15/09/2025 dedefensa.org  8min #290489

 L'Occident et la droite nationale française face à l'anéantissement de Gaza

Talleyrand et Richelieu en frémissent

 Ouverture libre 

• Cet article analyse les positions des droites nationales en France face à la crise de Gaza. • On constate un aveuglement correspondant à l'avilissement accéléré de la pensée politique en France. • Ce pays, qui fut grand ("la Grande Nation") ne se donne même plus la peine d'être une nation et vit dans des terreurs d'un autre temps, attisant et grandissant irrésistiblement les dangers qu'elle croit distinguer. • Effectivement, la France telle qu'elle est devenue est mûre pour se dissoudre dans l'UE, elle y trouvera sa place, sa substance et son essence.

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16 septembre 2025 (05H30) - Dernièrement nous avons publié un texte dont l'ambition était d'envisager les événements aux États-Unis après l'assassinat de Charlie Kirk, notamment à la lumière d'un commentaire de Douguine.  Dans ce texte, nous nous interrogions à propos de la difficulté, lorsqu'on épouse un courant de conviction de type ontologique (on laisse les idéologies, "pour les nuls", ce pourquoi nous ne faisons pas en général, - au contraire du présent texte, - de cas particulier pour la droite française), à suivre les lignes souvent cassées ou tourmentées des différents acteurs de  la politique de la métahistoire, - nous parlons des acteurs, par leur personnalité, leur caractères ou leurs humeurs, et la puissance qu'ils représentent, pas des figurants, comme sont les Européens

« La question que pose Charlie Kirk à nombre de personnes ressemble à celle que pose Trump : comment être tout à fait contre lui lorsqu'on est antiSystème et comment être tout à fait pour lui lorsqu'on voit sa tendance américaniste-moderniste et la politique qu'il a appliquée depuis qu'il est au pouvoir (y compris, sinon plus encore, en 2017-2021) ? »

Nous remarquions aussitôt que cette question, posée à la "droite" américaine, concernée par l'assassinat de Kirk, valait aussi bien pour la "droite" française :

« Cette question est la même qpose à la droite française qui est scandaleusement, aveuglément pro-israélienne à notre époque de Gaza, sous prétexte qu'Israël va la débarrasser du problème des immigrés du Maghreb.

» C'est un problème semblable que cette "droite française", dans sa composante classique avec notamment une partie collaborationniste (bien que la collaboration soit essentiellement  venue de la gauche française ! Complication et hypocrisie supplémentaires), rencontra durant la Guerre Froide avec son alliance totale avec les USA. Il est évident que la question de la guerre d'Algérie joua un rôle important dans cette ambiguïté, avec un mélange des "droites françaises" partisane de l'Algérie française, y compris la droite résistantialiste et gaulliste qui fut  la première force à soutenir de Gaulle... et à fournir les premiers antigaullistes dès les premières années de l'après-guerre

Nous dirions même que la question se pose également, sinon plus, en termes plus aigus, sans épanchement sentimental, pour la crise ukrainienne (ce qui n'est pas le cas des USA, qui se fichent complètement de cette affaire). Il s'agit en fait moins des crises considérées à apprécier pour définir une position nationale que des principes de de la culture française, de Richelieu à Talleyrand, de la politique étrangère et de sécurité, du pragmatisme, de la souveraineté et des intérêts de la France.

La décadence française, conduite au pas de course depuis 2017 par une sorte de gnome errant & arrogant, sorti d'on ne sait quelle officine, - ou bien si, l'on sait très bien ! - atteint une pente, une vitesse, une dynamique de type-hypersonique. On la dirait, - c'est une de nos phrases préférées : emportée "comme un torrent", tant elle envahit tout, dévaste tout, désintègre tout, à partir d'un pauvre et triste tissu psychologie et démocratique répandu dans les classes dirigeantes, - les élitesSystème, certes... Enfin, on dit ici que, quelle que soit la crise extérieure (la subcrise) et prenant celle-ci comme levier, on comprend que s'exprime la crise interne et structurelle française de sa perte complète de sens politique, d'une politique qui se prétend métapolitique alors qu'elle s'englue dans une morale aussi pesante et collante qu'un pot de mélasse perdu dans la Mer des Sargasses. La France est lourde, lourde, - lourde et vide, et lourde de vide... On dira : ce n'est pas différent des autres membres passifs du club américaniste-occidentaliste ; justement, la France avait la coutume, la tradition, la volonté et le caractère d'être différente, d'être autre, et de ne jamais se réfugier dans des comparaisons aussi scabreuses ; - mais aux oubliettes, tout ça, et vite fait !

Van der Layen changera de sexe en 2027, Macron en fera autant avec une dextérité de nature ; ils échangeront l'un l'autre, sexes et fonctions (on réserve la hyène pour l'Allemagne et son IVème Reich, et l'on verra qui est la marâtre de l'Europe, le vrai mec pour ces partages transatlantiques). Si l'on écoute Mercouris-Christoforou , c'est bien ce qui nous attend, Macron n'étant à l'Élysée que pour tenir et rien d'autre, que pour une grosse année somme toute, puis ensuite prendre en main la France à partir de la Commission et dissoudre dans l'UE ce qui reste de la 'Grande Nation' : little-Satan en bottine-chic aura "fait le job".. (Ah, et ne pas oublier : vaincre la Russie pour achever l'affaire ukrainienne.)

On donne ici un extrait de l'échange entre les deux hommes, deux commentateurs renommés et gentlemen avérés (Mercouris), habitué d'un langage très châtié. Ces quelques échanges montrent tout le mépris où ils tiennent le président français, qui n'est pas de droite mais qui mériterait de l'être.

Mercouris : « Ouais. Mais pour Macron, son objectif est d'arriver à 2027, n'est-ce pas...»

Christoforou : « Ouais. »

Mercouris : « Donc, il se fiche de la situation dans laquelle se trouve la France. S'il peut juste arriver à 2027... Je suis sûr qu'il se dit : "Il me reste encore un an, un peu plus d'un an, et je ne peux pas me présenter aux élections, alors je pourrai quitter la scène. Je deviens président de la Commission européenne, Ursula devient chancelière d'Allemagne, n'est-ce pas ? C'est probablement le plan. Et voilà. Il a terminé. Il s'en est sorti. »

Christoforou : « Bien. Donc, peut-être que sa préoccupation n'est pas tant dans quel état sera la France quand il la quittera. »

Mercouris : « C'est juste qu'il se soucie juste de tenir jusqu'en 2027. »

Bien sûr que l'on pleure les Palestiniens tombés dans les crocs des massacreurs et que l'on s'indigne devant le spectacle d'un génocide si minutieusement planifié et exécuté, sans s'en dissimuler une seconde. C'est bien que l'un ou l'autre homme politique d'un temps passé se jette dans la bataille de la proclamation. C'est donc bien qu'un ancien ministre des affaires étrangères ait fait ce qu'il a fait et continue à faire ; mais faire cela tout en laissant entendre que la situation en Ukraine équivaut à celle de la Palestine, c'est-à-dire faire s'équivaloir les Ukrainiens et les Palestiniens, Poutine et Netanyahou ! Mais où est passé le diplomate, le Quai avec le bureau de Vergennes, où donc ?! Soutenir le gang globaliste de Zelenski, ou dans tous les cas le laisser aller suivant une " politiqueSystème" absurde, pour se concentrer sur ce seul cri d'effroi de la Palestine néantie, effacée, 'cancellée'... Cela passe tout.

Dans l'incroyable chaos qu'est devenu la France, "les droites" continuent à être "les plus bêtes du monde", - vieille habitude... Elles ont échangé le bon sens avec le contresens, et cherché dans les souvenirs de leurs échecs divers les plus mauvaises leçons à tirer pour justifier leur aveuglement dans l'affaire de Gaza.

• Le lien entre la guerre d'Algérie et la situation française actuelle est évident et dicte la conduite des "droites" vis-à-vis d'Israël, outre le diktat de la bienpensance. Au contraire de ce qu'attendait de Gaulle, l'indépendance de l'Algérie ne débarrassa nullement la France de la perspective d'une importante population musulmane (il n'aimait pas les Arabes, - « Colombey les deux mosquées  ») ; au contraire, il l'aggrava en accélérant l'immigration alors que les catastrophiques Accords d'Évian permettait un tel afflux hors de contrôle. Ainsi, la folle tuerie de Netanyahou rappelle aux "patriotes" français le rôle que joua Israël, -  sans grand enthousiasme, - durant la crise de Suez de 1956, espérant alors se débarrasser du soutien de Nasser au FLN algérien.

• Avec le lien russophobe tenu à la Guerre Froide la plus glacée et venu de bien en-deça dans l'histoire, du temps des sauvages des steppes désertiques, le parallèle s'impose inconsciemment entre les neocon d'aujourd'hui et les maximalistes du type  LeMay avec ses B-52. (la nouvelle armée israélienne depuis les années 1980 s'est  largement inspirée des tactiques et méthodes de LeMay). Alors oui, les Ukrainiens peuvent jouer le rôle des Palestiniens, et Poutine celui d'un Netanyahou nordique.

Dans ce chaos extraordinaire d'indécence décadente,  le texte ci-dessous, de Pierre-Emile Blairon, a donc sa place en s'attachant au seul rôle inverti des "droites" françaises au côté d'Israël, contre les Palestiniens. L'auteur fait suivre cette approche d'un rappel de certaines contestations fameuses de la part de Juifs comme Koestler, concernant l'origine des Juifs et des fondements impératifs ou non du rôle sionistes qu'ils s'attribuent en ce moment. Cela situe dans un environnement historique la qualité de l'enjeu.

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