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Le Capitole qui abrite les deux chambres du Parlement américain (image d'illustration).
4 août 2022, 16:04
Les Etats-Unis ont ratifié le 4 août les protocoles d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'OTAN, après la décision de ces deux pays de renoncer à leur neutralité en raison la situation en Ukraine.
Ce vote historique est un signe important de l'engagement durable et transpartisan des Etats-Unis à l'OTAN, et de la volonté de faire en sorte que notre Alliance soit prête pour relever les défis d'aujourd'hui et de demain
Le Sénat américain a approuvé cette résolution lors d'un vote à une très large majorité, avec les élus des deux partis (95 voix pour, 1 contre). Une majorité des deux tiers était nécessaire pour approuver le texte.
«Ce vote historique est un signe important de l'engagement durable et transpartisan des Etats-Unis à l'OTAN, et de la volonté de faire en sorte que notre Alliance soit prête pour relever les défis d'aujourd'hui et de demain», s'est félicité le président Joe Biden dans un communiqué.
Aux Etats-Unis, le Sénat est seul habilité à ratifier les accords internationaux. «Poutine a tenté d'utiliser la guerre en Ukraine pour diviser l'Occident. Au lieu de cela, le vote d'aujourd'hui montre que l'Alliance est plus forte que jamais», a déclaré peu avant le vote le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer.
La France a validé le processus la veille
Ce vote intervient au lendemain de la ratification des protocoles d'adhésion par le parlement français, ainsi que par l'Italie le 2 août.
En comptant les Etats-Unis, 23 Etats ont déjà ratifié l'adhésion des deux pays sur les trente nécessaires, selon le décompte de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN. Tous les pays membres de l'OTAN doivent ratifier les protocoles d'adhésion avant qu'ils ne puissent entrer en vigueur et, de ce fait, que la Finlande et la Suède puissent bénéficier de l'article 5. L'article 5 du traité de l'Alliance de l'Atlantique nord, fondée en 1949 au début de la Guerre froide, déclenche une riposte commune en cas d'attaque contre l'un des membres.
Lors du débat le 3 août, les sénateurs ont rejeté un amendement qui tentait de protéger les prérogatives du Congrès américain pour déclarer la guerre en cas d'activation de l'article 5.
Ankara veut des garanties, Moscou prêt à réagir en cas de déploiement massif
L'adhésion à l'OTAN de la Suède et de la Finlande n'est pas pour autant encore acquise, la Turquie menaçant de «geler» le processus, en accusant les deux pays nordiques de complaisance envers le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et ses alliés qu'Ankara considère comme des organisations terroristes.
Ankara, qui bloquait depuis mai leur entrée dans l'Alliance atlantique, a signé avec eux un mémorandum d'accord en juin liant leur adhésion à leur lutte contre les mouvements kurdes et leurs partisans sur leur sol. Mais le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau menacé fin juillet de faire barrage, accusant en particulier la Suède de ne pas «prendre sa part» à la lutte contre le terrorisme.
La Suède et la Finlande, qui s'étaient jusqu'à présent gardées de rejoindre l'OTAN afin de ne pas s'attirer les foudres de la Russie voisine, ont présenté leur candidature après le début de l'assaut, le 24 février, de l'Ukraine par Moscou. Celles-ci ont été approuvées lors d'un sommet de l'OTAN à Madrid fin juin.
Devant les velléités d'adhésion de ces deux pays à l'OTAN, le président russe a prévenu que si elles engendraient le déploiement de «contingents» et d'«infrastructures militaires», la Russie serait obligée d'y répondre de façon réciproque. Il a vu dans cette procédure rapide une opération de communication occidentale disant : «Vous voyez, la Russie ne voulait pas que cela se produise, mais maintenant elle en a le double». Mais selon Vladimir Poutine, la situation de ces deux pays n'est pas comparable avec celle de l'Ukraine. La volonté de plus en plus pressante de Kiev de rejoindre l'Alliance Atlantique malgré des contentieux lourds, des territoires contestés et une relation difficile avec la Russie voisine a été une cause majeure motivant l'intervention militaire dans le pays ordonnée par Moscou.