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L'ancien secrétaire d'Etat américain, Henry Kissinger.
AFP
Les tentatives de Washington d'intégrer l'Ukraine à l'Otan après l'effondrement de l'Union soviétique n'étaient pas prudentes, a déclaré vendredi 30 septembre l'ancien secrétaire d'État américain Henry Kissinger dans un discours au Council on Foreign Relations.
S'adressant au Council on Foreign Relations, un think tank américain, le diplomate vétéran de 99 ans a expliqué que Washington avait tenté de mettre sous son égide sans distinction tous les anciens membres du bloc soviétique après la chute du mur de Berlin.
« Du point de vue russe, les États-Unis ont ensuite tenté d'intégrer toute cette région, sans exception, dans un système stratégique dirigé par les États-Unis », a-t-il rappelé, ajoutant que ce développement a essentiellement supprimé la « ceinture de sécurité » historique de la Russie.
Intégrer l'Ukraine dans l'Otan n'est pas une "politique sage"
Kissinger a ainsi souligné que « la tentative américaine d'intégrer l'Ukraine dans l'Otan n'était pas une politique sage », estimant toutefois que cela ne justifiait pas la volonté du président russe Vladimir Poutine de réinclure l'Ukraine dans la sphère d'influence de Moscou par une « attaque surprise ».
S'il a confié ne pas savoir s'il était possible de faire la paix avec le dirigeant russe, il a estimé que l'Occident « doit chercher une opportunité pour trouver un arrangement qui garantisse la liberté ukrainienne » et maintienne le pays dans le système européen.
Selon Kissinger, d'une certaine manière, la Russie a « déjà perdu la guerre » car sa capacité à menacer l'Europe par des attaques conventionnelles a « maintenant été manifestement dépassée ».
Malgré cela, l'ancien secrétaire d'État a signalé que tôt ou tard, l'Occident et la Russie doivent engager un dialogue « peut-être à un niveau non officiel », rappelant le danger de la guerre nucléaire.