14/05/2025 investigaction.net  4min #277900

 Israël approuve le plan de « conquête » de Gaza et de déplacement massif

Le cabinet israélien vote l'officialisation de l'annexion du territoire occupé de Cisjordanie

The Cradle

Israel's Finance Minister Bezalel Smotric is looking on as he addresses the relatives of Israelis being held hostage by Palestinian Hamas militants in the Gaza Strip, during a rally in the center of Jerusalem, Israel, on June 3, 2024. The Israeli prime minister's far-right coalition partners, party leaders National Security Minister Itamar Ben Gvir and Finance Minister Bezalel Smotrich, are threatening on June 1 to quit the government if he goes ahead with a hostage release deal outlined by US President Joe Biden. (Photo by Saeed Qaq/NurPhoto) (Photo by Saeed Qaq / NurPhoto / NurPhoto via AFP)

Le 13 mai, le cabinet israélien a voté une décision historique et très controversée, d'assumer l'entière responsabilité de l'enregistrement foncier en zone C de la Cisjordanie occupée, une zone qui représente environ 60 % du territoire et qui abrite la grande majorité des colonies israéliennes.

Les détracteurs de cette décision, portée par les ministres d'extrême droite Israel Katz et Bezalel Smotrich, la décrivent unanimement comme une annexion de facto de terres palestiniennes.

En vertu des accords d'Oslo de 1995, la zone C a été placée sous contrôle israélien temporaire, une transition vers l'administration de l'Autorité palestinienne (AP) étant prévue. Cette transition n'a jamais eu lieu.

Désormais, avec la nouvelle résolution du cabinet, toute démarche d'enregistrement foncier des Palestiniens en zone C sera déclarée nulle et non avenue par Israël. Les autorités israéliennes prévoient d'engager des procédures formelles d'enregistrement foncier, de mener des relevés fonciers à grande échelle et potentiellement de reclasser de vastes étendues en « terres domaniales », les ouvrant ainsi à l'expansion des colonies. Au regard du droit international, toute colonie israélienne en Cisjordanie occupée est illégale.

« Il s'agit d'une étape dangereuse vers la réalisation de la vision messianique du gouvernement annexionniste », a déclaré l'organisation israélienne de défense des droits humains Yesh Din, avertissant que cette mesure viole le droit international et menace les droits de centaines de milliers de Palestiniens.

Des militants palestiniens, comme Ayed Jafry, du village de Sinjil, affirment que cette politique ne fera qu'aggraver la dépossession. « Nous sommes à nouveau en contact direct avec l'occupation », a-t-il  déclaré à Middle East Eye (MEE). « Cela ouvre la porte à l'accaparement incontrôlé de terres par les colons. »

Selon les médias israéliens, le gouvernement modifie sa politique : passant de la restriction de l'utilisation des terres, sauf autorisation, à une autorisation générale des revendications territoriales, sauf interdiction explicite. Le ministre des Finances, Smotrich, a déclaré que cette mesure s'inscrivait dans une campagne plus large de « normalisation et de souveraineté de fait », visant à éliminer toute perspective d'un futur État palestinien. La décision ordonne également aux agences de sécurité israéliennes de bloquer les démarches d'enregistrement foncier des Palestiniens, de refuser tout soutien étranger à de tels projets et de créer une équipe interministérielle chargée de coordonner l'enregistrement foncier dans un délai de 60 jours.

Cette décision intervient alors que la Knesset israélienne s'apprête à débattre d'un projet de loi visant à faciliter davantage l'achat de terres par les colons, même dans les villes palestiniennes. Ces démarches coïncident avec de nouvelles études foncières menées par l'Unité de régulation de l'administration civile, supervisées par Smotrich, qui pourraient reclasser des terres palestiniennes privées en terres publiques israéliennes.

Les analystes avertissent que ces mesures radicales pourraient gravement nuire à la position diplomatique d'Israël et anéantir toute chance restante d'une solution négociée à deux États.

Le Dr Yohanan Tzoreff, chercheur principal à l'Institut israélien d'études de sécurité nationale (INSS) et expert des affaires palestiniennes, a déclaré que ces mesures équivalaient à une annexion.

« C'est la mission de vie de Smotrich : il veut ancrer des faits irréversibles sur le terrain qui empêchent toute possibilité d'un futur accord à deux États », a-t-il déclaré. « Par le passé, ce genre de démarche était menée avec prudence. Aujourd'hui, c'est une annexion sous stéroïdes. »

Source:  The Cradle

Traduction:  ISM France

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