09/07/2021 oumo.fr  50 min #191919

Le monde des peut-êtres

D'avoir passé en revue les fondements de la logique permet d'avoir les idées plus claires sur ce qu'on peut entendre par "mathématiques" d'une logique tétravalente. L'axiomatique qui permet l'arithmétique n'est pas celle dont nous allons avoir besoin pour élaborer une logique tétravalente. Par contre il conviendra d'en relever les défauts et incohérences si on veut occasionner une évolution.

Dans cet article, on va essayer un peu de faire cela au milieu d'un foisonnement de "peut-êtres" qui sont apparus durant les précédentes analyses. Et cela, sans avoir peur du ridicule parce que c'est dans ces moments où les idées foisonnent, bien qu'étant mal formulées, que peuvent naître les principes qui ensuite pourraient devenir des découvertes.

L'avenir de l'IA

Si nous avons été mis sur cette voie de recherche, c'est certainement sans crainte qu'elle ne soit utilisée à plus mal-escient qu'à bon escient, et cela pour la simple raison que le chemin est encore long. Pour l'instant la logique macroscopique est la seule qui soit considérée comme juste, et ses limites sont ignorées ou corrigées artificiellement. Même lorsqu'il s'agit d'étudier la physique quantique, les scientifiques n'arrivent pas à se départir de la logique macroscopique. Rien que l'espace et le temps sont considérés comme des propriétés et non comme des dimensions.

On peut se dire qu'un outil d'une telle puissance, s'il était confié à des états malveillants comme on le voit aujourd'hui, ne servirait qu'à augmenter l'efficacité des dictatures, mais il aurait aussi pour effet d'en réfuter les fondements, et les développement actuels, qui ont l'inconvénient de devoir faire abstraction de la liberté, qui est ingérable pour la logique classique, alors que c'est un paramètre nécessaire, dans une réalité qui ne peut être rendue mesurable que par la logique tétravalente.

Mais avant-même que nous devenions capables, surtout à notre petit niveau de joyeux débutants en science de la logique, d'ériger une mécanique informatique, la logique tétravalente peut déjà reposer sur une réforme des concepts de la vérité, la réalité, du langage, et même de la psychologie sociale nécessaire à une approche pragmatique pour que la recherche soit prolifique.

Avant d'en arriver à développer une IA qui soit capable d'intervenir dans les discussions pour faire des suggestions d'ordre logique, ce qui nécessiterait non seulement des progrès fulgurants en logiques, en mathématiques, en informatique, en linguistique, et en philosophie, on peut quand même, et on doit, s'attacher à développer le sens logique à l'échelle de nos seules capacités mentales. Et rien que pour cela, il y a déjà beaucoup de travail à faire.

Car oui, bien souvent on a l'impression que l'IA va venir au secours de l'humanité pour la défaire de sa responsabilité de se fatiguer à penser aux choses ; Et si on présente parfois l'IA comme "une grande menace pour l'humanité", étant donné que son intelligence (brute et formelle) peut déjà surpasser celle des humains, en réalité ce qu'il y a le plus à craindre, le plus grand danger de tous, est le fait que les humains s'en remettent à l'autorité de l'intelligence (brute et formelle, insipide et inhumaine). Qu'ils se délestent de la responsabilité de penser par eux-mêmes. Dans ce cas, oui, c'est sûr, l'IA représente un danger mortel pour l'humanité. Ce serait comme confier son avenir à l'opinion (délirante) d'une seule personne. Ce qui rappelle les pires moments de l'histoire.

Mais l'intelligence est quelque chose qui se fabrique socialement. Ce ne sont pas des individus ou des machines surpuissantes qui peuvent dire ce qu'est l'intelligence. Sa définition résulte de l'interaction (des itérations) entre les penseurs et les acteurs d'une même comédie. C'est l'addition des nœuds et des liens entre les nœuds. (Théorie de l'intelligence).

On n'est pas obligés de se soumettre à des algorithmes, écrits le plus souvent par des personnes très spécialisées, et passablement ignares dès qu'elles s'aventurent dans des disciplines qui ne sont pas les leurs (comme le font les politiciens). La philosophie, l'holistique, et une incroyable quantité de pans de la science, ne peuvent se passer des esprits formés à ces spécialisations. Au contraire, le plus souvent, les scientifiques ignorent ce que font les autres et restent isolés dans des domaines cloisonnés. Très clairement, toutes ces évolutions sont consubstantielles d'une évolution sociale, et d'une compréhension philosophique des lois de l'univers.

Une vraie belle IA qui serait utile au monde, très certainement, serait le fruit d'une construction commune, collective, avec comme prérogative première de pouvoir se remettre en cause, proposer des solutions adaptatives et intelligentes, et tenir compte de toutes les considérations, d'où qu'elles soient. Allez dire cela à des programmeurs qui ne rêvent que d'un pouvoir qui s'exprime historiquement par le refus du dialogue avec les petites gens. Ce sont d'abord les humains qui doivent apprendre à agir de manière concrète, cohérente et fonctionnelle.

C'est toute l'approche de la loi qui est en question. Des règles qui sont de bonnes règles, reposent sur une bonne philosophie du droit, et selon cette perspective, des règles qui ne sont pas respectées ne doivent pas engendrer une "punition", mais une recherche sur les raisons supérieures qui rendent nécessaire que ces règles ne soient pas respectées. En philosophie moderne, basée sur les mathématiques, on n'a plus le droit de présupposer de façon téméraire qu'un contrevenant est automatiquement un danger, et qu'automatiquement, il faille le "punir", pour qu'automatiquement, cela le remette dans le bon chemin, faisant qu'automatiquement, "les règles sont bonnes", par tautologie. Cette conception du droit doit être abandonnée. Les lois doivent être pensées par tous, pour tous, et donc aimées de tous, soutenues par tous, et même devancées, inspirées, adaptées librement, promues, comprises, et acceptées en toute conscience. Elle est finie l'époque où la loi ne se voulait être qu'un dresseur d'animaux domestiques. (Théorie de la loi).

Tout cela fait que ce rêve d'une "Ia intelligente" (sic) est encore loin. Cependant, ce que nous savons désormais, est que ce rêve est possible, et accessible, voire à portée de mains ; et que tout repose sur une conception du langage qui évite les écueils de la logique formelle, ouvre la voie à de nouveaux dicernements, et interdit d'anciennes confusions aliénantes.

En attendant, puisqu'il n'est absolument jamais question d'abandonner la raison à des machines, mais plutôt de se demander ce qu'on va pouvoir leur apprendre de nouveau, pour qu'à leur tour elles sachent comment nous rendre la vie meilleure, autant commencer tout de suite, et ne jamais arrêter, de penser, de chercher, d'innover, de creuser dans de nouvelles définitions et de nouveaux discernements, afin de progresser, en tant que civilisation. (Théorie de l'IA civilisationnelle).

Il est certain qu'une IA telle que celle que nous venons de rêver, deviendra indispensable, et concomitante avec l'évolution sociale d'une humanité caractérisée par une recherche continuelle vers le progrès, vers la justice, et donc, sur un plan purement mécanique, vers la maîtrise de la complexité, puis de la haute, et très haute complexité.

La petite complexité qu'on voit aujourd'hui, de façon rejouée (comme dans une comédie de la réalité) est celle de textes de lois si nombreux et hétéroclites, qu'il faut des dizaines ou des centaines de spécialistes pour en faire le tour. S'il est certain que tous ces textes de loi peuvent très bien être condensés d'un facteur de un million (oui, cela est totalement certain), cette petite complexité peut illustrer le genre de problèmes auxquels l'humanité sera confrontée quand elle sera grande. C'est la raison pour laquelle l'IA ne peut être envisagée que comme un partenaire civilisationnel, soucieux de la logique globale, de l'harmonie, de la justice, et que dans le même temps, par défi, par fierté, et par conscience du risque, les humains, eux, ont le devoir de développer leur compétence, leur morale et leur capacité à penser de manière autonome.

Finalement, l'un ne peut se faire sans l'autre.

Une vision globale

Le plus important de ce que nous avons vu, est que oui, on peut faire des mathématiques avec des idées, et démontrer une logique, en utilisant des concepts et une mécanique. Et surtout, à une époque où les faits glissent sur les opinions comme des peaux de bananes, on peut entrevoir une science de la logique qui serve d'ossature à la philosophie et à l'entendement. Les philosophes du futur feront des maths pour vérifier leurs assertions.

C'est à dire que derrière les mots, il y a des règles, des lois, les liens, et des signes mathématiques, et cela, qu'on le sache ou qu'on ne le sache pas... le mieux étant de le savoir. D'autant que lorsqu'on le sait, cela ouvre des perspectives nouvelles pour comprendre, trouver des idées, et savoir comprendre ce qui, éventuellement, nous froisse pour une raison inconsciente.

Finalement, la constructivité des idées repose sur à le principe du débat pacifique. Car, comment opérer un tel débat d'idées, tant qu'on est dans l'amertume, le désagrément, la précipitation, la riposte à ce qui semble être une attaque, etc., bref quand on est dans la confusion mentale, ou qu'on y est confrontés. Le but de la logique est bien d'élaguer ce qui interfère avec la raison et de clarifier les esprits, afin de leur faire découvrir la réelle substance à l'origine de leurs troubles, et ainsi, de "résoudre des problèmes". L'exercice de la logique est le meilleur médicament contre les troubles de l'esprit. Et ces opérations utilisent l'algèbre des mots et des idées. (Théorie de la thérapie logique.)

Lorsque des conflits dialectiques ont lieu, le logicien aguerri peut facilement se figurer les mécanismes à l'œuvre, comme des engrenages, sur lesquels il peut agir, de façon minimale, dans l'espace de la seule seconde où on lui laissera la parole, pour poser une question simple, mais assez puissante pour éclairer un interrupteur oublié du circuit neuronal de son interlocuteur. C'est cela, la puissance ! Et d'ailleurs ce n'est pas nouveau. Car ce qui fait la puissance n'est pas tant la technique, et la connaissance des mécanismes, que le fait que la personne en face ne le comprenne pas. Ceci est la puissance des dominants : agir sur les interrupteurs des gens sans leur dire ce qu'ils font, et sans leur montrer que c'est faisable.

L'honnêteté imprime le devoir de faire progresser les autres pour qu'ils puissent contribuer efficacement à la construction des idées. Mais dans notre société, héritière du chacun-pour-soi, ce n'est pas ce qui se passe. En amont il faudra aussi réviser les conflits d'intérêts, et faire que l'intérêt majeur devienne celui de tous. C'est un grand problème systémique, mais qui peut se résoudre, toujours et encore par la logique (Théorie du système social).

Ce que ressent le logicien, correspond assez exactement à ce que ressent le programmeur, qui lui aussi est habitué à décortiquer les processus et les mécaniques, les liens, à se figurer les algorithmes, au point d'en rêver la nuit et que cela serve de grille de lecture pour tous les faits rencontrés, et d'obtenir une habilité à décomposer une proposition en principes et en systèmes, pour les voir s'articuler ensemble, et mesurer la valeur des systèmes à la lumière de principes systémiques dont on sait pourquoi ils sont légitimes.

Peut-être que de faire cela révèle des processus cachés de la nature. Quand on est habité par la pratique de la décortication des mécanismes, on ne peut s'empêcher de voir, par exemple, dans le simple fait de faire de l'exercice, des assouplissements, ou de s'alimenter en termes d'équilibre alimentaire, l'activation de fonctions endormies. On ne peut s'empêcher d'apprécier, en le ressentant, l'efficacité qui découle du fait d'activer simultanément le plus de fonctions possibles, qui en se réveillant permettent de retrouver un équilibre, une harmonie, physique et spirituelle. Il en va ainsi de la musique. De même, éveiller son intelligence participe pleinement à cet équilibre, qui blinde le corps contre toutes les défaillances. L'intelligence est un facteur de la santé !

Si on acquiert l'aptitude à décortiquer les systèmes et discerner, catégoriser les processus, leurs buts, leurs méthodes, et envisager les processus globaux en tant que mécanique harmonique, on peut penser plus efficacement la société qui régente la vie collective : elle aussi a bêtement été confiée à des idées confuses et imprécises, maladroites, et elle aussi peut être pensée, mécanisée, et rationalisée. Toutes les choses naissent avec des concepts approximatifs, mais ensuite on les énumèrent, on les visualisent, de sorte à pouvoir agir sur eux, et de s'extraire des contradictions dues à une généralisation grossière de ses capacités réelles.

Si on veut accéder à une vision globale de la science et de la philosophie, il faut en isoler les mécanismes et en comprendre la logique. Et en même temps, sans oublier sa substance initiale, dont on tire toute son inspiration.

Les liens entre les choses

Qu'on focalise trop sur l'intelligence et pas assez sur la logique, renvoie à la deuxième notion la plus fulgurante de cette étude, selon laquelle ce qui importe ce ne sont pas les choses, mais les liens entre les choses.

Ces liens sont comme des ponts qu'on emprunte sans même en avoir conscience, puisqu'ils sont le fait de notre propre construction psychologique, et produisent l'effet qu'on s'étonne de ne pas voir les autres les franchir alors qu'ils nous semblent évidents. Savoir se projeter dans l'esprit des autres est encore une autre émergence de la conscience du fait que nos constructions mentales n'ont rien d'universelles.

Toutes les réalité ne sont joignables, et identifiables, et caractérisées que par les ponts qui y conduisent. Personne n'y prête jamais attention, car ce ne sont que des bonds de l'esprit, comme quand on ne voit pas ses yeux bouger devant un miroir, et en parler revient un peu à se mettre à nu. Pourtant c'est là que réside la logique, qu'on emprunte sans y faire attention. On peut appeler cela "du bon sens", mais cette appréciation est rarement partagée, et encore moins démontrable. Au mieux elle peut être consentie, gentiment, avec une confiance aveugle. La plupart des liens sociaux sont ceux d'une confiance aveugle (et les dictatures se caractérisent par le fait de rendre obligatoire cette confiance aveugle).

C'est encore une autre raison pour laquelle, ce qui importe le plus dans le système humain, n'est pas tant l'intelligence, les qualités, (la richesse), ou les facultés exceptionnelles et particulières et saillantes de chaque individu, que la façon dont ces qualités sont construites, et à une autre échelle, la façon dont ces humains sont reliés entre eux. De même ce qui est enrichissant n'est pas tant son travail et ses efforts, que sa régularité. Ainsi ce qui fait la valeur d'une société n'est pas tant ses composants que sa structure.

Car si ses prouesses sont si fascinantes, ce n'est qu'en mesure de la structuration qu'elles supposent. Une belle voiture n'est pas, mais symbolise, une société où tout le monde a de belles voitures. Aller dans l'espace symbolise, mais n'est pas, le fait d'une humanité ayant résolu tous ses problèmes au point de pouvoir se concentrer sur le goût de l'aventure et de la science. Et les commerçants ne se privent pas de se servir de ce rêve éveillé comme d'un combustible pour leurs petites affaires. Pourtant c'est bien sur ce rêve qu'il faut focaliser son esprit, comment le construire et en faire une réalité, et non sur les petits objets qui le symbolisent.

La façon dont est structuré un système détermine l'utilité de ses composants. Aussi quand des gens se vantent d'être des composants utiles et efficaces, ils prétendent vaillamment que la structure globale dans laquelle ils sont immergés leur convient parfaitement. Mais ils ignorent encore le pouvoir qui est le leur d'agir sur la structuration de ce système, alors pourtant que c'est elle qui, en définitive, décide de la valeur de ses composants. Ainsi les personnes jugées "sans valeur pour la société", tels que les artistes à une époque lointaine, et un tas de gens aujourd'hui, ne sont qu'un indice de la façon dont la société doit se structurer pour valoriser toutes les sortes de compétences et de libertés.

Si la structure est correcte, les liens entre les composants en découlent logiquement, et les composants peuvent prendre une toute autre valeur. En logique tétravalente, ce qu'on annonce depuis le début, est que la valeur de toute chose est relative. En définitive, rien qu'avec une vieille mobylette, des planches de bois et des bouts de ficelles, ont pourrait bâtir une société parfaite, où la justice et la liberté seraient maximales. Toute la puissance d'un système est dans sa structure, une chose immatérielle, qui exprime un idéal, tout aussi immatériel, mais pas irrationnel pour autant. Disons même que c'est la structuration, c'est à dire sa la projection dans le réel, qui peut prouver la pertinence d'un idéal.

Et si au contraire on commet des structurations en suivant le chemin des causes à effets, aveuglément, en fonction de ce qui arrange les uns au détriment des autres, sans se rendre compte que cela suppose l'acceptation d'une structuration impensée, et que les buts nobles affichés ne se réalisent jamais, c'est soit que la structuration est irrationnelle par rapport à l'idéal poursuivi, soit que cet idéal est irrationnel (soit les deux). C'est pourquoi les choses doivent être pensées d'en haut, en partant de l'idéal, puis d'en théoriser une structure, et enfin de voir comment elle affecte les composants, que sont les humains, leur culture, et leur épanouissement.

Jusqu'ici dans l'histoire on n'a fait que le chemin inverse en structurant une société par couches sédimentaires vieillissantes, en se figurant que le bien de la majorité était suffisant, et la souffrance des 49% restants, acceptable... jusqu'à aujourd'hui où on a complètement perdu de vue les pourcentages, et où on a un système plaisant et valable uniquement pour 0.008% de la population mondiale.

Le chemin qui mène à la perfection est une forme d'interaction, d'émulation et d'émergence entre une réalité de nature psychologique, que sont la structuration des choses, les raisons, la logique, et d'autre part les choses elles-mêmes, prises dans leur aspect le plus élémentaire et matériel, et dénué des affects qui leur sont le plus souvent associés. Et c'est justement parce que ce discernement n'est jamais opéré avec soin que les objets matériels, de simples composants, sont souvent associés à des symboles affectifs (que les dictatures s'empressent de faire des interdits, des atteintes à l'ordre moral, des sacrilèges, etc.).

Si les gens se battent autour d'objets, en réalité ils se battent à cause des sujets qui définissent ces objets, qui ne sont que des terminaisons symboliques de leur pensée, qui elles, ne s'entendent pas, pour des raisons seulement épistémiques.

Ainsi le débat et la recherche sur la logique est avant tout un facteur de paix et de meilleure compréhension du monde qui nous entoure, dans le but d'accroître la qualité, la quantité et l'efficacité de l'information, dans le système-monde.

C'est tous les jours, à chaque instant, que toutes les occasions doivent être saisies de comprendre ce qui se joue à travers et autour des objets des débats.

La relation du sujet à l'objet est celle dont rêvait Gödel en affirmant que le monde des nombres était insuffisant pour prouver sa propre véracité, et qu'il fallait prendre pour cela une perspective située au-delà du monde des nombres. C'est la même chose avec les mots, les sujets sont les référentiels des objets, et les objets sont donc relatifs aux sujets. C'est puéril de se battre pour des objets, des mots, considérés dans leur acception absolue, comme si Einstein n'était pas passé par là pour dire aux gens de relativiser. Ce qui compte, et ce qui doit faire débat, c'est ce qu'il y a entre le sujet et l'objet, la logique qui les relie.

Aucun système ne peut prouver sa validité avec ses propres concepts. Pour cela, il lui faut un idéal. Et heureusement, ces idéaux existent. Il ne reste qu'à tisser la réalité qui en découle logiquement.

La logique mathématique

Et maintenant, observons ce qui s'est passé dans l'histoire des mathématiques, on a supposé des nombres, mais on s'est demandé en quoi ils étaient réalistes. Alors on a supposé que les nombres étaient des ensemble, et hop, on pouvait continuer à jouer avec. Puis on s'est demandé en quoi le signe "plus" ou "multiplié par" avait une consistance, et on a construit des logiques arithmétiques pour les expliquer et justifier. Puis on s'est demandé ce qu'on appelait "ensembles", et c'est devenus des "objets", qui peuvent entre autre être des ensembles. Puis on a sémantisé ces objets, pour en faire des logiques modales ou intuitionnistes, laissant ouverte la réponse à ces questions.

Et à chaque fois on est confrontés au même problème, récursivement : quel est cet objet que j'utilise dans en avoir conscience pour lier les choses entre elles ? Qu'est-ce que la réalité, la vérité ? Cette recherche est infinie, et tout ce qu'on peut faire, humblement, est de définir des règles de vérité pour créer un petit monde où tout est logique. Mais au fond, sincèrement, on ne peut pas ignorer que n'importe lequel de nos fondements n'est que purement imaginaire.

La constante, c'est qu'à chaque fois on fait appel à "une évidence", alors que cette évidence n'est qu'une construction mentale. Alors la question qui reste est : qu'est-ce qui est réellement réel ?

Le cerveau en ébullition

Les mots sont des moyens de remonter aux idées, qui sont trop complexes à énoncer et à décrire. Les idées sont formées de connections entre d'autres idées, et il est difficile d'activer dans le cerveau de l'autre les mêmes connexions. La communication ne peut être vue que comme un jeu de symboles servant à simuler des activations vaguement semblables. (Théorie de la communication). Si on ignore qu'il manque des composants pour activer une bonne compréhension, la réponse est inadéquate, et on s'en rend vite compte, ce qui permet de cerner ces lacunes.

D'autres fois, on peut aussi nier ces activations et ne prétendre dire que ce que les mots disent, et dans ce cas la communication est utilisée à mauvaise-escient, ou au moins sans conscience des structures de la pensée qui sont activées à travers les mots. Il faut toujours prêter énormément d'attention aux structures cérébrales activées par un discours. En fait, fabriquer et activer des stimuli est à peu près l'essentiel de la communication politique... Et comme on me l'a fait remarquer, les structures activées les plus souvent sont celles de "nourrir ma famille", voire carrément plus élémentaires encore, purement animales.

Pour communiquer efficacement, il faut nécessairement prendre en considération les capacités son interlocuteur. Et simultanément, la communication peut aussi avoir la vertu de modeler les capacités de son interlocuteur.

Lorsqu'on sait cela, on ne tombe pas dans les pièges qui sont tendus, aujourd'hui plus que jamais auparavant, par la masse de pensées qui sont proférées en temps-réel sur le net. On a plutôt tendance à les voir, de façon pacifique, comme les bribes d'un processus intellectuel, qui se seraient échappées par la bouche, alors qu'elles sont encore dans un chaudron de la construction de la raison. Comme si la communauté des humains interconnectés devenait un cerveau en ébullition, qui finalement est parfaitement typique et normal, sauf qu'on entend toutes les idées stupides qui traversent son esprit à ce moment-là.

Dans un processus réflectif, au niveau du cortex préfrontal, les idées contradictoires sont lancées un peu au hasard, sans aucune crainte d'être illogiques, dans le but d'être testées, quitte à ce qu'elles ne servent pas, ou à ce qu'elles en amènent d'autres comme en tirant un fil, avant de progressivement réussir à rassembler les pièces utiles du puzzle, pour aboutir à une idée, ensuite déclinée en une solution. C'est un processus long et laborieux !

D'ailleurs il faut voir en l'art de la remémoration d'un mot qu'on a sur le bout de la langue un exercice psychologique d'un très grand profit pour la santé mentale. C'est le moment où il faut creuser dans son esprit par touches successives, comme pour le coiffer, l'ordonner, tout en restant assez relaxé pour que la solution finisse par apparaître. (Théorie de la remémoration !).

Il y a seulement que personne n'a jamais avoué que dans l'antre de son crâne, pendant qu'il réfléchissait, il avait testé des hypothèses d'une absurdité parfois inavouable. En fait il oublie avoir fait cela. Mais quand le monde est interconnecté, tout ce processus devient visible, et on peut lire dans les pensées de l'humanité en ébullition. Et si c'est chaotique, ce n'est pas pour autant que la solution qui sera adoptée à la fin sera du même niveau. C'est juste un processus normal de réflexion macrosociale. C'est assez nouveau pour nous.

Et toutes les tentatives de réprimer des idées agissent comme autant de filtres ou de blocages qui pourraient compromettre gravement la qualité des solutions engendrées par la pensée macrosociale. Or, il ne faut pas réprimer les mauvaises idées, il est bien plus profitable de les laisser se heurter aux raisons qui démontrent pourquoi elles sont mauvaises, et de résoudre ainsi les souffrances dont elles sont issues, et en passant, construire son esprit logique. (Théorie de la liberté d'expression).

Et là encore, même une fois aboutie, la réflexion qui fait remarquer au petit enfant que l'étoile est pointue, et qu'elle devrait normalement entrer dans le trou en forme de triangle, qui lui aussi "pointu", peut s'avérer inexacte, alors pourtant que son effort intellectuel s'attendait à être récompensé par l'expérience. Cela, les plus brillants scientifiques le vivent tous les jours. Seuls les vaniteux au cœur vide osent prétendre que cela ne leur arrive jamais (et si c'est vrai, c'est qu'ils ne s'y risquent ne jamais, n'ont jamais de pensée créative, et finalement aucun entraînement à la logique, pour finalement ne plus agir que comme des robots apeurés, pendant toute leur vie - tout en enjoignant les autres de faire pareil, évidemment, mus par un fond diffus de logique résiduelle).

Le logicien, n'importe quel scientifique, ou n'importe qui ayant un peu envie de progresser, ne craindra jamais l'échec, qui est la meilleure et principale nourriture d'une authentique compréhension de la réalité de l'univers dans lequel nous sommes immergés. Quoi de plus sensationnel que de comprendre le monde dans lequel nous vivons, de ressentir, de vivre pleinement le comment et pourquoi il a été créé ainsi, ses lois, ses mystères et sa magie ?

L'intelligence collective

On entend souvent ce terme, qui peut s'illustrer par un cas d'étude, où il fallait trouver une solution pour ouvrir une armoire vitrée dans laquelle les assiettes étaient tombées, et ne tenaient que grâce à la porte de l'armoire. De nombreuses solutions ont été proposées, transpercer la vitre, renverser l'armoire en arrière, découper le haut de l'armoire, inonder la pièce... mais elles aboutissaient toutes à un échec. Les propositions se basaient les unes sur les autres, en étudiant toutes les possibilités. Celle qui a gagné le pompon signe une victoire collective, car elle tient compte de tous les développements, même les plus stupides. Il s'agissait de demander à la belle-mère d'aller chercher une tasse dans l'armoire, et de l'accuser d'avoir tout fait tomber ! Bon, ok, ce n'est peut-être pas le meilleur exemple. Mais quand même il est parlant du genre de solution qui peut émerger d'une intelligence collective : quelque chose de vraiment novateur. Personnellement j'aurais tenté de minimiser les dégâts en s'apprêtant à rattraper le maximum d'assettes, en s'y mettant à plusieurs.

Les peut-êtres

Au cours de cette étude, j'ai glané quelques idées, hypothèses, choses abstraites qui peuvent être dites d'une façon sans doute maladroite, mais qui, selon mon impression, peuvent avoir leur intérêt. Voici quelques unes de ces idées.

La construction d'un réseau social

Déjà, je me suis dit au début de ce travail que j'utiliserais une stratégie collaborative, qui consiste à faire relire les textes par différentes personnes, sans leur dire qu'elles sont plusieurs, puis à les mettre en relation les unes avec les autres au fur et à mesure qu'elles auraient eu les mêmes idées, ou se seraient posées les mêmes questions. De cette manière, le travail collaboratif serait orienté et guidé de façon sur des sujets précis. Ensuite ils suffisait de leur demander d'en faire autant, de créer des contacts quand les idées se joindraient. Mais bon, finalement il n'y a eu qu'un seul relecteur assez volontaire pour résister à l'envie de jeter son ordi par la fenêtre. Quoi qu'il en soit cela reste une structure de travail collaboratif que je trouve pertinente. Au final cela revient à construire un arbre logique, et l'idée serait d'en maîtriser le cheminement, pour que le travail de groupe puisse être le plus efficace possible.

L'illusion de la réalité

On a vu que ce qui s'est passé entre Russell et Gödel, bien que cela ait été décrit gentiment en énonçant seulement les faits, fut en réalité un cataclysme d'une magnitude telle que, aujourd'hui encore, les conséquences ne sont pas encore amorties. Alors il faut le redire : Gödel a démontré, une fois pour toutes, que la logique mathématique était juste et rien d'autre que : inconsistante. Il n'y a pas de pire insulte en science. Un peu comme Flanders disant à Homer qu'il est "irrécupérable". C'est la fin de tout.

À partir de là, toutes les théories qui découlent de l'usage des nombres, sont elles aussi inconsistantes, comme la théorie des probabilités, les modèles et schémas mathématiques, bref, tout !!

Ceux qui se disent "mauvais en mathématiques", qui craignent la difficulté que cela représente, seraient rassurés de savoir que les nombres ne sont en réalité que de simples supports de réflexion à des choses réelles, et non des choses réelles en eux-mêmes.

On a étudié, ou au moins ausculté, la gnoséologie de Oummo et cela a été éclairant sur un point : l'univers, tel qu'il existe devant nos yeux, n'existe sous cette forme que, et uniquement que pour nos yeux. Ce n'est qu'une émulation qui dépend d'une variable étonnante, nos schémas mentaux.

Par analogie on peut se figurer l'étrangeté de ce qui apparaîtrait à nos yeux si on se pouvait se déplacer dans l'univers par bonds de millions d'années lumières : l'univers changerait constamment complètement de configuration. De notre point de départ on ne verrait que son son état il y a des millions d'années, et de l'endroit où nous sommes nous verrions un état complètement nouveau. C'est comme si les objets autour de nos se transformaient en fonction de notre position par rapport à eux. Cela devrait être joli à obtenir sur un simulateur. Ici, la variable étonnante est seulement le temps.

Mais cela, n'est que le début d'un questionnement beaucoup plus profond. Et si tout ce qui existe, toute la réalité n'était qu'un effet de notre petite et faible psychologie ? Depuis le début on mesure les choses avec des instruments de mesure, sans se douter une seconde que ces choses sont avant tout des constructions de notre propre cerveau. Pour mieux comprendre cela, il faut définir correctement les différents niveaux de cette illusion.

Il y a l'illusion psychologique, produite par notre entendement. Selon elle, la réalité n'est définie que par ce qu'on connaît ou avons compris de la réalité, et à chaque fois qu'on progresse, on voit le monde différemment. Les critères les plus importants d'un niveau évolutif ne sont pas ceux d'un autre. Le tout selon lequel les choses de la réalité peuvent être assemblées peut les transformer radicalement.

En-dessous il y a nos schémas mentaux, qui sont inscrits dans la façon dont notre cerveau est fabriqué, et certainement des propriétés intrinsèques de l'âme. Là encore, ce qu'on peut faire, ne dépend que de notre capacité innée à le faire, de même que ce qu'on peut mesurer, ne dépend que de notre capacité à le mesurer. Et ce n'est pas parce qu'on ne peut pas mesurer l'énergie karmique, ou n'importe quelle forme d'énergie spirituelle, le dynamisme, l'engouement, ou la bonne volonté, que ces choses n'existent pas, et ne sont pas estimables.

Et il y encore une dimension en-dessous, qui est celle de notre constitution physiologique, qui incorpore des lois et des règles bio-cosmologiques, qui sont évidemment indépassables pour nous, mais pas formellement indépassables. Ainsi, si on rêve parfois de pouvoir voler, ou de nous téléporter par la pensée, c'est sans doute que cela est faisable, mais pas dans le cadre de nos limitations bio-cosmologiques, pourrait-on dire. Mais est-ce indépassable ? Qui peut prétendre que c'est impossible ? Le fait que cela mette en défaut toutes les théories scientifiques existantes, et remette en cause tout le travail et tous les efforts qui ont été fait au cours de milliers d'années à réfléchir à la nature de l'univers, est-il suffisant pour empêcher que cela soit possible ?

On peut voyager physiquement dans une illusion

Mais ce n'est pas tout, il y a encore plus fort. En utilisant les données qui nous sont fournies, il se trouve que les collectivités d'humains qui existent dans le multivers, sont classées en différents ensembles ontologiques, c'est à dire le champ d'action de leur raison. Et ces classes ontologiques, constituent, formellement, autant d'univers parallèles. Et peut-être que des sous-classes conforment les galaxies (me dis-je). Chacun de ces univers est caractérisé par une entropie distincte, et donc une vitesse de la lumière qui lui est propre. (C'est moi qui fais le lien entre entropie et vitesse maximale de la causalité : théorie de l'instantanéité de l'effet de la gravité). Tous les univers sont classés par entropie de zéro à l'infini.

N'est-il pas fulgurant que ces univers parallèles, habités par des humains à l'ontologie différente, soient... visitables ? Qu'il suffise d'inverser les particules du vaisseau pour joindre un univers avec une différence angulaire plus ou moins grande de la nôtre, et découvrir des mondes de plus en plus improbables ? Comme faire plus dans la science-fiction ?

De même ces univers limite, où la vitesse de la causalité est nulle, et celui où elle est infinie, qui ne sont rien d'autre que les univers des âmes, et celui des âmes planétaires, où on va après la mort, seraient "quasiment" visitables ? Hormis bien sûr en passant par le chemin temporel de la vie normale, où là évidemment on pourra le visiter tranquillement.

Cela conforme une vision de l'univers qui est principalement psychologique, et dont les aspects matériels sont seulement utilitaires pour notre entendement. Quand on sait cela, rien que de se balader dans notre propre univers relève de la science-fiction.

Théorie de l'entropie

L'entropie zéro est définie par le zéro degrés absolu. Il est impossible d'aller en-dessous, et d'avoir une entropie négative. À ce stade, tout est figé, et donc plus aucune perte d'information ne peut avoir lieu. Cela revient finalement à la même chose que d'être projeté à la vitesse de la lumière : le temps est figé. De son côté, l'entropie maximale est illimitée, elle dépend de la quantité d'énergie résultant d'une accélération du temps local des particules. Dans dans ce cas l'énergie, et l'information, se dissipent très vite, comme quand une étoile explose. Il n'y a pas de limite à la vitesse de dissipation de l'information. Elle peut faire "pouf".

Postulée par quelques penseurs isolés, sous le terme de "néga-entropie", l'entropie négative existe n'est pourtant rien d'autre que la vie. C'est le moment où l'information d'un système augmente. Ce qui se passe au cours de la vie d'un organisme et au cours de l'évolution biologique de ce même organisme, donc à différentes échelles simultanées, est que l'information mais aussi la structure de cette information vont sans cesse en s'améliorant. L'efficacité énergétique des animaux est aujourd'hui reconnue par les biologistes comme étant décidée par les lois évolutives pour être toujours la meilleure possible.

Les bornes de l'entropie négative sont celles qui vont du virus, dont la néguentropie est nulle, à un être ultime qu'on nommerait l'humain parfait, dont la néguentropie serait infinie. Il n'y a pas de borne positive, pas plus qu'à l'entropie. Un organisme biologique, au lieu de dégrader et diminuer son information, ne cesse l'accumuler et de l'organiser, et au final la magnifier. En ce sens, la maximisation de la liberté revient à la maximisation de la néguentropie, et sa finalité est de rivaliser avec l'entropie de l'univers... aussi monumental que semble ce défi.

C'est intéressant parce que ceci n'est jamais signalé dans la définition de l'entropie, pas plus que le rapport à l'information.

Ce qui est amusant est que ce même virus, dont la néguentropie est nulle (il ne fait que se reproduire à l'identique, sans accumuler d'information et sans progresser), et le seul organisme vivant à pouvoir survivre au zéro degrés absolu. Pourtant il apparaît clairement, à notre conscience, que ces deux échelle sont disjointes. Ces deux "demi-droites", concernent des domaines complètement déconnectés, l'un est celui de la thermodynamique, l'autre celui de la biologie. C'est amusant, non ?

Parce que ces champs semblent incompatibles, et que la science n'est pas unifiée en une théorie globale de la connaissance, le destin de l'univers semble n'être régi que par son entropie, et sa fin, sa dissipation, semble inéluctable. Alors pourtant qu'on est soi-mêmes la preuve qu'il y a quelque chose d'autre qui agit de façon opposée à cette théorie ! Alors, ils vous diront que c'est négligeable, mais la vie est-elle négligeable ? Les chiffres doivent-ils parler à la place de la raison ?

Enfin, si c'est important de maximiser la néguentropie, comme acte libre des humains, face à un univers condamné, n'est-ce pas précisément pour contrarier ce destin fatal, cette fin du monde statistiquement inéluctable ? N'est-il pas logiquement nécessaire que les humains unis, sans qu'on ne puisse aujourd'hui s'imaginer comment, puissent faire repartir l'univers, pour qu'après nous, il recommence, et continue, encore et encore, indéfiniment, comme cela a peut-être toujours été le cas depuis l'infinité du temps ?

Théorie de l'infini

Pour continuer dans l'idée lancée précédemment, (ah oui ça devient un peu touffu, mais bon !) de toutes ces échelles qui caractérisent notre capacité à percevoir la réalité - dont on a vu qu'elles correspondent à des déformations plus ou moins fines de l'Aioodi (la réalité), qui se plie à notre processus de mentalisation, a pour effet de produire l'illusion de l'infini.

Ainsi, dans la recherche scientifique, ou philosophique, il y a autant d'infinis que de domaines de recherche. Les conjectures peuvent exploser en combinaisons de conjectures. Les recherches scientifiques peuvent s'éterniser dans des infiniment petits et complexes. La découverte des sous-particules élémentaire est, il faut l'admettre, infinie. Et cette illusion peut être résolue par une définition globale, à savoir que les particules sont différents angles du Ibodzo-Ou.

Et même les nombres, ces fameux nombres, qui nous semblent si familiers et rationnels, se terminent par des infinis qui sont ingérables, et qui causent bien des questionnements. Certains nombres, comme √2, sont finis et infinis... selon la façon dont on l'obtient (géométrie du carré utilisant Pythagore). on les appelle alors "transcendants". Tout cela, n'est-il pas, en quelque sorte des rémanences plus géniales et fantastiques d'une simple illusion ? N'est-ce pas "la preuve" qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond, qui est spécifiquement dû à notre entendement ? Un animal verrait pas cet "infini". Non, car il ne déforme pas la réalité en l'observant, il est passif envers elle. C'est l'action déformante de notre pensée sur la réalité qui crée cet infini, qu'on croit palpable et réel, en l'observant dans les chiffres.

Mais la seule chose qui existe réellement ce sont les fractions, et donc les coupures arbitraires. Tout ce qu'on peut vouloir, c'est un niveau maximal d'abstraction, en disant à quel point on se moque des détails.

L'illusion de la réalité

Le fait que la conscience modifie la réalité, est un fait scientifique. C'est un mystère, qui jette une ombre sur les certitudes nécessaires pour continuer à avancer. Einstein s'en était rendu compte : pourquoi l'état quantique de ce sur quoi on focalise notre esprit se modifie-t-il en l'observant ? Est-ce l'action de la pensée ? Il se demandait "puis-je vivre dans un monde où la Lune n'existerait pas tant que je ne penserais pas à elle ?". Et cette "dualité onde-corpuscule" de la lumière, tantôt une vague, qui nécessite donc forcément un support spatial, et tantôt une particule, unique, isolable, comptabilisable, avec une masse... bref tout pour nous plaire ! Faut-il parler de "dualité", est-ce que la lumière est "les deux en même temps", ou simplement "les deux" ?

On en a déjà parlé mais ce n'est pas de trop de le refaire : c'est la même chose qui se passe avec les mesures des états quantiques. En gros, selon le principe de Heisenberg, les choses ne sont que des paquets infinis d'ondes, et quand elles sont dociles et régulières, elles sont peu complexes, et l'objet observé (la particule) est très facilement mesurable dans le temps, mais pas dans l'espace, et donc elle paraît avoir de nombreuses positions simultanées. Mais si ces paquets d'ondes sont complexes, ils s'agglutinent, et la position de l'objet est "plus certaine", tandis que sa dispersion dans le temps, du coups, "plus incertaine". C'est à dire que, soit on observe le même Ibodzo-Ou selon la perspective du temps, soit on l'observe selon la perspective de l'espace, mais on ne peut observer le même objet depuis les deux perspectives, ou référentiels, simultanément. Probablement qu'un observateur hypothétique situé dans une quatrième dimension serait capable d'apprécier l'espace-temps en n'ayant besoin que d'un seul référentiel.

Ce que dénonce cet état de fait est la place de l'homme dans son expérience, alors-même qu'il se croit observateur passif, et ignore qu'il est responsable de la réalité. Il est donc plongé dans une certaine confusion mentale. Il touche à quelque chose qui agit sur son cerveau, car son cerveau agit sur cette chose. C'est un peu comme penser au groupe de neurones qui sont activés pendant qu'on pense au groupe de neurones qui sont activé pendant que... etc., ça chatouille !

L'erreur est de se croire extérieur aux processus, alors qu'ils sont un produit de notre action-de-penser. Il y a une interaction entre tous les processus, une harmonie globale, sur laquelle on peut focaliser, mais même si on ne le fait pas, elle continue d'agir sur tout en même temps. Et si le secret de la science était de ne pas focaliser, mais se détendre, d'englober plus de choses dans sa pensée, d'être dans le "tout"... N'est-ce pas dans ces moments, "quand on y pense le moins", que les meilleures idées viennent ? Ceci n'est-il pas en soi une magnifique expérience scientifique ?

Le voyage dans le temps

On a voyagé matériellement dans des ontologies inconnues (ce qui est plus fort que Star Trek), mais on peut encore aller plus loin, voyager dans le temps. Mais que veut dire cette chose, "voyager dans le temps ?". Si évidemment on s'imagine pouvoir corriger ses erreurs avant de les faire, ou rattraper ses manquements, ou changer l'histoire, c'est une inanité philosophique. Ce serait la négation de l'intérêt de faire des erreurs pour progresser. Cela irait à l'encontre de ce qui prémunit de faire de milliers d'autres erreurs encore plus graves. Si on veut vraiment s'éviter des erreurs, cela n'aurait-il pas plus de valeur si, au lieu de les faire artificiellement dans un monde passé virtuel, on évitait celles d'aujourd'hui, avec, en prime, toute la difficulté que représente le poids du moment présent ? Si c'est la facilité que vous recherchez, attaquez-vous seulement à des problèmes plus simples.

Mais en même temps, hormis pour faire des bêtises, il reste potentiellement possible de voyager dans le temps. Et en même temps, il ne faut dire à quel point, rien que cet énoncé, est de l'ordre du fantastique. Ce n'est d'ailleurs qu'en reconnaissant la nature réelle du temps que des applications physiques deviennent possible... ce qui est une contradiction à peine accessible pour l'entendement. Car pour cela il aura fallu remettre en cause le genre de croyance sur laquelle se sont fondés des générations entières de chercheurs, confrontés à des difficultés insurmontables.

On a initialement considéré le temps comme une composante linéaire, mais on s'est rendus compte qu'il fallait considérer l'espace-temps dans sa complétude, et que donc on pouvait utiliser la vitesse maximale de la causalité directement et simplement dans les calculs (en utilisant la vitesse, soit le rapport de l'espace au temps). On s'est rendus compte que le principe de simultanéité était en fait une illusion impossible : si je pouvais synchroniser mon action avec celle d'une autre personne, alors, au moment où cette personne commettrait cette action, la mienne aura été terminée depuis longtemps. Eh oui, c'est ça la relativité !

De ce point de vue, l'univers-temps est une chose globale et unique, un espèce de bloc géant, dont les cheminements internes sont à peu près aussi incertains que des sous-particules, dont on peut admirer plusieurs positions simultanées. Il doit être à peu près aussi vain depuis cette perspective de vouloir comprendre les lois qui régissent les cheminements temporels, que depuis la nôtre, de découvrir les lois qui régissent les particules subatomiques (pourtant ils essayent).

La question du voyage dans le temps se réduit donc à la définition du temps, dont on sait à présent (après avoir lu ce que nous avons raconté) que cette dimension ne peut pas être estimée de la même manière que les autres dimensions de masse et d'espace. Les distinctions entre elles relèvent du niveau de mentalisation nécessaire pour les apprécier.

Aussi on entend souvent, y compris de joyeux scientifiques frivoles, annoncer doctement que "le temps n'existe pas". En ayant découvert cela en discutant avec nos visiteurs, depuis vingt ans qu'on s'amuse à en parler, le bruit s'est mit à courir, et c'est devenu un courant de pensée, qui a une forte vibration de véracité, un fort impact dans le psychisme sans que personne ne sache vraiment pourquoi, et sans pour autant que cela ne parvienne à être prouvé (ce qui est normal, si on considère la pauvreté ontologique qui nous emprisonne).

Pourtant ce n'est pas sorcier à comprendre. C'est un peu comme "le sol qui accélère vers le haut" (l'idée qui a conduit Einstein à comprendre la relativité) pour expliquer la chute des corps, autrement que par la gravité, qui elle, n'y est pour rien, du moins à notre échelle. Cela relève du même effort mental, de comprendre en quoi est vraie l'assertion "le temps n'existe pas". Ce n'est pas beaucoup demandé, et c'est salutaire de faire ce travail.

Car au fond la grande question qui nous occupe, qui inonde notre esprit tout du long de chacune de ces lignes, c'est la logique tétravalente. C'est à dire le fait qu'une chose puisse être une chose et aussi une autre chose, sans que cela ne soit contradictoire, illogique, ou à rejeter d'office au prétexte que c'est trop hallucinant !

Au fond la grande question de "le temps n'existe pas", on l'a assez bien expliqué mais on ne se prive pas de le redire, est que le terme de l'existence est lui-même une source de confusion intense, car historiquement confondu avec "la vérité", "la réalité". Or ces notions sont imbriquées, une réalité n'est pas "la vérité", et une ontologie n'est pas "une réalité". Toutes ces confusions entre des types d'existence sont une source d'erreurs, de disputes et d'incompréhension.

Et pour le coup, c'est dommage, car le temps existe vraiment. C'est seulement que pour l'apprécier on a besoin d'une mécanique psychologique, capable de comparer un état présent à un état préalablement mémorisé. Le temps est une dimension de l'univers que simplement nous ne pouvons contempler que depuis l'intérieur, contrairement à l'espace que nous pouvons englober en le regardant. Pour contempler le temps dans sa globalité, il faut d'abord en avoir parcouru un assez long morceau. Et son ordre de grandeur ne se mesure pas en temps, mais en quantité d'événements qui y sont logés. Finalement la nature du temps est drôlement psychologique, pour une dimension finalement bien réelle.

On peut mesurer le temps, et on a dit avant que d'être mesurables, était le propre des choses réelles. Mais prouver l'existence du temps avec une horloge, même atomique, ne signifie rien de plus qu'une nouvelle confusion, entre une bête mécanique et un phénomène cosmologique. Comment savoir si le temps ne s'est pas arrêté pendant cinq minutes, ou s'il accélère ? Tout ce qu'on peut sentir est de semblables variations au niveau psychologique. Par exemple en écrivant cela je m'étonne souvent que si peu de temps soit passé...

La relativité nous a montré que le futur existait, et qu'on ne faisait qu'être en chemin vers lui. Quand on jette un objet en l'air, sa trajectoire est aussitôt écrite dans le temps, et nous on ne peut que stupidement attendre qu'il se déroule pour en observer la complétude. Sans doute que notre cerveau a besoin de temps pour bien mémoriser tous ces instants, pour ensuite pouvoir les contempler de façon unitaire. Dans ce cas le temps passé serait l'unification de la somme des événements, tandis que le futur, nous paraît quantique, indécidable. C'est vraiment une drôle de chose, que le temps !

Pourtant, quand on découvre les événements logés dans le temps, placés là par nos actions passées, cela veut dire qu'ils étaient déjà existants. Et s'il est probable que la chute d'un objet jeté en l'air va casser une vitre et engendrer un futur pas très sympathique, il est probable qu'avant-même de lancer la balle, une vague intuition nous dise "ne fais pas cela !". Dans ce cas, c'est comme si le cheminement futur complet venait se présenter au portillon de l'actualisation immédiate, et qu'une partie de nous était capable de la percevoir entièrement, de sorte qu'on se dise "finalement, je ne vais pas lancer cette balle". Et aussitôt, l'actualisation complète disparaît. Et si on la lance quand même, cette actualisation n'a plus qu'à être injectée dans notre réalité, d'un traite, incluant tous les devenirs possibles qui en découlent. Et nous, encore une fois, on n'a plus qu'à suivre le tunnel qu'on s'est créé nous-mêmes (sans espoir d'en réchapper).

Cette description est aussi ce qui est annoncé dans les docs de nos visiteurs, quand il est question de schémas biologiques existants, infinis (mais non-incompatibles), auxquels l'ADN ne fait que se référer. Là aussi, il y a des lignes entières de réalités prêtes à être actualisées dans le temps présent d'une entité humaine.

Dans cette perspective, le cheminement de l'humain est cet espèce d'homme-boudin spatiotemporel (Oebumaoémmi : humain prit dans sa dimension temporelle) qui rencontre des événements au cours de sa vie, qui sont décidés à l'occasion des événements antérieurs qui peuvent l'affecter. Peut-être que votre avenir vient à l'instant de se faire transformer par l'action d'une personne que vous ne connaissez pas encore ! En tous cas, cette notion de "réalité injectée par actualisation", qui est purement einsteinienne, peut expliquer bien des phénomènes parapsychiques tels que la précognition. Là encore, le temps, s'il n'est pas figé tant qu'il n'est pas passé, contient cependant des événements dont la réalité potentielle n'est pas pour autant une non-réalité. Au contraire elle est bien physique !

En tous cas, ceci sert à dire que le temps doit être considéré dans sa "complétude", les trajectoires historiques sont projetées dans la réalité par nos actions, ainsi que par l'addition collective de toutes les actions, et aussi probablement par l'action coercitive des lois morales inéluctables. J'aime à penser que ces lois morales ne sont qu'une rémanence intuitive des lois déterministes qui servent à reconformer les âmes après la mort, qaund elles ont fait des bêtises.

Toute cette pluie événementielle, est projetée sur des lois physiques qui sont elle, rigides, de sorte à produire une réaction. En fait, l'homme est enfermé dans un univers non-infini, avec au-dessus de lui des formes d'obligations qui sont de l'ordre de la logique, qui souvent les dépasse, et en-dessous des lois physiques, qu'il s'amuse à mieux connaître, sans trop s'inquiéter, pour l'instant, à ce qui se passe au-dessus de sa tête.

Et dans ce grand schéma, quelle autre place peut avoir l'homme, si ce n'est d'injecter des variables aléatoires dans ce processus qui, sans lui, n'a aucun sens ni aucun intérêt ?

Donc à la fois le temps est psychique, et à la fois on le subit, car il oblige à ordonner l'univers en rattachant les faits par des liens de causalité. Ce n'est que notre cerveau qui fait cela, bêtement mécaniquement, et non les causalités qui tissent l'univers... Ce ne sont donc pas les liens de cause à effet qui préexistent, comme une loi de la nature, mais ils ne sont qu'une séquentialisation des événements. En quelque sorte, le temps est la barque sur laquelle on est, mais le fleuve, existe.

Et enfin, maintenant qu'on a bien "voyagé dans le temps", on peut en venir à la surprise. La chose amusante qui nous a été dite, est que cet axe du temps, défini comme un trièdre replié de façon unidimensionnelle, pouvait être déplié afin de permettre le voyage intergalactique. C'est à dire que là où il faut plier l'espace pour les petits voyages intragalactiques, il faut plier le temps pour les plus grands voyages. En effet, comment sinon, rentrer à la maison et raconter ce qu'on a découvert ? Ce qui est amusant, est que l'intérêt de cette manœuvre, qui consiste à "voyager dans le temps", a pour principale fonctionnalité de respecter au maximum les normes morales, qui veulent que la vie serve à l'expérimentation de l'univers, mais pas au détriment de la vie elle-même.

Ainsi, avec ce cas extrême, où on apprend qu'il est réellement possible de voyager physiquement dans la séquence événementielle qu'on se figure être "le temps", on peut apprécier comment sont connectées les avancées scientifiques et le besoin d'un plus haut niveau de sens moral. C'est comme si l'un n'allait pas sans l'autre.

Voilà pourquoi il peut être défini comme illogique de confier des instruments d'une trop haute valeur technologique à des personnes qui n'ont pas le sens moral qui les autorise à y avoir accès. Tout cela, peut se mesurer, et donc se prouver. Et en l'absence de moyens logiques pour le prouver, l'expérience ne tarde jamais à le démontrer.

Les nouvelles dimensions

Mais alors, le temps est-il une dimension, ou non ? Oui, ç'en est une. Les dimensions ne sont pas des axes orthonormés de l'espace, ce sont des axes orthonormés du temps, de l'espace et de la masse. Évidemment la masse a un peu besoin de l'espace pour s'exprimer, de même qu'elle a un peu besoin du temps pour ne pas rester figée à zéro degrés Kelvin, mais elle peut néanmoins se passer du temps. Et elle peut aussi se passer de l'espace, comme c'était le cas au moment du big bang, quand toute la matière de l'univers était repliée en un point de dimension nulle. Ce sont donc bien des concepts disjoints.

Mais surtout, ces concepts relèvent d'autant de champs et de référentiels distincts. Et ces champs et référentiels sont une sorte de gradation sur l'échelle de la raison et de la logique. La masse est ce qu'il y a de plus "présent", pour nous qui sommes condamnés à subir le flux du temps instants après instants. Il existe de nombreuses choses placées dans l'univers et dans le temps futur, mais pour les voir venir, il ne suffit pas de regarder à l'horizon, ces choses surgissent, comme s'ils venaient du néant. Elles n'étaient pas là, mais elles arrivent, puis elle disparaissent, en s'enfonçant dans le passé. Nous, humains, ne pouvons que suivre la ligne du temps, tranche par tranche.

La masse n'existe d'ailleurs que dans le présent, sinon elle ferait un embouteillage avec cette même masse située dans le futur, au moment où on irait à sa rencontre. Cela serait illogique. Aussitôt le flux du temps passé, elle se dissipe en un train d'énergie, avant de redevenir de l'espace. Ce qui pose une intrigante question mais on va y revenir. Cela donne le sentiment que le temps est quantique, alors pourtant que ces points se chevauchent de façon continue.

L'espace est le produit de la masse, et pour se le figurer il faut faire un petit effort supplémentaire, au niveau intellectuel, ce qu'on appelle la conscience de l'espace. Il y a aussi des gens qui n'ont aucun sens de l'orientation !

Et enfin, le temps, relève d'encore plus de psychologie, puisqu'il fat ajouter à la conscience de l'espace, une mémoire de la conscience de l'espace, afin de comparer les états à différents moments, afin de parvenir à constater le temps. Le temps n'est que le lien psychologique qu'on peut tisser entre deux états de la réalité "massique". Le temps n'existe pas en tant que chose, le temps n'est pas une chose, le temps est un lien entre les choses. De même on pourrait se risquer à dire que la masse est un lien entre les espaces.

Le truc intrigant c'est que les masses absorbent l'espace, d'où le principe de "chute des corps", qui ne chutent point du tout, puisqu'ils sont fixes dans l'espace-temps, qui est mangé par la masse. Mais en fait la masse absorbe le temps et recrache de l'espace. alors, où va cet espace ? Il y a une hypothèse : il va dans le passé. Si bien que tout l'espace qu'on voit autour de nous, et qui nous arrive, provient du futur, dans lequel sont situées les masses actuellement existantes. En effet, à cause de la courbure de l'espace, prise comme négative, l'éloignement rime avec une avancée dans le temps. Donc ce qui est loin, est loin dans le futur. Et aussi, puisque toutes les masses produisent de l'espace, cela explique que l'univers soit inflationniste, un peu comme des cellules qui germent : si chacune se divise, leur nombre augmente de façon exponentielle. Cqfd.

Question de point de vue

Sur le plan dimensionnel, Gödel expliquait que de jouer avec les nombres était insuffisant pour servir à quoi que ce soit en rapport avec la réalité, puisque la notion de vérité ne pouvait émerger que d'un point de vue externe à celui de la logique des nombres. En gros, ce qu'il explique, ce n'est rien d'autre que pour définir une chose, il faut prendre un point de vue extérieur, car si on reste à l'intérieur, on fait partie de cette chose, et le fait-même de l'observer le déforme. Exactement comme ce qui se passe avec notre compréhension de l'univers, elle ne peut que buter sur la déformation que notre conscience opère sur l'univers. Et finalement cet exercice ne fait que révéler la vraie nature des dimensions, comme autant de contextes les unes pour les autres.

Quand Gödel fait cette remarque, il faut à mon sens la plus grande découverte scientifique de tous les temps. Elle est simple, belle et élégante, et n'a besoin que de simples mathématiques pour la démontrer. Ce qu'il explique au fond, c'est la nature dimensionnelle qui sépare le sujet de l'objet. C'est à dire que dans une même phrase, on fait cela en permanence, sans le savoir ! C'est la même chose en informatique, on a la fonction, et ce qui appelle la fonction. Elle peut être dans une classe, et cette classe dans un patron de classes, ces patrons dans environnement, cet environnement dans une exécution, cette exécution sur un processus virtuel, etc etc. Ce qu'il y a, c'est que le nombre de dimensions, imbriquées les unes dans les autres, peut être infini.

Par contre il semble qu'il ne se soit pas dit si, tant qu'à définir la réalité par des ontologies, qu'on pouvait aussi bien se contenter d'une ontologie mathématique pour définir des classes d'existences distinctes, servant à se prouver les unes les autres, potentiellement au sein d'une boucle logique à la si-four-mi. L'idée que j'ai eue consiste à considérer les nombres par des équivalences entre une version finie et une version infinie, les virgules et les fractions, afin de donner du relief aux mathématiques et ainsi aborder les questions quantiques. Bon, cela reste obscure à ce stade, et exprimé de cette manière, mais mine de rien j'ai trouvé des trucs en réfléchissant de cette manière !

En particulier, il existe une logique atomique, et son unité fondamentale, est √2. Bon allez je le mets ici parce que je n'ai nulle part où le publier : √𝓃•𝓍=√(𝓃•𝓍²) [où les parenthèses font sens] - parce que √8=√2*2 et √18=√2*3 etc, ce qui produit (pour les rangs 2, 3, 4, etc) la suite 2, 8, 18, 32, 50, 72... qui sont très exactement le nombre de positions sur chaque niveau électronique. Donc si on considère les numéros atomiques non comme des nombres, mais des racines, on peut en palper la logique mathématique. C'est cool non ?

L'infini intérieur

Et ce qu'il y a, est que cet infini ne s'étend pas vers les bornes extérieures et intérieures, mais il augmente avec la complexité, à l'intérieur de bornes utiles. C'est facile de se le figurer si on se souvient que pour les premiers ordinateurs, qui étaient de grosses armoires bruyantes, étaient juste capables de faire des calculs simples, directement sans aucun contexte, hormis celui de l'endroit qu'on s'était réservé pour écrire les commandes. Très vite, au stockage des données il a fallu réserver un espace de stockage pour localiser le lieu du stockage des données, nommé l'index. Ensuite, avec le progrès, on n'a cessé de rajouter des couches logiques pour automatiser des processus, au point d'en arriver à une structuration faite de différents types de mémoire, et de processus fondés les uns sur les autres. Et en découvrant, à notre grand désarroi, que ce n'était jamais suffisant, et qu'il fallait aussi se départir de paradoxes de plus en plus affolants...

Finalement toute cette structuration n'utilise que les mêmes bits de mémoire, mais utilisés de nombreuses façons différentes, attachées à des contextes, formés par les autres utilisations de ces mêmes bits de données. De là à le faire avec de simples chiffres, il n'y a pas loin.

Cette évolution, par l'infini limité en mesure de ce qui est utile, à l'intérieur de bornes qui sont connues et formelles, me semble une bonne approche pour comprendre un grand nombre de choses dans la nature. L'ADN, n'est-il pas toujours le même du plus simple au plus évolué des organismes vivants ? Et pourtant, ce qui change, ce n'est que la façon dont il est structuré. Et cette structure ne fait que s'affiner, de même que les pattes des mouches deviennent les doigts des humains, en ajoutant une main pour les fédérer, faisant les ailes des oiseaux, puis des articulations pour les utiliser. Puis le pied pousse pour devenir la jambe des cervidés, mais avec une déformation inutile dans l'articulation... qui deviendra un talon de nombreuses étapes évolutives plus tard. De même, les poissons et lézards qui se tortillent pour à la fois avancer et activer leur circulation interne, ils sont à sang froid, mais en devenant à sang chaud, cette circulation est spécialisée, l'une pour la lymphe, et l'autre pour les globules rouges et blancs, qui elle a besoin d'une pompe cardiaque pour être mise en circulation, comme une sorte de poisson intérieur :) Bref, c'est vers l'intérieur que les choses se complexifient. C'est cet infini qui est utile.

Et la chose amusante, qui peut relier la néguentropie avec l'entropie, est que l'animal à sang chaud possède une température corporelle qui est très précisément régulée, une peu comme si, dirait-on, elle correspondait à son niveau d'entropie, à la fois minimal et maximal ; une sorte de signature.

Les zéros

Et ce nombre zéro, inverse de l'infini, semble appartenir à une autre classe que celle des simples nombres, de l'ordre de l'irrationnel. Si on se figure la suite infinie de longueurs d'ondes qui donne les sons, les couleurs, la chaleur... les zéros seraient de simples référentiels situés le long de cet infini. Et à l'instar des Ibodzo-Ou, les infinis ne seraient que des mutations vers d'autres référentiels. Eh oui on s'amuse à redéfinir le zéro et l'infini, comme étant des objets qui ne sont pas de l'ordre des nombres mais d'un ordre supérieur. Sans les nombres, les zéros ne seraient rien du tout ! Mais plus le contexte est étendu, plus on a un grand nombre de zéros, comme en informatique on a le "null" et le "false", en plus du zéro et de la chaîne vide. Chaque zéro appartient à un type particulier. (Théorie du zéro).

L'échelle de la raison

Notre longue et périlleuse étude devra continuer, au point d'aboutir à ce qu'on perçoit maintenant comme étant beaucoup plus prosaïque que ce qu'on se figurait au début, simplement fonctionnel, une méthode de vérité, une logique, servant de support à la raison, pour les fois où elle trébuche sur des confusions. Le seul adage de la science reste à tout jamais celui du discernement, et donc de la multiplication des raisons objectives d'opérer ces discernements.

Ainsi, l'échelle de la logique ne sera pas étendue du "nul et inexistant" (qui n'existe même pas en réalité) au "réel et véritable" (qui n'est qu'une perception de l'esprit). Non, la logique tétravalente ne s'échelonne, en toute humilité, que de ce qui est absurde (⊥) à ce qui est fonctionnel (⊤).

Au-dessus, la vérité (Platon), la réalité, (Aristote), ou la prouvabilité (intuitionnisme) ne sont pas efficaces en logique.
L'avantage de la fonctionnalité est qu'elle est relative.

 oumo.fr

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