par Eric Zuesse
Je soutiendrai ici - et le documenterai par des liens vers mes sources - que le gouvernement américain est (et l'a été depuis le 25 juillet 1945) déterminé à poursuivre un objectif néoconservateur invariable (c'est-à-dire visant à réaliser un empire mondial américain totalitaire), qui conduit inexorablement le monde entier soit à la Troisième Guerre mondiale (WW3), soit à l'effondrement de l'empire américain existant : en d'autres termes, que les États-Unis sont le régime qui doit être changé, sinon la Troisième Guerre mondiale est inévitable.
Tout d'abord, voici un fait empirique désormais incontestable : le gouvernement américain est contrôlé UNIQUEMENT par les milliardaires américains et constitue une fausse démocratie, une «démocratie» qui est en réalité une aristocratie (ou «oligarchie», «kleptocratie» ou «ploutocratie»). Par conséquent, un changement de régime nécessiterait (au moins en partie) la nationalisation de leurs entreprises (source de leur fortune personnelle et de leur contrôle sur leurs agents, à savoir les médias, les grandes institutions universitaires et leurs millions d'employés, agents et agences, par lesquels s'exerce leur contrôle sur le gouvernement américain, en trompant constamment l'opinion publique lors des élections «démocratiques» américaines). En conséquence, un changement de régime au sein du gouvernement américain est improbable, mais cela ne signifie pas qu'il est impossible ; cela signifie simplement que le défi est immense. Ainsi, quiconque affirme que «c'est impossible» dépasse les limites du raisonnable. C'est tout simplement faux. Éviter la Troisième Guerre mondiale est possible.
Voici au moins quatre manières dont la situation actuelle pourrait vraisemblablement engendrer une troisième guerre mondiale :
1 : La guerre menée par les États-Unis et leurs colonies («alliés») pour ajouter l'Ukraine à l'empire américain contre la Russie.
2 : La guerre menée par les États-Unis et leurs alliés pour s'emparer de Taïwan (dont le gouvernement américain a signé en 1972 un accord stipulant que « les États-Unis reconnaissent qu'il n'y a qu'une seule Chine et que Taïwan fait partie de la Chine»).
3 : La guerre menée par les États-Unis et leurs alliés pour reprendre le Venezuela comme colonie américaine.
4 : la guerre menée par les États-Unis pour reprendre l'Iran comme colonie américaine.
Nous nous concentrerons ici sur le point n° 3 : la guerre menée par les États-Unis depuis 2002 pour reconquérir le Venezuela, considéré comme une colonie américaine. Voici une analyse pertinente et tout à fait honnête de la situation actuelle dans ce conflit :
Elle ne dure que 18 minutes, mais elle aborde tous les points pertinents et les situe avec précision dans les contextes géostratégiques et historiques internationaux plus larges.
La première chose que j'ajouterais est mon article paru plus tôt aujourd'hui, intitulé « Comment le gouvernement américain a repris le contrôle de sa colonie bolivienne et tente maintenant de faire la même chose contre son ancienne colonie vénézuélienne».
En résumé, concernant la guerre menée par les États-Unis contre le Venezuela : Donald Trump, qui ne représente que les milliardaires américains (y compris lui-même), est déterminé à restituer aux familles aristocratiques américaines qui contrôlaient autrefois le Venezuela leurs entreprises nationalisées par le gouvernement vénézuélien au début du siècle. À cette fin, il utilise comme prête-nom Maria Corina Machado, l'oligarque vénézuélienne à qui le Comité Nobel de la paix a décerné le prix Nobel de la paix 2025, héritière de deux grandes entreprises vénézuéliennes également nationalisées par le gouvernement élu du Venezuela, et qui lutte depuis longtemps pour que sa famille récupère ces actifs. Ainsi, Trump (aidé par le Comité Nobel, contrôlé par les milliardaires américains) menace de bombarder le Venezuela afin de rétablir son ancien statut de colonie américaine, et se sert de cette oligarque vénézuélienne comme intermédiaire.
Deuxièmement, j'ajouterais que la Russie et ses alliés arment le Venezuela (et lui fournissent leur propre personnel pour les manœuvrer) avec un armement considérable, en prévision d'une éventuelle invasion du pays par Trump. De ce fait, une guerre américaine contre le Venezuela pourrait également se transformer en guerre contre la Russie. Il se pourrait que ce soit le Venezuela, et non l'Ukraine, qui devienne le champ de bataille déclenchant la Troisième Guerre mondiale, au service des milliardaires de l'empire américain.
Quant à savoir qui est le voleur pirate et qui est la victime désignée dans la guerre entre les États-Unis et le Venezuela, il appartient au lecteur d'en juger. Cependant, tout porte à croire que Trump met le monde entier en danger pour servir les intérêts des milliardaires américains et alliés. Maduro, lui, n'agit pas de la sorte. Si la Troisième Guerre mondiale découle de cette situation, alors Trump sera le Hitler des temps modernes. Il portera le régime américain à son terme. Bush, Biden et Obama ont préparé le terrain à la troisième guerre mondiale, mais Trump est désormais prêt à le concrétiser, à partir du Venezuela.
source : Eric Zuesse
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Le Venezuela vaincra-t-il les États-Unis lors de la Troisième Guerre mondiale ?
Ce n'est peut-être pas aussi fou que ça en a l'air
Les États-Unis ont été humiliés par leurs guerres sans fin à 8000 milliards de dollars en Irak et en Afghanistan. Que se passera-t-il s'ils perdent au Venezuela ? Et si une flotte américaine, ou une grande partie de celle-ci, était coulée, révélant les limites de la puissance navale dans un monde saturé de missiles antinavires bon marché ?
PressTV : Merci beaucoup, Monsieur Barrett, de vous joindre à nous pour ce tour d'horizon de l'actualité. Commençons par le renforcement militaire américain et la situation au Venezuela. Caracas se prépare à une probable invasion américaine. Compte tenu des menaces et des manœuvres de Trump ces derniers temps, pensez-vous qu'une invasion du Venezuela soit envisageable ?
Kevin Barrett : Oui, je pense que c'est possible. Ce serait une décision très malavisée de la part de l'administration Trump. Ce serait répéter les erreurs mêmes qui ont permis à Trump de remporter l'élection de 2016 : les invasions de l'Afghanistan et surtout de l'Irak. Trump avait critiqué les affirmations ridicules de Bush Jr. selon lesquelles l'Irak regorgeait d'armes de destruction massive, et aujourd'hui, il fait exactement la même chose. Il vient de classer le fentanyl, cette drogue, comme une soi-disant arme de destruction massive, afin de pouvoir utiliser le même prétexte que Bush pour envahir l'Irak, une invasion qui s'est avérée désastreuse, et ainsi envahir le Venezuela. Ce serait au moins aussi catastrophique. Le terrain vénézuélien est bien plus propice à une guérilla que celui de l'Irak. Les montagnes, la jungle, et bien sûr, les armes antinavires que le Venezuela pourrait posséder, pourraient infliger un coup terrible à la marine américaine.
Les populations de la région, en particulier les plus instruites et les plus intelligentes, connaissent les horreurs de l'impérialisme américain et se rassembleront derrière le Venezuela, non seulement au Venezuela, mais aussi partout ailleurs. De la même manière que l'administration Trump et les Israéliens ont été surpris de voir l'Iran se mobiliser en tant que nation contre l'agression israélienne en juin dernier, ce qui a entraîné un soutien quasi unanime au gouvernement iranien, un phénomène similaire se produira au Venezuela, mais aussi au-delà de ses frontières, sur tout le continent et, en réalité, dans toute l'Amérique latine. Même le Mexique sera rempli de personnes désireuses de défendre le Venezuela et l'Amérique latine en général contre ces impérialistes américains rapaces et déments qui veulent mettre la main sur leurs ressources, ce que Trump a lui-même admis être son objectif.
Maintenant, il a enfin admis que non, il ne s'agit pas de fentanyl, qui, de toute façon, ne provient pas du Venezuela - ce n'est qu'un prétexte absurde -, mais bien de voler ce que Trump appelle «notre» pétrole.
Eh bien, Trump, que fait votre pétrole sous le sol vénézuélien ? Peut-être que Trump ne s'en rend pas compte... Il regarde un globe terrestre et voit que le Texas est au-dessus du Venezuela, et il pense que le pétrole a coulé du Texas vers le Venezuela, alors il va le récupérer.
C'est tout simplement absurde. La communauté internationale doit donc se lever et affirmer : «Nous vivons désormais dans un monde multipolaire. Il est impératif qu'il soit régi par un minimum de droit international. Au lieu de voir l'ONU et le droit international collaborer avec les Américains, comme c'est le cas depuis la Seconde Guerre mondiale, il est temps que le droit international et la coopération internationale s'opposent à l'empire américain, occupé par les sionistes».
PressTV : Monsieur Barrett, si vous pouviez y consacrer une minute environ... vous avez soulevé un point très important sur lequel j'aimerais insister. Vous avez dit que certains pays soutiennent le Venezuela et sont prêts à le défendre, comme le Mexique et d'autres pays voisins. Mais je voudrais vous interroger à nouveau sur les autres alliés du Venezuela dans le monde, comme l'Iran. L'Iran soutient le Venezuela depuis des années. Il y a aussi la Russie et d'autres pays. Pensez-vous que ces pays interviendront pour défendre et protéger le Venezuela en cas d'invasion américaine ?
Kevin Barrett : Je ne pense pas que l'Iran tirera de missiles sur les bases militaires américaines. Je ne pense pas non plus que la Russie lancera ses missiles imparables sur des cibles américaines.
Et je ne serais pas surpris - je le répète, mais peu d'autres le font, or je pense que c'est un point important - que la technologie des missiles soit aujourd'hui telle que les missiles antinavires soient très difficiles à intercepter. Autrement dit, il est bien moins coûteux de construire un missile capable de couler un navire que de s'en défendre. Cela signifie donc que des missiles antinavires relativement bon marché et relativement puissants existent. L'une des raisons pour lesquelles les États-Unis n'ont jamais envahi l'Iran - et cette option est exclue - est qu'ils savent que l'Iran peut couler leurs navires. Il y a des années, l'Iran possédait des missiles Sunburn chinois, ou leur équivalent iranien, capables de menacer les navires américains, et cette technologie a continué de progresser.
Je pense donc que la Chine, la Russie, l'Iran, Cuba, la Corée du Nord, etc., vont aider le Venezuela de manière secrète et nier toute implication. Ils vont même tendre un piège aux États-Unis. Autrement dit, si la Chine voulait voir les États-Unis s'effondrer sans subir de lourdes pertes dans une guerre pour Taïwan, elle aurait tout intérêt à faire couler les navires américains au large du Venezuela plutôt qu'en mer de Chine méridionale. Ce serait très facile à réaliser : il suffirait de fournir au Venezuela de bons missiles antinavires et de se contenter de regarder, tout en se gavant de pop-corn.
PressTV : Eh bien, je tiens à vous remercier chaleureusement de vous être joint à nous, Kevin Barrett, de Saidiya, au Maroc.
source : La Cause du Peuple