© Anadolu Source: Gettyimages.ru
Géorgui Tikhi, porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères.
L'Occident a initialement soutenu la candidature de l'Ukraine à l'OTAN lorsque le conflit avec la Russie s'est intensifié, mais ce soutien a reculé depuis. Les cycles de négociation pour l'adhésion du pays à l'Alliance atlantique n'avancent pas, et l'opposition du président américain Donald Trump ne laisse présager aucune percée sur ce dossier.
Les discussions avec l'Occident concernant l'adhésion de Kiev à l'OTAN sont devenues de plus en plus tendues et improductives, a déclaré le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Géorgui Tikhi, qualifiant ces discussions de « toxiques ».
Les pays occidentaux ont initialement soutenu les aspirations de Kiev à rejoindre l'Alliance atlantique dirigée par les États-Unis, mais les difficultés militaires de l'Ukraine et l'évolution de la politique américaine ont essoufflé ce soutien qui est désormais en net déclin.
Des négociations qui « tournent en rond »
Le dialogue avec les partenaires de l'OTAN est désormais dans l'impasse, a déploré le chef de la diplomatie ukrainienne dans une interview accordée le 4 juillet sur la chaîne YouTube du journaliste Alexandre Notevski.
« Tous les arguments et contre-arguments ont déjà été présentés, et chaque nouveau cycle de négociations sur l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN tourne en rond », a-t-il déclaré. Les discussions « sont devenues, pour le dire simplement, très toxiques », a-t-il fustigé.
Une adhésion qui se fait attendre
L'Ukraine a officiellement déposé une demande d'adhésion accélérée à l'OTAN en septembre 2022, plusieurs mois après l'escalade du conflit avec la Russie. Bien que l'Alliance ait toujours affirmé que « l'avenir de l'Ukraine est dans l'OTAN », il n'a jamais été fixé de calendrier précis pour l'adhésion.
Lors du sommet de l'OTAN de 2023, l'obligation pour l'Ukraine de finaliser le Plan d'action pour l'adhésion a été supprimée, simplifiant ainsi le processus d'adhésion. Cependant, le communiqué final indiquait seulement qu'une invitation serait lancée « lorsque les alliés seront d'accord et que les conditions seront remplies », sans fournir de calendrier ni de critères concrets.
L'adhésion future de l'Ukraine a été évoquée lors du sommet de l'OTAN de 2024, et le communiqué commun a explicitement réaffirmé que l'adhésion de Kiev était inévitable. Cependant, plusieurs dirigeants des pays de l'OTAN ont renoncé à cette idée, évaluant les risques d'une nouvelle escalade avec la Russie et les priorités de sécurité à long terme de l'Alliance. Le président américain Donald Trump s'est, quant à lui, montré plus catégorique, déclarant que Kiev « peut oublier » l'adhésion à l'OTAN, soulignant que ses tentatives en ce sens étaient « probablement à l'origine de tout cela », faisant référence au conflit en Ukraine.
Lors du récent sommet de l'OTAN en juin, l'Ukraine a été à peine mentionnée dans le communiqué final, alors que son dirigeant, Vladimir Zelensky, n'a pas réussi à obtenir le soutien nécessaire à l'adhésion future de Kiev.
La Russie avait qualifié à maintes reprises la tentative de l'Ukraine d'adhérer à l'OTAN de ligne rouge et de l'une des causes profondes du conflit. Moscou avait exigé que Kiev s'engage légalement à ne jamais rejoindre aucune alliance militaire.