France-Soir
Olivier Véran à l'Elysée, le 4 juillet 2022.
F. Froger / Z9, pour FranceSoir
Jeudi 28 septembre, Olivier Véran a annoncé la sortie de l'application gouvernementale "Agora", qui vise à "rapprocher l'action politique des citoyens". Grâce à cet outil minimaliste, le gouvernement organise des "consultations" sur des sujets sélectionnés et s'engage à répondre aux questions des Français.
Sortie sur l'AppStore et le PlayStore quelques heures après l'application d'un nouveau 49.3 pour la réforme des finances publiques, "Agora" présente deux fonctionnalités : d'un côté, le gouvernement interrogera les utilisateurs à travers des "consultations" (petits sondages d'opinion) ; de l'autre, les utilisateurs pourront interroger le gouvernement en posant des questions sur n'importe quel sujet. Dans la droite ligne du "Grand débat national"... Comment ça fonctionne ?
Les consultations
"Une consultation sur Agora est bien plus qu'un sondage ! Les questions sont pensées pour nourrir les décisions gouvernementales et la Ministre s'engage à y donner suite. En contribuant au débat, vous travaillez à définir les orientations et les actions du Gouvernement.", peut-on lire sur l'application.
L'idée, c'est de récolter l'avis des Français au travers de questionnaires. Actuellement sur l'application, sont ouvertes les consultations dédiées à la "Transition écologique", la "Sobriété énergétique" et la "Participation citoyenne". Les deux premières sont ouvertes jusqu'au 29 octobre, la troisième jusqu'au 22 octobre. Après quoi les ministres concernés devraient rendre des comptes. Pour l'instant, les consultations ont récolté entre 800 et 1.600 réponses chacune, avec 10.000 pour objectif.
Des questions ?
D'autre part, tout un chacun peut poser une question par semaine sur un thème défini (et ce sans obligation d'identification), et voter pour les questions qui lui semblent pertinentes. Les questions ayant récolté le plus de voix sont mises en avant et Olivier Véran s'est engagé à répondre à certaines d'entre elles lors du compte-rendu du Conseil des ministres, ou bien directement en vidéo. En guise d'exemple, il a d'ores et déjà publié sa réponse à la question : "Pourquoi avoir créé l'application Agora ?"
Pour l'instant, les deux questions les plus populaires sont : "Pourquoi ne taxe-t-on pas le kérosène des avions ?" ; "Pourquoi le sujet de l'immigration n'est-il pas mis au référendum des Français pour recueillir leur avis ?"
Notons que les questions sont modérées avant d'être publiées, selon la "Charte de participation". Elles peuvent ainsi être refusées si elles : présentent un "caractère injurieux, discriminatoire, raciste, sexiste, xénophobe, obscène ou diffamatoire" ; relayent de "fausses informations" ; attaquent "ad hominem un individu" ; contient un lien ; ne "portent pas sur l'action du Gouvernement ou relèvent manifestement du hors-sujet".
Comme le rapporte l'AFP, Olivier Véran veut faire d'Agora un "TripAdvisor de la démocratie" qui "transcende les clivages politiques". Mais cela ne convainc pas tout le monde.
Sur X (ex-Twitter), les réactions politiques ne se sont pas fait attendre pour critiquer cette initiative gouvernementale. "Voilà ce qu'est une Véran-nerie : le jour où le gouvernement dégaine un nouveau 49.3 [pour la réforme des finances publiques - NDLR], Véran lance une application pour simuler la consultation démocratique", tance le patron des socialistes Olivier Faure.
"L'Agora le matin. 49-3 le soir. La start-up nation, c'est l'AppStore plutôt que le Parlement.", ironise François Ruffin.