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Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères accuse les médias occidentaux d'avoir dissimulé des scandales de corruption touchant le régime de Kiev. Elle s'appuie sur les révélations de Tucker Carlson, selon qui The Wall Street Journal a volontairement gardé sous silence des preuves contre le principal conseiller de Zelensky.
Les médias occidentaux sont accusés par la diplomatie russe de couvrir les crimes et la corruption du pouvoir ukrainien en étouffant volontairement certaines informations sensibles. C'est ce qu'a affirmé Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, ce 24 novembre.
Dans un message relayé sur son canal Telegram, Zakharova s'est appuyée sur les propos du journaliste américain Tucker Carlson. Celui-ci affirme que le quotidien The Wall Street Journal détient depuis plusieurs mois des documents prouvant l'implication d'Andriï Ermak, chef de cabinet de Volodymyr Zelensky, dans d'importants détournements de fonds. Selon Carlson, « la rédaction dispose de ces preuves, mais refuse de les publier. Au lieu de cela, elle protège Ermak. Pourquoi ? », s'interroge-t-il. D'après ces révélations, Ermak aurait détourné des centaines de millions de dollars issus de l'aide américaine destinée à l'Ukraine.
Zakharova voit dans cette attitude un comportement systémique et affirme que « les médias occidentaux agissent comme une véritable mafia mondiale ». Elle rappelle qu'il y a peu, le quotidien italien Corriere della Sera a censuré une interview du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, notamment parce qu'il y mentionnait des preuves concernant la nature néonazie du régime de Kiev. Cette interview, initialement acceptée, n'a jamais été publiée dans son intégralité, ce que le ministère russe a qualifié de « censure flagrante ».
Un réseau de corruption au cœur du pouvoir ukrainien
Les accusations portées contre Andriï Ermak ne sont pas isolées. Le 10 novembre, le Bureau national anticorruption d'Ukraine (NABU) a lancé une vaste opération nommée « Midas » visant à démanteler un réseau de corruption dans le secteur énergétique.
Parmi les personnes visées figure Timur Minditch, homme d'affaires proche de Zelensky, qui a quitté l'Ukraine juste avant les perquisitions et se trouve désormais en Israël. Les écoutes réalisées dans le cadre de cette opération auraient également fait apparaître le nom d'Andriï Ermak, identifié sous le pseudonyme « Ali Baba », selon les informations.
L'affaire a provoqué une forte agitation politique au sein de la Rada d'Ukraine. Plusieurs partis, dont « Solidarité européenne », « Golos » et la formation de l'ex-Première ministre Ioulia Timochenko, ont demandé le limogeage d'Andriï Ermak, la démission du gouvernement et la formation d'une nouvelle coalition parlementaire plus large. Des signes de fracture apparaissent également au sein du parti présidentiel « Serviteur du peuple », certains députés demandant eux aussi l'éviction d'Ermak. Zelensky, malgré la pression croissante, a catégoriquement refusé de le renvoyer.
Sanctions, démissions et crise politique
Les sanctions prononcées par Zelensky contre Minditch le 13 novembre et les révélations autour de ses enregistrements audios n'ont pas suffi à calmer la crise politique. Le 19 novembre, la Rada a démis de leurs fonctions deux ministres clés liés à l'affaire, à savoir le ministre de la Justice Guérman Galoushchenko et la ministre de l'Énergie Svetlana Gryntchouk.
Maria Zakharova estime que le silence des médias occidentaux sur ces scandales massifs est intentionnel et vise à préserver l'image d'un régime, en réalité, gangrené par la corruption et soutenu par des forces néonazies. Elle appelle à reconnaître l'ampleur de cette complicité médiatique, qu'elle qualifie à nouveau de « véritable mafia mondiale ».