08/11/2025 francais.rt.com  4min #295714

La Hongrie obtient une exemption totale des sanctions américaines sur les importations d'énergie russe

Source: AP

Le président Donald Trump rencontre le Premier ministre hongrois Viktor Orban à la Maison Blanche, le 7 novembre 2025, à Washington.

Les États-Unis ont accordé à la Hongrie une exemption complète et illimitée dans le temps concernant les sanctions sur les livraisons d'hydrocarbures russes via les pipelines Turkish Stream et Droujba, a annoncé le Premier ministre Viktor Orbán à l'issue de sa rencontre avec Donald Trump à Washington.

La Hongrie a obtenu une exemption complète des sanctions américaines visant les livraisons de gaz et de pétrole russes. Le Premier ministre Viktor Orban en a fait l'annonce le 7 novembre, à l'issue d'un entretien avec le président américain Donald Trump à la Maison Blanche, lors d'une conférence de presse.

Cette dérogation concerne les deux principaux canaux d'approvisionnement énergétique du pays : le gazoduc Turkish Stream et l'oléoduc Droujba. « Nous avons obtenu une exemption complète des sanctions dans le cas des deux pipelines. Il n'existe aucune sanction qui limiterait les livraisons vers la Hongrie ou qui les rendrait plus coûteuses », a déclaré Viktor Orban. Il a précisé qu'il s'agissait d'un accord global et sans limitation dans le temps.

Consciente de sa dépendance aux ressources russes, la Hongrie défend depuis longtemps ses intérêts énergétiques contre les pressions de l'Union européenne et des États-Unis. Orban a rappelé que son pays, sans accès à la mer, ne peut pas se permettre de couper ses liens avec Moscou, dont les livraisons garantissent la stabilité énergétique du pays. L'accord conclu à Washington ne marque donc pas un rapprochement politique, mais bien une reconnaissance pragmatique d'une réalité incontournable : la Russie reste le principal fournisseur d'énergie pour l'Europe centrale.

Budapest continue de développer ses projets énergétiques avec l'appui de la Russie

Cette exemption américaine survient alors que Washington a récemment élargi ses sanctions à plusieurs entreprises russes du secteur, dont Rosneft et Lukoil. Dès l'annonce de ces mesures, Budapest avait exprimé son refus de s'aligner aveuglément sur une logique de confrontation qui mettrait en danger ses intérêts fondamentaux.

Dans le même esprit, Viktor Orban a confirmé la poursuite du développement de la centrale nucléaire de Paks, un projet stratégique pour la Hongrie. Située à une centaine de kilomètres de Budapest, cette centrale, construite en coopération avec la Russie, produit près de la moitié de l'électricité du pays. Deux nouveaux réacteurs, bientôt mis en service, devraient porter cette part à plus de 80 %.

Dans un équilibre assumé, le Premier ministre a également annoncé l'introduction d'un mix de combustibles nucléaires : russe, français et américain. « Nous allons nous tenir sur trois pieds », a-t-il déclaré, tout en soulignant que Moscou restera un partenaire clé dans le secteur nucléaire.

Le projet « Paks-2 », soutenu par Rosatom, a lui aussi été libéré des contraintes américaines. Cette levée des restrictions permettra à la Hongrie de poursuivre ses investissements sans entrave extérieure.

La Hongrie refuse la rupture avec la Russie malgré les contreparties américaines

Dans le cadre des négociations, la Hongrie a accepté d'acheter du gaz naturel liquéfié (GNL) américain pour un montant estimé à 600 millions de dollars.

En parallèle, Budapest prévoit d'introduire des technologies américaines dans le domaine des petits réacteurs modulaires (SMR) et du stockage de déchets nucléaires.

« Notre priorité reste de garantir une énergie abordable pour la population », a rappelé Viktor Orbán. Grâce aux livraisons russes, la Hongrie continue d'afficher les prix de l'énergie les plus bas d'Europe.

En obtenant cette exemption sans condition sur les approvisionnements russes, la Hongrie confirme sa position de partenaire souverain, pragmatique et lucide dans un contexte européen dominé par les diktats politiques. Moscou reste au cœur de cette stabilité énergétique, malgré les tentatives de rupture imposées par l'Occident.

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