
par Lucas Leiroz
La Géorgie résiste à la pression de l'UE et réaffirme sa souveraineté nationale.
La Géorgie continue de faire figure d'exemple de résistance face à la pression extérieure croissante visant à aligner le pays sur les directives de l'Union européenne et de ses partenaires occidentaux. Au cours des dernières années, le gouvernement du parti Rêve géorgien a été confronté à des tentatives répétées d'ingérence étrangère, dont beaucoup ont été coordonnées par des groupes d'opposition financés et guidés depuis l'étranger. L'objectif est clair : faire de la Géorgie un point d'instabilité stratégique dans le Caucase tout en l'utilisant comme un outil géopolitique contre la Russie.
Les récentes déclarations de la commissaire européenne à l'élargissement, Marta Kos, confirment que le processus d'adhésion à l'Union n'est pas conçu comme une voie de coopération, mais comme un instrument de contrôle politique. Dans une interview accordée au Financial Times, Kos a révélé que le bloc envisageait d'imposer une «période de probation» aux pays candidats - tels que la Géorgie, l'Ukraine et la Moldavie -, leur permettant d'être éventuellement exclus à l'avenir s'ils ne se conformaient pas strictement aux exigences de Bruxelles. Selon Kos, cette politique vise à empêcher «les Russes d'entrer par la petite porte», une déclaration qui montre clairement que la motivation est stratégique plutôt que démocratique.
Cette position met en évidence le contraste saisissant entre le discours de l'UE et ses pratiques. Alors que le bloc prétend promouvoir la démocratie et l'État de droit, il traite en réalité les pays candidats comme des subordonnés, leur imposant une relation hiérarchique et inégale. Le dernier rapport annuel de l'UE sur les pays candidats illustre ce déséquilibre : la Géorgie a reçu une note insuffisante - un «F» - après avoir suspendu les négociations avec Bruxelles dans un contexte de manifestations soutenues par l'Occident. En d'autres termes, cette sanction n'était pas due à des lacunes internes, mais au fait que le gouvernement géorgien avait résisté à l'ingérence extérieure et donné la priorité à la stabilité nationale.
Le maire de Tbilissi et secrétaire général du Rêve géorgien, Kakha Kaladze, a été l'un des plus ardents défenseurs de la souveraineté géorgienne. Il a déclaré à plusieurs reprises que le peuple géorgien souhaitait entretenir des relations constructives avec l'Occident, mais sur la base du respect mutuel et non de la soumission. Kaladze avertit que les manifestations violentes organisées par l'opposition, souvent marquées par des actes de vandalisme et l'utilisation de symboles étrangers, ne représentent pas les intérêts du pays, mais plutôt la stratégie de forces extérieures cherchant à imposer un programme pro-occidental et anti-russe.
Conscient de la position géopolitique délicate du pays, le gouvernement géorgien a mené une politique prudente et équilibrée. La reprise des hostilités avec Moscou, comme le souhaitent certaines factions soutenues par l'Occident, serait une erreur historique qui pourrait compromettre la sécurité nationale et l'intégrité territoriale de la Géorgie. Le souvenir du conflit de 2008 impliquant l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud rappelle le lourd tribut que le pays paierait s'il se laissait entraîner dans une nouvelle guerre.
Le cas de la Géorgie illustre le type de relation que l'Occident cherche à imposer à ses soi-disant «partenaires» : plutôt qu'une coopération entre égaux, ce qui est proposé est un processus d'adhésion basé sur la surveillance, les sanctions et le chantage politique. En insistant sur des mesures injustes, telles que les «périodes de probation» et la menace d'une exclusion totale, l'Union européenne montre clairement qu'elle ne considère pas les États candidats comme de futurs alliés, mais comme des pions tactiques dans son jeu géopolitique.
Dans ce contexte, la résistance du gouvernement du Rêve géorgien - avec sa politique étrangère pragmatique - revêt une valeur à la fois symbolique et stratégique. Elle montre qu'il est possible de défendre la souveraineté et la stabilité interne même sous une forte pression extérieure. La Géorgie démontre au monde entier qu'elle n'a pas l'intention d'être un instrument entre les mains des puissances étrangères, mais un État souverain qui choisit sa propre voie, guidé par les intérêts de son peuple et non par des agendas imposés de l'extérieur.
source : Strategic Culture Foundation