© JEFF PACHOUD Source: AFP
Enfant dans un hébergement d'urgence de la ville de Lyon en 2017 (image d'illustration).
30 août 2022, 19:36
«On ne peut pas s'habituer à ça» : un collectif d'associations a dénoncé le 30 août le fait que, selon eux, plus de 1 600 mineurs sont actuellement sans abri en France alors que la rentrée des classes approche.
Au cas par cas, «nous espérons que les parents et les enseignants vont s'emparer de ces situations parce qu'ils sont révoltés par la situation de leurs élèves ou de leurs camarades», a expliqué lors d'une conférence de presse Manuel Domergue, de la Fondation Abbé-Pierre.
A la date du 22 août, 3 133 familles parmi lesquelles 1 658 enfants, n'ont pas réussi à obtenir auprès du 115 un hébergement d'urgence, soit une hausse de 86% par rapport aux chiffres du 31 janvier, selon les données collectées par les représentants d'un collectif d'associations solidaires et par la fédération de parents d'élèves FCPE.
«Des enfants qui dorment dans une voiture ou dans la rue ne peuvent pas apprendre dans de bonnes conditions», a souligné Anne-Sophie Huchard, une enseignante membre du collectif Jamais sans toit.
Depuis 2014, ce collectif lyonnais s'est mobilisé à une centaine de reprises en faveur de familles dont les enfants scolarisés étaient sans abri. C'est précisément ce type de mobilisation dont les associations veulent encourager la généralisation, via un «réseau d'aide aux élèves sans toit» nouvellement créé.
Militer pour obtenir des logements
Il s'agit de «propager des pratiques militantes» et un «cadre» d'action : l'objectif est que «les gens sortent de la passivité et du fatalisme», selon Manuel Domergue. «Goûters solidaires», concerts de soutien, appel aux élus locaux... en dernier recours, la mobilisation peut même passer par une occupation temporaire de l'école : les familles sans-abri sont invitées à venir dormir dans les locaux scolaires avec leurs enfants, en compagnie de militants membres de leur comité de soutien.
«En général, au bout de quelques jours ou quelques semaines, ça marche : les familles concernées finissent par obtenir un logement», a témoigné Anne-Sophie Huchard.
Au-delà de l'appel à la «vigilance collective», le collectif en appelle aux pouvoirs publics pour «qu'aucun enfant ne soit plus contraint de passer la nuit dehors».
Or, le nombre de places d'hébergement d'urgence doit prochainement être réduit d'environ 200 000 à 190 000, a souligné Manuel Domergue : «A croire que pour le gouvernement, tant que la société ne se mobilise pas, il y a un niveau de sans-abrisme acceptable», a-t-il déploré.