19/01/2022 francais.rt.com  3 min #200831

Très lourdes sanctions contre la junte au Mali

«Nous ne voulons pas isoler le Mali», affirme la représentante spéciale de l'Ue malgré les sanctions

© Charly TRIBALLEAU Source: AFP

Emanuela Del Re lors d'une réunion du G20 à Nagoya, au Japon, le 23 novembre 2019 (image d'illustration).

19 janv. 2022, 08:40

Dans la continuité de la Cédéao, l'Union européenne devrait prochainement imposer des sanctions contre le Mali. Sa position est «d'être ferme sur certains principes sans fermer complètement les portes», a toutefois précisé Emanuela Del Re.

La représentante spéciale de l'Union européenne pour le Sahel, Emanuela Del Re, a affirmé le 17 janvier que l'UE et ses partenaires ne voulaient pas isoler le Mali, et a appelé à des discussions en dépit d'un plan visant à sanctionner  le gouvernement militaire du pays. L'armée, après avoir pris le pouvoir au Mali, s'était engagée à organiser en février 2022 des élections qui auraient ramené les civils à la tête du pays - avant de revenir sur ses promesses, au grand dam de ses partenaires de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest.

Nous devons continuer à dialoguer avec le Mali parce que nous ne voulons pas isoler le Mali

Dans une interview accordée à  Reuters, Emanuela Del Re s'est exprimée en ces termes : «La position de l'Union européenne est d'être ferme sur certains principes sans fermer complètement les portes []... Nous devons continuer à dialoguer avec le Mali parce que nous ne voulons pas isoler le Mali, nous voulons un Mali capable de surmonter cette crise.»

L'ex-députée italienne a ajouté qu'elle avait foi dans le fait que des pourparlers auraient lieu. Un porte-parole du gouvernement malien a déclaré que ce dernier était également ouvert au dialogue. Les deux parties n'ont pas cependant précisé de calendrier pour ces discussions.

Des sanctions déjà mises en œuvre par des organisations africaines

Le 9 janvier, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) ont pris  une batterie de mesures économiques et diplomatiques vigoureuses à l'encontre du Mali pour sanctionner les autorités maliennes qui  souhaitent prolonger la période de transition qui s'achèverait avec l'organisation d'une présidentielle en 2026. L'UE devrait de son côté imposer ses propres sanctions diplomatiques et économiques sous l'impulsion de la France, comme l'indique  Le Point.

Les autorités maliennes ont prévenu que les sanctions pourraient mettre à genoux le pays, déjà en difficulté. Selon Reuters, des milliers de Maliens ont participé à des manifestations contre ces sanctions le 14 janvier, à l'appel du gouvernement.

Le Mali, pays pauvre et enclavé au cœur du Sahel, a été le théâtre de deux coups d'Etat militaires en août 2020 et en mai 2021. La crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire depuis 2012 et le déclenchement d'insurrections indépendantistes et djihadistes dans le nord du pays.

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