27/10/2022 infomigrants.net  4 min 🇬🇧 #217958

L'Ocean Viking compte désormais 234 rescapés à bord

L'Ocean Viking porte secours à 39 personnes au large de Malte, dimanche 23 octobre. Crédit : SOS Méditerranée

Ce mercredi 26 octobre, les équipes de l'Ocean Viking, navire de l'ONG SOS Méditerranée, ont secouru 32 personnes dans les eaux internationales au large de Malte. Celles-ci se trouvaient sur une embarcation de six mètres, "inadaptée à la haute mer", a relayé l'ONG sur ses réseaux.

Après trois jours à la dérive et sans nourriture, elles présentent "des signes aigus d'épuisement, de déshydratation et de graves brûlures", précisent les équipes.

🔴BREAKING : l'#OceanViking a secouru 32 personnes d'une embarcation de 6 mètres inadaptée à la haute mer, dans les eaux internationales au large de #Malte.

Cette intervention porte à 234 le nombre de rescapés à bord de l'Ocean Viking. Un total atteint en à peine cinq jours, rythmés par des opérations de sauvetage successives.

"Une course contre la montre"

Dans la soirée de mardi, l'équipage a été mobilisé pour secourir 56 personnes, à 36 milles nautiques de l'île italienne de Lampedusa (environ 65 kilomètres). Parmi elles, 27 mineurs, tous non accompagnés (MNA). La recherche de leur embarcation en bois, dans la nuit, s'apparentait à "une course contre la montre et dans l'obscurité totale" raconte l'ONG  dans son communiqué.

Ce mardi a été une journée particulièrement intense. Plus tôt dans la matinée ce jour-là, en moins de trois heures, l'Ocean Viking a effectué deux sauvetages consécutifs dans les eaux internationales au large de la Libye.

L'ONG a d'abord évacué 33 personnes dont quatre mineurs, dérivant à bord d'une "embarcation en bois impropre à la navigation et surpeuplée", relate-t-elle dans son communiqué. Peu après, l'opération a été répétée avec 40 personnes, dont dix femmes, neuf MNA et trois enfants de moins de quatre ans. Cette fois, celles-ci se trouvaient à bord d'une embarcation en fibre de verre à la dérive.

Certains de ces rescapés "présentent de multiples brûlures de carburant et un fort état d'épuisement après 30 heures en mer", précise l'ONG. À bord, les rescapés sont pris en charge à la fois par SOS Méditerranée et par des équipes de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge (IFRC).

Durant le week-end déjà, 33 puis 39 personnes avaient été secourues, parmi lesquels plusieurs enfants.

Comme à chaque fois, la coordination entre collectifs et ONG veillant sur cette route maritime a été essentielle dans les sauvetages. Les appels de détresse permettant à l'Ocean Viking d'être déployé sur la bonne zone ont été transmis tantôt par l'avion Colibri 2 de l'ONG Pilotes Volontaires, tantôt par le réseau Alarm Phone.

Le nouveau gouvernement italien hostile aux ONG

Ces opérations de sauvetage interviennent dans un contexte d'hostilité croissante affichée par le nouveau gouvernement italien vis-à-vis des ONG intervenant en mer.

Le ministre de l'Intérieur, Matteo Piantedosi, a fait valoir qu'il pourrait empêcher les  navires des ONG, avec les migrants secourus à leur bord, de se rendre en Italie. Une manière de relancer la politique controversée amorcée en 2019 par Matteo Salvini, le chef de la Ligue, parti anti-migrants, et vice-Premier ministre dans le gouvernement Meloni. Selon le ministre de l'Intérieur, les activités de ces bateaux ne sont "pas conformes à l'esprit des règles européennes et italiennes" en matière de sécurité des frontières.

La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, issue du parti post-fasciste Fratelli d'Italia, a pour sa part affirmé dans son premier discours de politique générale prononcé mardi vouloir "arrêter les départs illégaux (d'Afrique) et mettre un terme à la traite d'êtres humains".

Au même moment, dans une opération de sauvetage conjointe, garde-côtes italiens et patrouilleur espagnol de la mission Frontex, ont secouru  plus de 1 100 migrants répartis sur deux navires en difficulté, signalés par Alarm Phone. L'un des plus gros sauvetage jamais opéré.

Depuis le début de l'année, 1 762 personnes ont déjà disparu en Méditerranée, dont 1 295 en Méditerranée centrale, la route migratoire la plus dangereuse au monde selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Depuis 2014, pas moins de 29 000 migrants sont morts en tentant de rejoindre l'Europe, selon les derniers chiffres communiqués par l'OIM ce mercredi.

 infomigrants.net

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