Par Caitlin Johnstone, le 25 septembre 2025
L'unique véritable avantage de cette "reconnaissance" occidentale de la Palestine a été d'inciter des personnalités politiques israéliennes de premier plan à expliquer clairement aux Occidentaux que les Israéliens dans leur ensemble s'opposent à leur vision d'une solution à deux États.
L'ancien ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a publié une tribune libre dans le New York Times où il déclare sans détour que l'opposition à la création d'un État palestinien est "au cœur" d'un consensus national parmi les Israéliens de tous bords politiques, et que cet obstacle perdurera même après le départ de Netanyahu.
"Les dirigeants occidentaux ont trop souvent tendance à considérer nos politiques dans cette guerre non pas sous l'angle de la sécurité nationale, mais à travers le prisme des intérêts particuliers, et en particulier de ceux du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu", écrit M. Gantz. "Le débat est souvent présenté comme un enjeu concernant les intérêts du Premier ministre, comme si la sécurité nationale d'Israël dépendait d'un seul homme. Cette vision est erronée et contre-productive pour la stabilité mondiale, la normalisation régionale et la sécurité même d'Israël"."J'ai moi-même ouvertement critiqué M. Netanyahu", déclare Gantz. "Mais les intérêts de sécurité fondamentaux de la nation ne sont pas l'apanage d'un parti. Aujourd'hui plus que jamais, ils sont ancrés dans un consensus national qui puise ses racines dans les réalités complexes de notre région. Et l'opposition à la reconnaissance de l'État palestinien en est le fondement".
To my full New York Times Op-Ed:
C'est clair, net et précis. La façon dont Bernie Sanders présente le cauchemar palestinien, qu'il réduit à un problème lié à Benjamin Netanyahu, et dont il prétend qu'il peut être rapidement résolu par une solution à deux États, n'est qu'un mythe que se racontent entre eux les libéraux occidentaux pour ne pas avoir à affronter la dure réalité, à savoir que le problème, c'est l'État d'Israël lui-même.
Cette déclaration succède à la déclaration publique de Netanyahu, qui a affirmé qu'"il n'y aura pas d'État palestinien à l'ouest du Jourdain", et à la proclamation de l'ancien ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, selon laquelle "il n'y aura jamais d'État palestinien".
C'est Israël le problème. Pas Netanyahu. Pas le Hamas. Ni le fait que les deux parties aient tragiquement échoué à s'asseoir à la table des négociations et à trouver un terrain d'entente dans le cadre de négociations de bonne foi. Le problème, c'est la création par l'Occident d'un État dont l'idéologie fondatrice stipule que ceux qui vivaient là avant sa création sont des sous-hommes et ne peuvent prétendre à aucun droit fondamental.
Le problème, c'est Israël. Un État fondé sur le racisme depuis sa création. Un État dont les citoyens juifs sont endoctrinés dès leur naissance pour cautionner une vision du monde haineuse et suprémaciste indispensable au maintien de l'apartheid et des violations des droits humains.
Aucune solution ne verra le jour tant que l'Occident ne prendra pas conscience de cette réalité. Tant que les Occidentaux continueront à croire à l'utopie illusoire et nébuleuse prétendant qu'Israël n'est qu'à deux pas d'une solution à deux États, et que les États-Unis ne font qu'apporter un soutien financier au Dôme de fer et afficher leur bienveillance envers Tel-Aviv, nous assisterons à la poursuite et à l'intensification de la barbarie et des violations des droits humains perpétrées par Israël pour maintenir son existence sous sa forme actuelle en tant qu'État.
Les sionistes ne seront jamais aussi satisfaits qu'avec le rêve éveillé d'une solution à deux États. Israël ne peut tout simplement pas continuer à exister en tant qu'entité sioniste. L'État hébreu doit être désarmé, totalement restructuré et dénazifié. Cela ne se fera pas sans recourir à la force, et cette force indispensable ne viendra pas du monde occidental tant que nous nous bercerons d'illusions infanto-régressives.
Les Israéliens eux-mêmes nous le disent en face. Il est grand temps de réagir !
Traduit par Spirit of Free Speech
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