29/12/2025 francais.rt.com  3min #300273

Télécoms : 2025, année noire pour l'emploi en Europe et aux États-Unis

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L'entreprise Nokia supprime plus de 400 postes en France. [Photo d'illustration]

En 2025, les opérateurs et équipementiers télécoms ont supprimé des dizaines de milliers de postes en Europe et aux États-Unis, face à une concurrence accrue, des difficultés à monétiser la 5G et une numérisation accélérée. Cette vague de restructurations marque une année noire pour le secteur.

L'année 2025 s'est révélée particulièrement sombre pour l'emploi dans l'industrie des télécommunications, avec des suppressions massives d'effectifs chez les grands acteurs européens et américains, motivées par des pressions économiques et technologiques intenses.

Telefónica, l'opérateur historique espagnol, a annoncé le 22 décembre la suppression de 5 500 postes, soit un cinquième de ses effectifs, pour économiser 600 millions d'euros annuels d'ici 2028. Ce plan social suit une précédente vague de 3 400 licenciements en 2024, dans un contexte de guerre des prix et de perte de leadership face à MasOrange. En Allemagne, Deutsche Telekom a éliminé 3 300 emplois au troisième trimestre, tandis que le britannique BT a supprimé 5 000 postes au premier semestre. Le scandinave TeliaSonera vise jusqu'à 3 000 suppressions en Suède.

Aux États-Unis, Verizon, leader du marché, a lancé en novembre la plus grande restructuration de son histoire, avec 13 000 emplois supprimés, alors qu'il perd des abonnés mobiles au profit d'AT&T et T-Mobile. Son nouveau PDG, Dan Schulman, a déclaré : « Nous allons transformer de façon agressive notre culture et notre profil financier. »

Concurrence et défis technologiques au cœur des coupes

Les équipementiers ne sont pas épargnés. Nokia, qui avait annoncé 14 000 coupes mondiales en 2023, supprime 427 postes en France et fermera un site de 700 personnes à Munich d'ici 2030. Ericsson, son rival suédois, prévoit 134 suppressions en France, principalement à Massy - soit 10 % de ses effectifs hexagonaux - via une rupture conventionnelle collective. « La tendance structurelle à la baisse des investissements dans les télécoms en Europe conduit l'entreprise à adapter son organisation », explique un porte-parole d'Ericsson. Pour Paris, c'est un nouveau coup en matière d'emploi, alors que  le chômage a progressé au cours des deux premiers trimestres de l'année.

Ces restructurations s'expliquent par une concurrence féroce rognant les marges et par l'échec à rentabiliser la 5G. La numérisation et l'IA accélèrent les coupes : les diagnostics à distance réduisent les besoins en techniciens et les ventes en ligne diminuent le personnel en boutique. En France, les emplois directs des opérateurs ont chuté de 140 000 à 91 000 entre 2004 et 2024.

En France, l'inquiétude s'empare du secteur et la CFE-CGC Télécoms met en garde  contre une possible concentration du marché - comme le rachat de SFR par Orange, Bouygues et Free - qui pourrait coûter cher en emplois. L'essor de l'IA pourrait aussi bouleverser l'ensemble des activités des télécoms et affecter durablement le marché de l'emploi.

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