveau procureur de la CPI, photographié à Bagdad, le 27 juillet 2019, alors qu'il dirigeait l'équipe d'enquête de l'ONU chargée de promouvoir la responsabilité pour les crimes commis par l'État islamique.
La source originale de cet article est The Cradle
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