23/12/2022 francesoir.fr  5 min #221263

Ftx founder Sam Bankman-Fried (crypto fraud) arrested in the Bahamas after Us. files criminal charges; nice, very nice indeed, this is Pressure!

Sam Bankman-Fried remis en liberté à Manhattan contre une caution de 250 millions d'euros et assigné à résidence

FranceSoir

Sam Bankman-Fried, le 19 décembre 2022 à Nassau (Bahamas).

KRIS INGRAHAM / AFP

Sam Bankman-Fried remis en liberté. L'ex-patron et fondateur de la plateforme d'échanges cryptomonnaies, FTX, déclarée en faillite début novembre, a retrouvé jeudi 22 décembre sa liberté moyennant une caution de 250 millions d'euros et plusieurs autres conditions fixées par un juge fédéral de New York.

 Inculpé au Bahamas pour fraude et association de malfaiteurs, Sam Bankman-Fried a été arrêté à Nassau lundi 13 décembre "sur demande des autorités américaines" qui ont porté plainte contre lui et qui allaient "probablement demander son extradition", avait annoncé le procureur général des Bahamas, Ryan Pinder.

Après son arrestation, Sam Bankman-Fried a comparu devant un tribunal de première instance à Nassau, en présence de sa famille mais également des représentants de l'ambassade des États-Unis. L'ex-patron de FTX avait refusé de "renoncer à son droit à une audience d'extradition", durant laquelle un juge doit décider de son extradition ou pas en Amérique.

"Impatient" de retrouver les États-Unis

Il a été placé en détention car "le risque de fuite était très important", estimait le tribunal de la capitale des Bahamas. SBF a finalement renoncé à contester sa remise aux autorités américaines, souhaitant "offrir une entière compensation aux clients concernés" et faisant même état de son " impatience" de retourner aux États-Unis. Extradé mercredi soir des Bahamas, où se trouvait le siège de FTX, "il a atterri à New York en compagnie de policiers fédéraux, et pourrait être présenté devant un juge d'une cour fédérale de district dès jeudi. Une fois formellement inculpé, il lui sera demandé s'il plaide coupable ou non", expliquait  The Wall Street Journal.

Le Wall Street Journal, citant des avocats, explique que le fondateur de FTX a consenti à être extradé pour exprimer sa volonté de coopérer avec les autorités afin de bénéficier d'une liberté sous caution ou un allègement de peine. "Les accusés peuvent coopérer en livrant des informations non seulement contre certaines personnes, mais aussi sur la localisation de certains avoirs", explique-t-on.

Jeudi, un juge fédéral new-yorkais a accepté de le remettre en liberté moyennant une caution monstre de 250 millions de dollars. Il a retrouvé sa liberté en sortant du tribunal fédéral de Manhattan dans la soirée de jeudi.

La caution de SBF est en partie garantie par la maison californienne des parents. Il y sera assigné à résidence dans l'attente de son procès, selon les conditions entérinées par le juge Gabriel Gorenstein, qui a autorisé la remise en liberté de l'accusé de 30 ans car il présente, selon lui, un risque de fuite "minimal" et n'a jamais été condamné auparavant.

L'ex-patron de FTX est visé par huit chefs d'inculpation, parmi lesquels figurent ceux de fraude, association de malfaiteurs et blanchiment d'argent. Il lui est reproché d'avoir utilisé, avec des collaborateurs, des fonds déposés sur la plateforme par des clients de FTX pour réaliser des opérations financières spéculatives avec son autre société, Alameda Research. Il est également soupçonné d'avoir investi une partie de cet argent dans de l'acquisition de biens immobiliers aux Bahamas à titre personnel.

Sam Bankman-Fried, qui  était le deuxième plus grand donateur du Parti démocrate derrière le milliardaire Georges Soros et un partenaire économique du Forum économique mondial, n'a pas raté l'occasion qui lui a été offerte par le  NYT lors du Dealbok Summit pour s'expliquer.

De "grosses erreurs" et "une gestion de risques médiocre"

Lors de son intervention, il avait affirmé qu'il "n'avait pas volontairement mélangé" les fonds des clients FTX avec ceux d'Alameda Research, un fonds spéculatif. Il a également rejeté avoir commis une fraude. "Je n'ai jamais essayé de frauder qui que ce soit", a-t-il déclaré, affirmant "ne pas avoir réalisé à quel point les entreprises étaient dans une position dangereuse avant qu'il ne soit trop tard".

Le fondateur de FTX a admis également de "grosses erreurs", dont "une gestion de risques médiocre, voire inexistante, sans aucune surveillance pour protéger les comptes clients".

Interrogé sur les dons fait au Parti démocrate, qui s'élevaient à 40 millions de dollars, il a affirmé qu'il n'avait pas l'intention "d'acheter les législateurs".

La plateforme d'échange de crypto-monnaies dans le monde, FTX, valorisée à 32 milliards de dollars en début d'année, n'a plus été en mesure de rembourser à ses créanciers l'argent qu'ils y avaient déposé. Le groupe a déposé le bilan le 11 novembre.

John Ray III, expert en restructuration d'entreprises en faillite, qui a repris les rênes de FTX, a décrit, dans un rapport judiciaire accablant, publié jeudi 17 novembre, la situation de l'entreprise. "En 40 ans de carrière, je n'ai jamais vu un échec aussi complet des mécanismes de contrôle d'entreprise et une absence aussi complète d'informations financières fiables comme cela s'est produit [avec FTX]".

Dans  son rapport, celui qui a géré la liquidation du géant de l'énergie Enron à partir de 2001, a dévoilé des détails étonnants sur le comportement managérial de Sam Bankman-Fried et ses proches collaborateurs. Utilisation d'applications de chat pour valider des transactions, transfert de grandes sommes dans les comptes personnels du fondateur et de ses conseillers ou encore l'achat, avec les fonds de la société, de biens privés... La liste est longue !

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