14/10/2025 reseauinternational.net  3min #293362

 Coup d'État à Madagascar : l'armée met fin au régime du président Andry Rajoelina et instaure un couvre-feu national

Le parlement malgache prévoit d'examiner la destitution du président le 14 octobre

par Anguélina Chemyakina

Les députés de l'Assemblée nationale (chambre basse du Parlement) de Madagascar ont annoncé la convocation d'une session extraordinaire le 14 octobre afin d'examiner la question de la destitution d'Andry Rajoelina de ses fonctions de président, en réponse aux revendications des manifestants. C'est ce qu' a rapporté le portail d'information local Orange, citant des députés.

Les parlementaires recueillent actuellement des signatures pour officialiser cette initiative. On ne sait pas encore si le parti au pouvoir soutiendra la convocation de cette session.

«Le pouvoir que nous exerçons aujourd'hui nous a été confié par le peuple, et c'est en son nom que nous agissons. C'est donc dans le strict respect de ce mandat populaire que nous avons décidé d'ouvrir cette session», a déclaré la députée Hanitra Razafimanantsoa.

Le vote aura lieu dans un contexte de manifestations à Madagascar, au cours desquelles, le 12 octobre, les manifestants ont lancé un ultimatum à l'Assemblée nationale : voter dans les 48 heures sur la question de la destitution du président, faute de quoi les manifestants ont l'intention d'obtenir la dissolution du corps législatif.

Les manifestations à Madagascar ont commencé le 25 septembre en raison de coupures d'eau et d'électricité, mais elles se sont transformées en manifestations nationales réclamant la démission du président Andry Rajoelina et la dissolution du Sénat et de la commission électorale. Lors des affrontements, la police a utilisé des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes. Le 29 septembre, le chef de l'État  a annoncé la dissolution du cabinet ministériel, mais le 1er octobre, les manifestants ont de nouveau exigé sa démission.

Le 11 octobre, des soldats de l'unité d'élite CAPSAT se sont joints aux manifestants dans les rues de la capitale malgache et les ont accompagnés jusqu'à la place du 13 mai, historiquement connue comme le lieu des changements de pouvoir et des manifestations. Les militaires ont déclaré qu'ils refuseraient d'obéir aux ordres de tirer sur les manifestants. Le CAPSAT a également pris le contrôle des forces armées du pays. Plus tard, Rajoelina a déclaré qu'il s'agissait d'une «tentative de prise du pouvoir illégale et par la force».

Selon les médias, le 12 octobre, le chef de l'État  a quitté le pays à bord d'un hélicoptère militaire français, en accord avec le président français Emmanuel Macron.

source :  African Initiative

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