Auteur(s): FranceSoir
Le lavandin est l'une des stars de l'aromathérapie. Mais cette plante issue de la lavande fine est actuellement surproduite en France, entraînant pour ses cultivateurs traditionnels de grandes difficultés financières.
Si vous êtes amateur d'aromathérapie, vous connaissez forcément le lavandin. Cette plante qui ressemble à s'y méprendre à la lavande vraie est en réalité un hybride de la lavande vraie et du lavandin grosso, plus haut et particulièrement robuste. Autrefois réservé à l'usage des lessiviers et principalement vendu outre-Atlantique, le lavandin est aujourd'hui très en vogue en aromathérapie. L'huile essentielle de lavandin est reconnue pour ses effets relaxants, antalgiques, anti-infectieux, anti-inflammatoires, mais aussi antispasmodiques et calmants. Elle est recommandée pour favoriser le sommeil et permet notamment de soulager les crampes et les contractures musculaires.
Les lavandiculteurs traditionnels condamnés à vendre à perte
Dans un premier temps, la conséquence de ce succès a été une explosion de la demande et une hausse des prix au début des années 2000. Les cultivateurs de la Drôme, du Vaucluse, de l'Ardèche ou encore des Alpes-de-Haute-Provence bénéficiaient ainsi d'une hausse importante de leurs revenus. Mais, flairant le filon, des cultivateurs de la Beauce se sont lancés sur le marché... avec un peu de retard. 2 000 hectares ont été plantés dans cette grande plaine céréalière du Sud de Paris.
En dix ans, la production de lavandin a donc doublé, tandis que la demande croît bien moins rapidement. Mécaniquement, comme lors de toute crise de surproduction, les prix s'effondrent. Pour certains lavandiculteurs, notamment dans les régions traditionnelles, le prix de vente est désormais inférieur au coût de production. Pour beaucoup, c'est même la « double peine, comme l'exprime un producteur à France Bleu : l'effondrement des prix de vente et l'augmentation des engrais et du gazole. » Gilles Estran, qui n'a vendu que la moitié de sa récolte en 2021 et l'autre moitié à très bas prix, se demande même s'il va récolter cette année. Il le sait, il perdrait de l'argent.
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Plusieurs années seront nécessaires pour que le prix du lavandin remonte. Pour cela, il faut que certains agriculteurs cessent cette culture qui n'est plus rentable. Ils se relanceront sans doute dans le blé, dont les prix sont en forte hausse en raison de la guerre en Ukraine.