07/09/2021 francais.rt.com  3 min #194793

Surveillance : la police allemande aurait utilisé le logiciel Pegasus

Selon des sources issues des services de sécurité outre-Rhin, citées le 7 septembre par plusieurs quotidiens et chaînes télévisées, l'Office fédéral de la police criminelle allemande, le BKA, aurait secrètement signé un contrat pour acquérir  le logiciel espion Pegasus commercialisé par la société israélienne NSO, afin de surveiller des communications cryptées sur les appareils mobiles de suspects dans le pays.

L'entreprise de sécurité informatique aurait pour la première fois présenté Pegasus aux autorités allemandes en 2017. Celles-ci, confrontées à des difficultés techniques liées à l'utilisation d'autres logiciels de surveillance, auraient de leur côté lancé un processus d'achat en 2019, pour obtenir le logiciel israélien.

Compte tenu d'une version standard trop intrusive au regard d'une jurisprudence de la Cour constitutionnelle fédérale sur les «perquisitions numériques», la police allemande aurait insisté pour que seules les fonctions compatibles avec les exigences de la Cour soient activées, rapporte le journal  Zeit. Toutefois, comme le précise le quotidien national, les garanties en la matière demeurent aussi floues que la question de savoir à quelle fréquence et contre qui Pegasus aurait jusqu'à présent été utilisé en Allemagne.

En tout état de cause, ni le BKA, ni le ministère fédéral de l'Intérieur n'ont commenté l'affaire au moment où elle a été révélée par voie de presse. Pour rappel, le logiciel Pegasus, dont l'utilisation a été révélée par un consortium de médias  au mois de juillet 2021, aurait permis d'espionner les numéros d'au moins 180 journalistes, 85 militants des droits de l'homme ou encore de 14 chefs d'Etat à travers le monde.

Régulièrement accusé de faire le jeu de certains Etats, NSO assure que son logiciel Pegasus sert uniquement à obtenir des renseignements sur des réseaux criminels ou terroristes. Le Parlement israélien a annoncé le 22 juillet la mise en place d'une commission pour enquêter sur les allégations d'utilisation de Pegasus à «mauvais escient» par certains Etats pour espionner des personnalités.

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