17/01/2022 francesoir.fr  4 min #200739

Des diplomates américains à Genève et Paris victimes du « syndrome de La Havane »

AFP

En novembre 2021, les États-Unis ont ouvert une enquête pour tenter d'expliquer le phénomène du « syndrome de La Havane », une mystérieuse maladie neurologique qui se caractérise par des migraines, des acouphènes, des troubles visuels et cognitifs ou des problèmes d'équilibre et de vertiges. Le Monde  citait fin 2021 le chiffre de 200 cas de victimes de ce phénomène, dont des diplomates, militaires, membres des services secrets américains (CIA) et leurs familles, qui travaillent dans les ambassades et consulats des États-Unis à travers le monde. Jeudi 13 janvier dernier,  The Washington Post signalait encore des cas dans les ambassades à Genève et Paris.

« Le syndrome de La Havane est un ensemble de troubles auditifs, d'étourdissements et de céphalées dont ont eu à souffrir certains membres du personnel diplomatique canadien et américain basé à La Havane, à Cuba, à compter de fin 2016. »

Des responsables de Genève et Paris évacués vers les États-Unis pour y être soignés

En ce début d'année, aux 200 cas signalés en Chine, en Colombie, en Autriche, en Serbie et en Allemagne, se sont ajoutés au moins trois Américains travaillant au consulat de Genève, et un cas suspect à Paris. « Pour des raisons de confidentialité et de sécurité, nous ne discutons pas des détails ou des opérations de l'ambassade », a déclaré le porte-parole du département d'État, Ned Price. « Nous prenons chaque rapport que nous recevons très au sérieux et nous nous efforçons de garantir que les employés concernés reçoivent les soins et le soutien dont ils ont besoin. »

Pour essayer d'apporter des réponses, début octobre, le président Biden a promulgué la loi bipartite HAVANA Act (Helping American Victims Afflicted by Neurological Attacks Act), qui engage le gouvernement américain à renforcer le soutien médical aux fonctionnaires qui ont été touchés. Deux diplomates ont été nommés, l'ambassadeur Jonathan Moore, en charge de coordonner la réponse du département d'État, et l'ambassadrice Margaret A. Uyehara, en charge d'assurer que toute personne signalant des symptômes reçoive une prise en charge médicale appropriée. Les responsables avertissent qu'il est difficile de déterminer un nombre précis de victimes, car chaque cas doit être vérifié médicalement, car les symptômes peuvent aussi être expliqués par d'autres facteurs.

De profonds dommages physiques et physiologiques signalés chez les premiers cas

Le syndrome de La Havane préoccupe le gouvernement américain depuis 2016, lorsque les premiers cas ont été rapportés. En novembre, le secrétaire d'État Antony Blinken a déclaré que l'administration était « intensément concentrée » sur l'élucidation de ces incidents qui avaient infligé de profonds dommages physiques et physiologiques depuis qu'ils avaient été signalés pour la première fois à La Havane il y a plus de cinq ans.

Ce syndrome mystérieux pourrait être causé par des ondes radio

Selon un rapport de l'Académie des sciences américaine datant de fin 2020, la cause pourrait être des ondes radio : « Le comité a constaté que la présentation inhabituelle de signes, de symptômes et d'observations précoces aigus, directionnels ou spécifiques à un emplacement signalés par les employés était cohérente avec les effets de l'énergie radiofréquence (RF) pulsée dirigée », dicte le rapport. De nombreux symptômes chroniques non spécifiques correspondent également à des effets RF connus, tels que des étourdissements, des maux de tête, de la fatigue, des nausées, de l'anxiété, des déficits cognitifs et des pertes de mémoire. D'autres expositions, et la variabilité des conditions de dosage de l'exposition, ont été considérées, comme des causes potentielles ou des facteurs aggravants, dont des facteurs psychologiques, des expositions chimiques (pesticides et insecticides, présents à l'avance) et les maladies infectieuses (comme le Zika).

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