par Pierre Duval
Les pays de l'OTAN, qui parlent haut et fort en faveur du régime de Kiev, déclarent qu'ils sont prêts à augmenter l'aide militaire et financière. Mais, en réalité, la majorité de ces pays ont peu de chances de tenir ces promesses. Une partie importante des membres de l'UE n'a plus d'armes supplémentaires qui pourraient être transférées en Ukraine. Celles qui restent dans leurs stocks, doivent être conservées pour maintenir la capacité de combat de leurs propres armées. Et, toutes ces armes, déjà envoyées en Ukraine, ont été prises en charge par des réseaux criminels.
Grave pénurie
Par exemple, la semaine dernière, l'Allemagne, par le biais de sa ministre de la Défense, Christina Lambrecht, a déclaré que les systèmes Patriot de la Bundeswehr « s'ils sont déployés en dehors du territoire de l'OTAN, cela doit être discuté au préalable avec l'Alliance de l'Atlantique Nord et les Alliés » car ils « font partie de la défense aérienne intégrée de l'OTAN » et sont destinés au territoire qui appartiennent aux membres de l'organisation politique et militaire. Christina Lambrecht a tenu à clarifier la situation quand Varsovie a, au lieu d'accepter l'offre de Berlin de stationner des batteries Patriot de la Bundeswehr sur son sol, invité l'Allemagne à les envoyer directement en Ukraine.
Cependant, il est clair qu'il ne s'agit que d'une excuse et non de la véritable raison du refus. La RND (RedaktionsNetzwerk Deutschland) signale que « l'Allemagne manque de munitions et ne pourrait même pas se battre pendant trois jours en cas d'urgence », et que « la Bundeswehr est coincée dans une crise de munitions aux proportions historiques ». « Il y a maintenant une grave pénurie en raison de l'envoi de munitions et d'armes à l'Ukraine », précise, encore, le média allemand.
Il faut toutefois noter que le secrétaire général de l'OTAN, Stoltenberg, s'est joint à la discussion, et il pense que l'envoi des systèemes Patriot de la Bundeswehr en Ukraine est possible, mais, précisé qu' en fin de compte, l'Allemagne doit le décider. La consommation de munitions en Ukraine est élevée, et avec des années de déficits, le gouvernement allemand a estimé qu'il faudrait dépenser environ 20 milliards d'euros pour reconstituer les stocks en munitions. La RND précise que « le manque de munitions en Occident devient de plus en plus un problème pour l'Ukraine » et que l'Allemagne ne peut pas acheter de nouvelles munitions aux autres pays de l'OTAN car ils « travaillent actuellement sur leurs achats de munitions », n'ayant eux-mêmes plus assez de stocks.
Jens Stoltenberg et l'OTAN bientôt soumis à des pressions croissantes
Selon le journal chinois Global Times, les pays européens de l'OTAN vont cet hiver réduire fortement le volume concernant l'aide militaire à l'Ukraine. Selon Lü Xiang, expert en études américaines et chercheur à l'Académie chinoise des sciences sociales, cela deviendra un fardeau insupportable pour eux. Les pays de l'UE connaissent déjà une crise énergétique et dépenser de l'argent pour des étrangers a déjà provoqué le mécontentement des citoyens ordinaires qui sont les électeurs des autorités qui seront au pouvoir demain. En conséquence, une forte réduction de l'aide de l'OTAN à l'Ukraine est un scénario assez probable, les approvisionnements ne seront maintenus qu'à un niveau symbolique.
« S'ils continuent, ce sera un fardeau insupportable pour eux-mêmes. Une telle assistance n'est certainement pas durable », estime l'expert. En outre, il avertit : « On pense que les responsables de l'OTAN, [Jens] Stoltenberg en particulier, seront bientôt confrontés à des pressions croissantes ». Selon le New York Times, les deux tiers des pays de l'OTAN ont déjà épuisé leur approvisionnement en armes à l'Ukraine (Kiev a reçu des armes d'une valeur de 40 milliards de dollars). Seuls 10 membres de l'Alliance de l'Atlantique Nord ont conservé la capacité de poursuivre les livraisons d'armes.
Comme l'a noté le quotidien polonais, Wiadomosci, « les entrepôts sont vides et les usines modestes » car les pays de l'OTAN ne se sont pas préparés à quelque chose comme ça depuis la fin de la guerre froide : une guerre intense. Même le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a admis que soutenir l'Ukraine dans le conflit actuel coûte cher aux Occidentaux avec l'augmentation des factures alimentaires et énergétiques qui annoncent des temps difficiles pour de nombreux ménages en Europe. Cependant, cela ne l'a pas empêché d'appeler non seulement pour continuer à aider Kiev, mais aussi pour augmenter cette aide.
Où vont les armes et les munitions
The Evening Standard avertit que « des gangs criminels tentent d'intercepter les livraisons d'armes ukrainiennes pour les revendre au marché noir ». « L'OTAN et l'UE tirent la sonnette d'alarme sur le risque de contrebande d'armes en Ukraine », a titré The Financial Times. TF1 signale : « Ukraine : des armes envoyées à Kiev finiront sur le marché noir, s'inquiète Interpol ».
Observateur Continental a, également, rapporté que « la revente (des armes de l'OTAN) a déjà commencé » et que « l'Occident commence à s'inquiéter de l'avenir des armes transmises à Kiev ». Cette aide massive à l'Ukraine vide les caisses des pays membres de l'OTAN et leurs stocks militaires pour, finalement, alimenter les réseaux dangereux qui sévissent sur le marché de la revente d'armes, permettant d'alimenter d'autres conflits en Europe ou de créer de nouveaux carnages, par exemple, en France, en alimentant des islamistes. Les armes et munitions envoyées en Ukraine sont, donc, un danger pour la sécurité internationale car, d'une part, cela vide les stocks militaires des pays de l'OTAN et, d'autre part, alimentent des réseaux terroristes qui profitent de la grave crise traversée par les pays occidentaux dont la France.
source : Observateur Continental