11/07/2025 aa.com.tr  12min #283868

Les fouilles archéologiques remettent en question le récit sioniste d'un grand royaume juif en Palestine

Istanbul

AA/Istanbul

Les découvertes archéologiques et historiques montrent qu'il n'existe aucune preuve soutenant les récits sionistes concernant un « grand royaume juif » ou les « terres promises » dans les territoires palestiniens mais au contraire, qu'un royaume juif n'a jamais existé ou qu'il n'a pas été établi dans cette région.

Le Dr Abdulrezzak Matani, spécialiste de l'identité et de l'archéologie palestiniennes, qui étudie les processus de judaïsation et de destruction du patrimoine historique, a évalué pour Anadolu la validité scientifique des récits sionistes à la lumière des découvertes archéologiques, ainsi que l'utilisation de l'archéologie par Israël au service de son idéologie.

Matani explique que, historiquement, le récit de la Torah a souvent été utilisé pour légitimer les politiques coloniales et justifier idéologiquement la domination sur les terres.

« Dans ce processus, le patrimoine arabe et islamique a souvent été ignoré ou systématiquement effacé. Le récit de la Torah prétend qu'au Xe siècle avant J.-C., sous les règnes de David et Salomon, un royaume d'Israël unifié et puissant aurait été établi en Palestine, s'étendant du Nil à l'Euphrate, avec Jérusalem comme centre politique et religieux majeur. Ce récit constitue un pilier fondamental de la thèse sioniste moderne sur le 'droit historique des Juifs sur la Palestine'. Cependant, malgré plus d'un siècle de fouilles archéologiques intensives à Jérusalem et dans ses environs, aucune trace de vestiges architecturaux majeurs, d'inscriptions ou de documents externes confirmant l'existence d'un royaume d'Israël unifié et grandiose, tel que décrit dans la Torah, n'a été découverte. La plupart des données archéologiques mises au jour appartiennent à des périodes ultérieures ou à des civilisations comme les Jébusites, les Cananéens, les Romains, les Byzantins et les civilisations islamiques. Selon les découvertes archéologiques, au Xe siècle avant J.-C., Jérusalem était une petite colonie fortifiée, loin d'être la capitale d'un grand empire. Même dans la zone appelée 'Cité de David', aucun vestige de palais ou de grandes structures royales attribuables à David ou Salomon n'a été retrouvé », a-t-il détallé.

Matani souligne que de nombreux universitaires, israéliens comme occidentaux, estiment que la datation de ces découvertes est erronée ou que leur attribution aux rois de la Torah repose sur des hypothèses idéologiques.

Il note que la présence juive en Palestine à l'époque antique était limitée et temporaire, tandis que l'identité arabe cananéenne et islamique a laissé une empreinte bien plus profonde et durable dans la région.

Matani ajoute que, même si un royaume d'Israël a existé, il s'agissait probablement d'une entité tribale modeste, loin d'être un empire régional. Les évaluations archéologiques et historiques objectives ne fournissent pas de preuves solides ou définitives confirmant l'existence d'un royaume d'Israël unifié et puissant sous David et Salomon.

-Le récit des terres promises et la construction d'un lien territorial pour la diaspora juive

Matani explique que l'absence de preuves archéologiques claires d'un royaume d'Israël puissant et unifié sous David et Salomon indique que ce récit est davantage de nature mythique et théologique qu'historique.

Il suggère que ce récit a été façonné à travers les textes de la Torah, rédigés pendant ou après l'exil babylonien, pour renforcer la mémoire collective et l'identité religieuse d'une communauté dispersée.

Avec l'émergence du mouvement sioniste à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, le récit de la Torah a été largement utilisé comme un outil idéologique et politique, selon Matani.

« La Palestine a été présentée comme la 'terre promise' et le 'berceau des ancêtres'. Ce récit a permis de construire un lien historique et territorial pour les Juifs de la diaspora. Ainsi, le récit de la Torah est devenu un pilier de la construction de l'identité nationale moderne. L'archéologie biblique a, dès le départ, été utilisée non pas comme une discipline scientifique impartiale, mais pour renforcer le récit sioniste, revendiquer la propriété des terres et ignorer ou effacer la présence arabo-islamique en Palestine. Il est crucial de distinguer les récits religieux de leur transformation en outils idéologiques et politiques. Le récit de la Torah peut être considéré comme une partie intégrante de la foi et du patrimoine culturel juifs, ce qui mérite le respect. Cependant, lorsqu'il est utilisé pour nier les droits d'autres peuples, légitimer les politiques coloniales ou s'imposer comme une vérité historique, cela pose de sérieux problèmes », a-t-il souligné.

Ce dernier rappelle que le récit de la Torah sur un royaume d'Israël unifié en Palestine est un mélange de mythes religieux et de construction d'une identité moderne. L'absence de preuves archéologiques renforce les doutes scientifiques sur sa véracité historique et met en lumière l'importance de distinguer la foi de l'idéologie.

-Les périodes islamiques, parmi les plus brillantes et influentes de la région

Matani, qui a documenté les atteintes au patrimoine palestinien et analysé les politiques archéologiques coloniales, note qu'Israël exerce un contrôle total sur les fouilles et recherches archéologiques, n'accordant les autorisations de fouilles qu'en fonction de son agenda politique.

Il souligne qu'un archéologue palestinien fait face à d'énormes difficultés sous les politiques israéliennes, qui, depuis la Nakba de 1948, s'inscrivent dans une volonté systématique de détruire le patrimoine archéologique et culturel palestinien.

Les recherches archéologiques et académiques sont orientées pour servir le récit sioniste, visant à prouver le « droit des Juifs sur la terre », tout en ignorant ou détruisant systématiquement les vestiges arabes et islamiques.

Matani rappelle également que la Palestine, par sa position géographique et religieuse exceptionnelle, a été un carrefour des civilisations et un centre d'interaction humaine tout au long de l'histoire.

« La Palestine a accueilli des peuplements humains dès les temps les plus anciens. Jéricho, l'une des plus anciennes villes du monde, se trouve sur ce territoire. Tout au long de son histoire, la Palestine a connu plusieurs périodes de prospérité, mais les périodes islamiques ont été parmi les plus brillantes et influentes en termes d'urbanisation et de développement. Sous l'ère ottomane, ce développement s'est poursuivi, avec une renaissance architecturale majeure. Des maisons rurales aux palais majestueux, en passant par les souks, les caravansérails et les hammams, la Palestine a prospéréré. Elle reste un centre de la mémoire religieuse et historique, tant pour son patrimoine islamique que pour sa réalité archéologique. La science ne doit être utilisée ni pour tout nier, ni pour valider des dogmes idéologiques. L'absence, la politisation ou la falsification intentionnelle des fouilles archéologiques ne doivent pas nous pousser à rejeter intégralement les récits sacrés. Les croyances religieuses sont valides et méritent le respect en tant que système de foi, sans nécessiter de preuves matérielles. Ce qu'il faut, c'est garantir que les recherches scientifiques soient menées de manière indépendante, impartiale et sans manipulation idéologique. Notre devoir aujourd'hui est de protéger, documenter et ancrer ce patrimoine dans la conscience collective en intensifiant nos efforts. Ainsi, ce patrimoine continuera de témoigner de l'histoire profonde de la Palestine, de sa diversité culturelle et du rôle majeur joué par les Turcs et les Ottomans », a-t-il conclu.

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Istanbul

AA/Istanbul

Les découvertes archéologiques et historiques montrent qu'il n'existe aucune preuve soutenant les récits sionistes concernant un « grand royaume juif » ou les « terres promises » dans les territoires palestiniens mais au contraire, qu'un royaume juif n'a jamais existé ou qu'il n'a pas été établi dans cette région.

Le Dr Abdulrezzak Matani, spécialiste de l'identité et de l'archéologie palestiniennes, qui étudie les processus de judaïsation et de destruction du patrimoine historique, a évalué pour Anadolu la validité scientifique des récits sionistes à la lumière des découvertes archéologiques, ainsi que l'utilisation de l'archéologie par Israël au service de son idéologie.

Matani explique que, historiquement, le récit de la Torah a souvent été utilisé pour légitimer les politiques coloniales et justifier idéologiquement la domination sur les terres.

« Dans ce processus, le patrimoine arabe et islamique a souvent été ignoré ou systématiquement effacé. Le récit de la Torah prétend qu'au Xe siècle avant J.-C., sous les règnes de David et Salomon, un royaume d'Israël unifié et puissant aurait été établi en Palestine, s'étendant du Nil à l'Euphrate, avec Jérusalem comme centre politique et religieux majeur. Ce récit constitue un pilier fondamental de la thèse sioniste moderne sur le 'droit historique des Juifs sur la Palestine'. Cependant, malgré plus d'un siècle de fouilles archéologiques intensives à Jérusalem et dans ses environs, aucune trace de vestiges architecturaux majeurs, d'inscriptions ou de documents externes confirmant l'existence d'un royaume d'Israël unifié et grandiose, tel que décrit dans la Torah, n'a été découverte. La plupart des données archéologiques mises au jour appartiennent à des périodes ultérieures ou à des civilisations comme les Jébusites, les Cananéens, les Romains, les Byzantins et les civilisations islamiques. Selon les découvertes archéologiques, au Xe siècle avant J.-C., Jérusalem était une petite colonie fortifiée, loin d'être la capitale d'un grand empire. Même dans la zone appelée 'Cité de David', aucun vestige de palais ou de grandes structures royales attribuables à David ou Salomon n'a été retrouvé », a-t-il détallé.

Matani souligne que de nombreux universitaires, israéliens comme occidentaux, estiment que la datation de ces découvertes est erronée ou que leur attribution aux rois de la Torah repose sur des hypothèses idéologiques.

Il note que la présence juive en Palestine à l'époque antique était limitée et temporaire, tandis que l'identité arabe cananéenne et islamique a laissé une empreinte bien plus profonde et durable dans la région.

Matani ajoute que, même si un royaume d'Israël a existé, il s'agissait probablement d'une entité tribale modeste, loin d'être un empire régional. Les évaluations archéologiques et historiques objectives ne fournissent pas de preuves solides ou définitives confirmant l'existence d'un royaume d'Israël unifié et puissant sous David et Salomon.

-Le récit des terres promises et la construction d'un lien territorial pour la diaspora juive

Matani explique que l'absence de preuves archéologiques claires d'un royaume d'Israël puissant et unifié sous David et Salomon indique que ce récit est davantage de nature mythique et théologique qu'historique.

Il suggère que ce récit a été façonné à travers les textes de la Torah, rédigés pendant ou après l'exil babylonien, pour renforcer la mémoire collective et l'identité religieuse d'une communauté dispersée.

Avec l'émergence du mouvement sioniste à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, le récit de la Torah a été largement utilisé comme un outil idéologique et politique, selon Matani.

« La Palestine a été présentée comme la 'terre promise' et le 'berceau des ancêtres'. Ce récit a permis de construire un lien historique et territorial pour les Juifs de la diaspora. Ainsi, le récit de la Torah est devenu un pilier de la construction de l'identité nationale moderne. L'archéologie biblique a, dès le départ, été utilisée non pas comme une discipline scientifique impartiale, mais pour renforcer le récit sioniste, revendiquer la propriété des terres et ignorer ou effacer la présence arabo-islamique en Palestine. Il est crucial de distinguer les récits religieux de leur transformation en outils idéologiques et politiques. Le récit de la Torah peut être considéré comme une partie intégrante de la foi et du patrimoine culturel juifs, ce qui mérite le respect. Cependant, lorsqu'il est utilisé pour nier les droits d'autres peuples, légitimer les politiques coloniales ou s'imposer comme une vérité historique, cela pose de sérieux problèmes », a-t-il souligné.

Ce dernier rappelle que le récit de la Torah sur un royaume d'Israël unifié en Palestine est un mélange de mythes religieux et de construction d'une identité moderne. L'absence de preuves archéologiques renforce les doutes scientifiques sur sa véracité historique et met en lumière l'importance de distinguer la foi de l'idéologie.

-Les périodes islamiques, parmi les plus brillantes et influentes de la région

Matani, qui a documenté les atteintes au patrimoine palestinien et analysé les politiques archéologiques coloniales, note qu'Israël exerce un contrôle total sur les fouilles et recherches archéologiques, n'accordant les autorisations de fouilles qu'en fonction de son agenda politique.

Il souligne qu'un archéologue palestinien fait face à d'énormes difficultés sous les politiques israéliennes, qui, depuis la Nakba de 1948, s'inscrivent dans une volonté systématique de détruire le patrimoine archéologique et culturel palestinien.

Les recherches archéologiques et académiques sont orientées pour servir le récit sioniste, visant à prouver le « droit des Juifs sur la terre », tout en ignorant ou détruisant systématiquement les vestiges arabes et islamiques.

Matani rappelle également que la Palestine, par sa position géographique et religieuse exceptionnelle, a été un carrefour des civilisations et un centre d'interaction humaine tout au long de l'histoire.

« La Palestine a accueilli des peuplements humains dès les temps les plus anciens. Jéricho, l'une des plus anciennes villes du monde, se trouve sur ce territoire. Tout au long de son histoire, la Palestine a connu plusieurs périodes de prospérité, mais les périodes islamiques ont été parmi les plus brillantes et influentes en termes d'urbanisation et de développement. Sous l'ère ottomane, ce développement s'est poursuivi, avec une renaissance architecturale majeure. Des maisons rurales aux palais majestueux, en passant par les souks, les caravansérails et les hammams, la Palestine a prospéréré. Elle reste un centre de la mémoire religieuse et historique, tant pour son patrimoine islamique que pour sa réalité archéologique. La science ne doit être utilisée ni pour tout nier, ni pour valider des dogmes idéologiques. L'absence, la politisation ou la falsification intentionnelle des fouilles archéologiques ne doivent pas nous pousser à rejeter intégralement les récits sacrés. Les croyances religieuses sont valides et méritent le respect en tant que système de foi, sans nécessiter de preuves matérielles. Ce qu'il faut, c'est garantir que les recherches scientifiques soient menées de manière indépendante, impartiale et sans manipulation idéologique. Notre devoir aujourd'hui est de protéger, documenter et ancrer ce patrimoine dans la conscience collective en intensifiant nos efforts. Ainsi, ce patrimoine continuera de témoigner de l'histoire profonde de la Palestine, de sa diversité culturelle et du rôle majeur joué par les Turcs et les Ottomans », a-t-il conclu.

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