24/12/2025 reseauinternational.net  14min #299852

Mouseland révélé Iii : les souris bien éduquées

par Cassandre G et une Souris Lucide

Ou comment l'écosystème se perpétue

Pourquoi cette fable continue

Certains me reprochent la simplicité de cette fable. «Des chats et des souris, c'est trop binaire.»

Peut-être. Mais c'est justement là toute la nécessité d'une fable : amplifier les traits pour mieux saisir le réel dans sa crudité.

Un chat peut feindre d'être souris. Une souris peut se croire chat. Mais structurellement, dans l'ADN de leurs rôles : ils demeurent prédateurs et victimes.

Cette fable répond à la question que tous murmurent dans les terriers : Pourquoi continuons-nous à élire des chats, en toute connaissance de cause ?

Si vous ressentez de l'inconfort à la lecture de ce texte, trop peu accommodant avec nos réalités, ce n'est pas parce qu'il manque de nuance. C'est parce qu'il nomme ce que nous préférons ne pas voir - ni même espérer comprendre. Il y va de notre équilibre. Nos consciences sont si vulnérables.

Le portrait parfait d'une souris bien éduquée

Dans Mouseland, il existe une catégorie particulière de souris. Pas les rebelles. Pas les dissidentes. Ces souris inadéquates sont rares, épuisantes, souvent isolées. Nous en avons déjà relaté les parcours.

Ici, je parle de leur parfait opposé : les souris bien éduquées.

Celles qui passent les obstacles sans faille, en un sursaut agile. Toujours sages, disponibles au moindre commandement. Corvéables et courageuses, mais pas recyclables à l'infini - car leurs tâches exigent du savoir-faire pour plaire aux chats.

Ces souris ont suivi le cursus. Obtenu leurs diplômes. Elles connaissent les règles, les lois, les protocoles. Elles savent parfaitement comment fonctionne l'écosystème.

On leur a enseigné que les chats sont là pour une raison. Que les lois félines servent l'intérêt général. Que l'ordre établi est l'ordre naturel.

Et elles ont appris la leçon. Parfaitement.

Elles se prêtent docilement au jeu. Instruites, certes. Savantes, même. Mais surtout, elles savent ne pas dénoter. Ne pas déranger. Agir selon les intérêts vitaux des félins.

Ces intérêts vitaux ? Voyons voir : s'octroyer des séjours paradisiaques dans des contrées lointaines en jets privés pendant que les souris ordinaires parcourent leurs terriers en chaussures trouées. Multiplier les frais de représentation somptueux pour parader en tenues de gala époustouflantes aux frais des contribuables, pendant que dans les galeries de Mouseland on se bouscule dans le bruit et la promiscuité. Inventer de nouvelles taxes ou raboter les salaires car les crises menacent, refuser les indexations, amplifier l'inflation... car nous sommes dans l'impasse, paraît-il.

Vitaux, vraiment ? Non. Indécents.

Mais les diplômées du système appliquent ces règles sans broncher. Elles exhibent leur belle cage comme un gage d'estime de soi - spacieuse, cosy, confortable, marqueur social, parachèvement d'une carrière. Elles en polissent les barreaux jusqu'à ce qu'ils brillent, fières d'avoir « réussi ».

Et le plus fascinant ? Elles sont sincères. Elles croient que c'est pour le bien de tous. Elles ne se voient pas comme des collaboratrices, mais comme des citoyennes responsables, pragmatiques, raisonnables.

Pourtant, dans le silence de leur cage si bien polie, une autre voix murmure parfois - une voix étouffée, mais tenace - qui dit : «J'ai mis tant d'effort à me conformer, à ne plus être humiliée. Quitte à trahir. Avais-je le choix ? Maintenant, élevée si haut, qui peut me comprendre ? Suis-je un imposteur ?»

Mais ce murmure, elles l'étouffent vite. Car l'admettre, ce serait faire s'effondrer tout l'édifice de leur réussite. Alors elles astiquent un peu plus fort les barreaux, jusqu'à ce que le reflet de leur propre image leur renvoie l'illusion de la sérénité bien méritée.

Ce matin-là, rien de particulier. Deux souris se croisent dans les galeries de Mouseland.

L'une, rassurée et fière, porte un badge du mérite : «Citoyenne Exemplaire». Sa cage rutilante brille derrière elle.

L'autre sort de prison. Quelques mois terrée au fond du trou. Sans preuves. Sans acte d'accusation. Les soupçons suffisent.

Leurs regards se croisent. Une fraction de seconde.

La souris bien éduquée détourne les yeux. Pas par cruauté. Par inconfort. Car cette souris abîmée lui rappelle la chose qu'elle refuse de voir.

Alors elle rentre chez elle. Reprend son chiffon. Et frotte. Il faut que ça brille. Que ce soit coquet. Avenant pour le regard de nos voisins et le qu'en-dira-t-on.

C'est précisément pour cela qu'elles sont indispensables au système. Car un chat qui impose sa loi par la force finit toujours par susciter la révolte. Mais une souris qui défend cette même loi avec conviction ? Elle la rend légitime.

L'indispensable pour fabriquer des souris dociles

Dans Mouseland, l'éducation est obligatoire. Les petites souris apprennent dès le plus jeune âge que les chats sont nécessaires, que leurs lois protègent tout le monde, que questionner l'ordre établi trahit un manque de maturité.

Les programmes électoraux des chats - noir, blanc, tigré, roux - promettent toujours la même chose : «Nous travaillons pour vous. Faites-nous confiance

Et les conformistes hochent la tête. «Oui, ils savent mieux que nous »

On ne leur enseigne jamais l'histoire complète. On omet les trahisons, les révolutions avortées, les souris emprisonnées pour avoir osé proposer d'élire des souris. On leur enseigne la version propre, lissée, acceptable.

Certaines excellent dans ce système. Elles obtiennent des titres, des postes, des reconnaissances. On les invite parfois à des réceptions avec des chats de second rang. On leur donne l'illusion de participer.

Ces souris-là sont joyeuses. Car elles servent d'exemple : «Vous voyez ? Si vous êtes sage, si vous travaillez dur, vous aussi, vous pouvez avoir une belle cage

Le système a besoin de ces success stories. De ces souris qui ont « réussi » en restant dans le cadre. Qui prouvent que l'écosystème «fonctionne». Peu importe que pour chaque souris promue, dix mille restent dans l'obscurité. L'important, c'est que l'espoir demeure.

Et puis il y a cette promesse éternelle : le ruissellement. Les chats expliquent que leur enrichissement sert à tous. « Nous bâtissons la prospérité. Patience, vous verrez ! »

Les diplômées répètent cette formule aux souris ordinaires, avec une constance d'institutrice. Mais quand le ruissellement parviendra enfin jusqu'aux terriers - si jamais il y parvient - je crois qu'il sera déjà à sec. Évaporé en chemin.

Le formatage : fabriquer des souris dociles

«C'est la loi»

Quand une souris lucide dénonce une injustice, la réponse est invariable : «C'est la loi.»

Pas «La loi est-elle juste ? Non. Juste : «C'est la loi.»

La légalité devient légitimité. Une souris emprisonnée sans preuves pendant des mois ? « C'est la procédure. Secret-défense. Il doit y avoir une raison. » Les diplômées ne questionnent jamais la logique. Elles récitent la norme.

«C'est pour votre bien»

Les lois iniques ? C'est pour votre bien. Elles vous l'expliqueront avec condescendance : «Vous ne voyez pas la menace. Nous, si.» «Vous êtes émotionnelle. Nous, nous sommes rationnelles.» «Vous croyez des sites alternatifs. Nous, nous croyons les sources vérifiées.»

Et quand vous demandez : «Vérifiées par qui ?», elles répondent : «Les institutions reconnues.»

À chaque question, une réponse qui renvoie à une autorité. À chaque doute, une validation par le système.

«Ainsi tourne le monde»

Quand une souris ordinaire gémit que ses conditions se dégradent, on soupire : «C'est la conjoncture mondiale. Il faut s'adapter.»

Et si elle suggère qu'on pourrait changer les règles ? Un sourire las. « Vous êtes jeune. Vous comprendrez. »

La résignation est devenue sagesse. L'acceptation, maturité.

Le mépris comme ultime défense

Face à une souris qui ose questionner, une arme redoutable se déploie : le mépris.

Un sourire condescendant. Un soupir las. Un «Pauvre de vous» implicite.» «Vous êtes influencée. Vous manquez de recul. Vous n'avez pas les codes

Et si la lucide insiste, si elle apporte des faits, des témoignages ? «Sources douteuses. Médias alternatifs. Propagande »

Le mépris permet de ne jamais engager le débat sur le fond. Stratégie d'évitement parfaite.

L'écosystème redoutable se perpétue

Les chats à la cime

Parmi la bande des chats, il y a ceux qui sont perchés à la cime. Discrets. Observateurs. Presque invisibles.

Ils ne miaulent pas dans les assemblées. Ils ne promettent rien dans les médias. Ils observent. Orientent. Délèguent.

Ces chats-là savent que le pouvoir le plus efficace est celui qui ne se voit pas. Qui opère dans l'ombre des conseils d'administration, des dîners privés, des recommandations «amicales».

Ils délèguent aux chats de second rang, qui délèguent aux chats de troisième rang, qui délèguent aux souris bien éduquées. Car une souris qui défend l'ordre des chats est infiniment plus crédible qu'un chat qui se défend lui-même.

Quand une souris lucide pose des questions dérangeantes, les chats n'ont pas besoin d'intervenir. Les conformistes s'en chargent. Pas besoin de censure officielle. Les souris se censurent entre elles.

C'est le génie du système : faire en sorte que les opprimés deviennent les gardiens de leur propre oppression.

L'espoir individuel comme prison collective

«Moi, je peux réussir. Si je suis assez sage, assez travailleuse, j'aurai ma part

Cet espoir individuel empêche la solidarité collective. Chaque souris se voit comme potentiellement méritante, donc séparée des autres «qui n'ont pas fait d'efforts».

Les promues vous le diront : «J'ai travaillé dur. J'ai respecté les règles. J'ai obtenu ce que je méritais.» Et quand on leur dit : «Mais le système est structurellement injuste pour 99%», elles répondent : «Alors qu'elles travaillent comme moi.»

La promotion individuelle justifie l'oppression collective.

Mais voici ce qu'on dit rarement : cette souris promue a peut-être eu raison, à son échelle, de saisir sa chance. De protéger les siens. Qui peut lui reprocher d'avoir voulu respirer ?

Le piège, c'est qu'en respirant, elle oublie ceux qui étouffent encore. Et qu'elle finit par croire que son oxygène est mérité, tandis que leur asphyxie est choisie.

Le silence sur l'essentiel

Les diplômées parlent beaucoup. Elles débattent, analysent, argumentent. Sur les détails. Sur les procédures. Sur les nuances.

Mais sur l'essentiel ? Silence.

Pourquoi les chats à la cime accumulent-ils des richesses équivalant au terrier de millions de souris ? «Ce n'est pas le sujet »

Pourquoi les guerres enrichissent-elles toujours les mêmes ? «C'est compliqué »

Pourquoi les souris qui questionnent finissent-elles emprisonnées ? «Elles ont franchi la ligne rouge »

Ces souris savent instinctivement où se trouvent les lignes rouges. On ne les leur a jamais explicitement enseignées. Mais elles les ont intégrées. Absorbées. Naturalisées.

Et elles ne les franchissent jamais. Car franchir ces lignes, ce serait perdre sa place. Son statut. Sa reconnaissance. Et pour elles, c'est impensable.

Mais un soir face à elle-même

Ce soir-là, une souris performante et si bien éduquée reçoit une distinction bien méritée. «Citoyenne de l'année». Un chat de second rang portant une écharpe tricolore lui remet chaleureusement la médaille.

Grands Flashs. Bravos, applaudissements. Cocktails, reconnaissances et ovations parmi les collègues et autorités ! On la félicite encore et encore et oui surtout on la photographie devant sa belle cage.

Elle sourit. Elle est tellement heureuse. Elle a raison de l'être - elle a travaillé dur pour en arriver là. Ah, si sa mère la voyait maintenant ! Qu'elle serait fière !

La cérémonie se termine tard. Elle rentre seule. Pose son trophée sur sa table. Se déshabille. Se brosse les dents, comme tous les soirs.

Puis, dans le silence, elle entend quelque chose. Un léger grattement. Derrière le mur. Faible. Ténu. Mais régulier.

Elle s'approche. Colle sa grande oreille contre la paroi carrelée et froide. De l'autre côté du miroir, dans la cellule obscure qu'elle ne peut pas voir, une souris lucide gratte le mur. Encore. Toujours. Et depuis des mois.

Elle l'écoute tous les soirs.

Elle grave des mots dit-on, dans la roche. Des dates. Des noms. Surtout des questions, des citations.

La citoyenne de l'année presse sa patte contre le mur. Elle en ressent toutes les vibrations. Et devine le rythme obstiné des griffes qui creusent encore et toujours.

Une fraction de seconde - à peine - une fulgurance ! Elle pense gratter aussi. De son côté. Pour répondre. Pour dire : je sais. Je sais que tu es là.

Puis elle entend résonner des pas dans le couloir. Des pattes bien lourdes et touffues. Des pas de chats.

Elle sursaute, recule d'un bond. Son cœur s'emballe, trop fort, trop irrégulier. Vite, elle attrape un coussin. Le plaque contre le mur. Pour étouffer ce cauchemar.

Le grattement continue, assourdi maintenant, mais elle ne croit plus l'entendre, en tout cas, elle fait comme si.

Elle retourne se rincer les pattes. Puis elle se couche. Était-ce un songe ? La médaille brille sur sa table de nuit. Tout est donc en ordre.

Et pourtant encore cette nuit-là comme tant d'autres, elle ne dort pas.

L'oscillation

Car voici ce que cette fable ne dit pas assez : nous oscillons.

Une souris lucide, épuisée par des années de combat, peut un jour accepter une belle cage. Par fatigue. Par besoin de repos. Par amour pour les siens.

Une souris bien éduquée, confrontée à une injustice qui frappe trop près, peut soudain voir les barreaux qu'elle astiquait.

Nous ne sommes pas figés dans nos rôles. Nous glissons. Nous trahissons. Nous revenons.

Certains jours, nous sommes celles qui détournent le regard. D'autres jours, nous sommes celles qui osent regarder en face.

Le système compte sur cette oscillation. Sur notre fatigue, nos épuisements, notre saturation. Sur nos contradictions.

Et c'est justement pour cela qu'il est si difficile à défaire. Parce qu'il ne divise pas le monde en deux camps nets. Il divise chacun de nous. À l'intérieur.

Mais alors, pourquoi les souris élisent-elles des chats ?

Nous voici à la question centrale. Pourquoi, en toute connaissance de cause, les souris continuent-elles à élire des chats ?

Parce qu'on leur a enseigné que c'était normal dès l'enfance.

Parce qu'elles ont peur du chaos que pourrait provoquer une souris au pouvoir.

Parce que chacune garde l'espoir secret de réussir individuellement.

Parce que, rappelez-vous, les rares souris qui ont proposé d'élire des souris ont été traitées de bolchéviques et de complotistes, désormais emprisonnées, elles servent à présent de preuve et de révélateur pour dire que « ça ne marche pas ».

Parce que certaines ont l'illusion de participer - on les consulte, on les invite, on leur donne des titres, et cette illusion suffit à acheter leur silence sur l'essentiel.

Mais surtout, parce qu'elles ne veulent pas voir.

Car voir, c'est admettre qu'elles ont gâché leur vie à polir les barreaux de leur propre prison. Et pour une souris bien éduquée, cette vérité est insoutenable.

Alors elle ferme les yeux. Elle récite les mantras. Elle défend ses prédateurs.

Et l'écosystème se perpétue.

Une petite trace pour le lendemain

Et dans quelques générations, de jeunes souris liront ces archives. Elles se demanderont : «Mais comment n'ont-elles pas vu ?»

La réponse sera gravée là, dans nos propres mots : Elles ne voulaient pas voir. Car voir, c'était tout perdre - leur belle cage, leur médaille, et le confort de leur propre aveuglement.

Peut-être dans un futur lointain, quelqu'un lira ces mots. Il verra trois types de souris :

Les souris ordinaires, épuisées, résignées, qui survivent dans leurs terriers de plus en plus exigus.

Les souris lucides, tremblantes mais audacieuses et inflexibles, qui ont osé poser des questions malgré la peur et l'isolement.

Et les souris bien éduquées, dociles, promues, convaincues... et toujours complices.

L'Histoire ne juge pas sévèrement les souris bien éduquées. Pas comme elle juge les chats. Car elles ne sont pas des monstres. Elles ne sont même pas cruelles. Elles sont juste... éduquées. Formatées. Conditionnées.

Mais l'Histoire se souviendra de ceci :

Quand des souris humanitaires croupissaient en prison sans preuves, elles ont dit : « C'est la loi. »

Quand les souris lucides criaient leur angoisse face à l'arbitraire, elles ont dit : « Vous exagérez. »

Quand les chats, ceux de la haute, s'envolaient en jet privé pendant que les souris ordinaires marchaient en chaussures trouées, elles ont dit : «Ainsi tourne le monde.»

Je veux parcourir ce monde en connaissance de cause

Je ne suis pas cynique ni même nihiliste. Je refuse de l'être.

Le cynique abandonne. Il renonce puis ricane. Il se moque de ceux qui espèrent encore. Tandis que le nihiliste se détruit jusqu'au fond de son âme !

Moi, je tente encore d'être lucide.

Je vois l'écosystème pour ce qu'il est. Je comprends comment il fonctionne. Je documente ses mécanismes.

Pas pour le détruire - nous sommes trop petites et le mur est bien trop élevé.

Pas pour convaincre les souris bien éduquées - elles sont trop investies dans le système.

Mais pour parcourir ce monde en connaissance de cause. Sans faux espoir. Sans nostalgie d'un monde meilleur qui n'a peut-être jamais existé.

J'ajuste ma bonté, ma conscience, mon âme et mon humanité à mon quotidien et celui de mes proches. Telle est ma nature. Et rien n'y est faussé.

Je continue donc à gratter. À observer. À archiver.

Pas pour changer Mouseland aujourd'hui. Mais pour que dans ces temps futurs et improbables, quelqu'un comprenne comment tout cela a pu tenir.

Et cette personne - cette souris lucide du futur, si elle survit et existe enfin un jour - ne reproduira peut-être pas les mêmes erreurs.

C'est mon petit espoir. Modeste. Réaliste.

L'espoir de l'archive. L'espoir de la mémoire. L'espoir de l'après.

Car malgré tous les coups tordus, malgré la souricière qui claque, malgré les souris bien éduquées qui astiquent fébrilement leur cage...

Les petites souris lucides continuent de gratter. Et leurs griffes, aussi minuscules soient-elles, laissent des traces dans le mur. Des traces bien indélébiles que personne ne peut effacer.

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