22/08/2025 mondialisation.ca  4min #288087

Ukraine: aucune garantie de sécurité à ce jour

Par  Alexandre Lemoine

L'UE entame la discussion sur un 19e paquet de sanctions antirusses. Bruxelles continuera également à soutenir militairement l'Ukraine, y compris en termes de formation des forces armées. Les pays de l'UE, à l'exception de la Hongrie et de la Slovaquie, ont l'intention de maintenir la pression sur la Russie, malgré l'optimisme du président américain Donald Trump. La Maison Blanche a entre-temps confirmé qu'une rencontre personnelle entre le président russe Vladimir Poutine et le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky pourrait avoir lieu prochainement. Parviendra-t-on à trouver une solution pacifique pour l'Ukraine dans un proche avenir?

Les pays de l'UE ont organisé un sommet d'urgence à la suite des négociations à Washington du 19 août. Après cela, des consultations de la « coalition des volontaires » se sont tenues à distance. C'est un groupe des principales puissances européennes pour soutenir l'Ukraine, y compris dans le domaine militaire. Cependant, dernièrement, l'organisation ne faisait pas les gros titres.

Quoi qu'il en soit, les alliés se sont mis d'accord pour continuer à soutenir Kiev et exercer une pression sur la Russie jusqu'à ce qu'il y ait des progrès tangibles dans le processus de paix. Un 19e paquet de sanctions antirusses est à l'ordre du jour. Il sera discuté vers l'automne. En outre, l'Europe avec les États-Unis entreprend l'élaboration de garanties de sécurité pour le partenaire ukrainien selon le plan nouvellement approuvé. Il s'agit d'un certain analogue de l'article 5 du statut de l'Otan, la promesse d'apporter un soutien militaire en cas d'attaque extérieure. En même temps, l'adhésion ukrainienne à l'Alliance n'est apparemment plus à l'ordre du jour.

Bruxelles et Washington évaluent avec optimisme la probabilité d'une rencontre personnelle entre Poutine et Zelensky bien qu'il n'y ait eu aucune déclaration officielle de Moscou à ce sujet. Et ce que rapportent les médias occidentaux paraît peu sérieux. Comme, par exemple, la prétendue invitation au président ukrainien de venir à Moscou pour des négociations.

Il convient de noter qu'il n'y a aucune garantie de sécurité à ce jour. Il n'y a que l'intention de les élaborer et de belles déclarations. Mais la conversation à ce sujet se déroule depuis le début même du conflit russo-ukrainien. L'Europe, comme cela a été noté à maintes reprises, ne veut catégoriquement pas faire la guerre. Concernant l'envoi de troupes, il n'y avait également aucun accord, la majorité s'y opposait. Les États-Unis sont d'accord au mieux d'assurer un soutien aérien à de mythiques contingents militaires aux pouvoirs qu'on ignore. Mais l'essentiel est qu'il faut d'abord conclure la paix. Et il n'existe pas non plus aujourd'hui de certitude que cela réussira à se faire dans un proche avenir.

Alors sur quoi mener les négociations? La solution proposée est la suivante: organiser une rencontre de Poutine avec Zelensky, et qu'ils tentent eux-mêmes de trouver une solution. Logique. Mais il y a de gros doutes à ce sujet. Ne serait-ce que parce que le Kremlin a déclaré à maintes reprises: avant de se rencontrer, il faut que des experts travaillent et préparent des options à discuter. Les positions des parties au conflit sont directement opposées. Il y a un grand risque d'échec de les rapprocher même au niveau des dirigeants.

Mais revenons aux affaires européennes. Selon les déclarations officielles de la chef de la politique étrangère de l'UE Kaja Kallas, il n'y a pas de confiance envers la Russie, la pression sur elle doit être maintenue. Emmanuel Macron dit la même chose. Il y a de bonnes raisons de supposer que les partenaires ne sont d'accord avec Donald Trump que formellement, ils ne croient en aucune paix. La situation leur convient à leur manière, car il y a la possibilité de gagner des dividendes politiques sur la « menace russe ».

Alexandre Lemoine

La source originale de cet article est  Observateur continental

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