par Alya Ahmed Al-Thani
Danny Danon, représentant permanent d'Israël aux Nations unies, a accusé, le 11 septembre, le Qatar de soutenir le terrorisme en hébergeant une délégation du Hamas alors qu'il héberge aussi une délégation d'Israël pour favoriser les échanges israélo-palestiniens.
À la séance d'information tenue en urgence par le Conseil de sécurité le 11 septembre 2025 à la demande de l'État du Qatar et consacrée à l'attaque israélienne menée le 9 septembre 2025 contre Doha, la déclaration du Représentant permanent d'Israël contenait des informations clairement fausses et des accusations inacceptables contre mon pays, l'État du Qatar, qui appellent une réponse, figurant dans la présente lettre.
Le contraste entre ces fausses accusations et l'accueil réservé à l'État du Qatar à cette séance est frappant : tous les membres du Conseil y ont exprimé une forte solidarité avec l'État du Qatar après l'attaque perfide qu'Israël a menée à Doha et le Conseil a condamné l'attaque dans une déclaration à la presse.
Il n'est pas surprenant que, face à cette condamnation claire des actes de son Gouvernement et à l'affirmation selon laquelle ceux-ci compromettent la paix et les chances de parvenir à un règlement pacifique, le représentant du Gouvernement israélien ait tenté en vain, en recourant à des accusations sans fondement, de dénigrer l'État du Qatar en alléguant de manière fantaisiste que le Qatar fournirait un « abri au terrorisme » alors que les forces israéliennes continuent de commettre les plus atroces violations dans la bande de Gaza, des violations que le monde a condamnées. Quel nom donner au meurtre de dizaines de milliers d'enfants et de femmes innocents, à la destruction de l'ensemble de la bande de Gaza, y compris les hôpitaux, les écoles, les mosquées et les églises, au bombardement et à la mise en feu des tentes des personnes déplacées, aux bombardements ciblant les journalistes et au fait que les travailleurs humanitaires sont délibérément pris pour cible et que la privation de nourriture est utilisée comme arme jusqu'à faire éclater la famine ?
Nul n'ignore qu'en sa qualité de médiateur fiable, l'État du Qatar maintient ouvertes des lignes de communication avec les différentes parties, ce qui contribue au succès des efforts de médiation et a déjà permis d'obtenir des résultats concrets tels que l'atténuation de souffrances humaines et la libération d'un grand nombre d'otages israéliens. Dans ces fonctions, Doha accueille des négociateurs, y compris des représentants du Hamas et d'Israël lui-même. La communauté internationale salue et appuie ces efforts, déployés avec le soutien et à la demande même des États concernés.
Les menaces voilées formulées dans la déclaration du représentant d'Israël ne font que confirmer ce que l'État du Qatar et d'autres participants à la séance y ont affirmé, à savoir que le Gouvernement israélien cherche à obérer toute chance de parvenir à la paix et se sert de prétextes fallacieux pour employer la force contre des États souverains, en violation flagrante des principes consacrés par la Charte des Nations Unies.
Toutes les tentatives répétées visant à dénaturer le rôle constructif que l'État du Qatar joue au service de la paix, de la sécurité et de la stabilité ont échoué. Dans leurs déclarations et dans la déclaration à la presse du Conseil de sécurité, les membres du Conseil ont réaffirmé l'importance de l'action diplomatique en cours menée par l'État du Qatar et l'ont appuyée.
La politique de principe de l'État du Qatar et son rôle concernant la bande de Gaza et la question palestinienne de manière générale ne seront pas mis à mal par quelque partie que ce soit car ils sont indissociables de la politique étrangère de l'État et font partie intégrante des efforts sincères que celui-ci mène aux fins du maintien de la paix et de la sécurité internationales et régionales.
Je vous serais reconnaissante de bien vouloir faire distribuer le texte de la présente lettre comme document du Conseil de sécurité.
Source : Onu S/2025/585