Le Parlement autrichien a adopté ce jeudi 20 janvier 2022 la loi sur la vaccination obligatoire pour tous les adultes, devenant le premier pays de l'Union européenne à prendre une telle mesure pour lutter contre la pandémie de Covid-19, malgré une virulente opposition dans la rue.
Le projet, annoncé en novembre pour doper une campagne d'immunisation chancelante, a été approuvé par un large pan de la classe politique (137 pour, 33 contre sur 183 sièges). La mesure entrera en vigueur le 4 février.
La vaccination est une « chance » selon le chancelier autrichien
« La vaccination est la chance pour notre société d'atteindre une liberté durable et continue, sans que le virus nous restreigne », a déclaré le chancelier conservateur Karl Nehammer devant la presse avant l'ouverture de la session. C'est « un sujet qui fait l'objet d'un débat très intense et passionné », a-t-il reconnu.
Outre les Verts, partenaires de coalition des conservateurs, les cheffes des partis social-démocrate et libéral avaient apporté leur soutien.
L'extrême-droite opposée à la loi
Seule l'extrême droite y est opposée, au nom de la protection des libertés individuelles. Le chef du FPÖ, farouchement anti-vaccins, a fustigé lors des débats « un projet ouvrant la voie au totalitarisme en Autriche ».
« Nous n'avons pas la majorité aujourd'hui au Parlement, mais nous l'avons à l'extérieur », a martelé Herbert Kickl, promettant de défier la loi.
De nombreuses manifestations
De nombreux Autrichiens sont vent debout contre le texte et manifestent quasiment chaque week-end par dizaines de milliers.
Dans ce climat tendu, le gouvernement craint des débordements et a annoncé cette semaine la mise en place de « périmètres de protection » aux abords des établissements de santé, des centres de vaccination et de tests.
Jeudi matin, une petite foule s'était rassemblée aux abords du Parlement. Selon Kerstin, enseignante de profession qui a refusé de donner son nom de famille, la loi est contraire à la Constitution et « bafoue les droits fondamentaux ». À ses côtés, d'autres disaient leurs craintes « des effets à long terme » des vaccins, assurant à l'unisson qu'ils ne paieraient pas l'amende.
Des sanctions financières sont prévues. Celles-ci pourront aller de 600 à 3 600 € mais seront levées si le contrevenant se fait vacciner dans les deux semaines.
72 % de vaccinés en Autriche
Pour donner du temps aux récalcitrants qui vont tous recevoir une lettre de convocation, la phase de contrôles ne débutera que mi-mars.
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Environ 72 % de la population de 8,9 millions d'habitants dispose à ce stade d'un schéma vaccinal complet, un pourcentage inférieur à celui de la France ou de l'Espagne.