© Thomas SAMSON / AFP Source: AFP
13 nov. 2022, 18:49
Le ministère de l'Education nationale a annoncé ce 13 novembre le retour d'un enseignement des mathématiques «obligatoire» à la rentrée 2023 pour tous les lycéens de la filière générale dès la classe de première, soldant l'une des mesures les plus controversées de la réforme Blanquer.
Communauté éducative, chercheurs, grands patrons et politiques s'étaient inquiétés de la baisse du vivier scientifique comme du renforcement des inégalités sociales et de genre provoqués, depuis la réforme mise en œuvre en 2019, par la disparition des mathématiques dans le tronc commun des matières obligatoires enseignées en classes de première et de terminale de la filière générale.
90 minutes obligatoires par semaine
Une heure et demie de mathématiques seront obligatoires pour tous les élèves de première générale qui n'auront pas choisi la spécialité mathématiques, a précisé le ministère de l'Education nationale dans un communiqué.
Lors de la campagne présidentielle 2022, le candidat Macron avait promis le retour des maths dans le tronc commun en cas de réélection, avant d'acter cette réintroduction dès la rentrée 2022, mais seulement en option.
L'annonce survenue une douzaine de semaines avant la rentrée avait été critiquée pour sa précipitation et un faible nombre d'élèves avait finalement choisi cette option lors de l'année scolaire 2022-23.
Cette mesure s'inscrit dans une stratégie pilotée par le ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye visant à faire de 2023 «l'année de promotion des mathématiques» avec à la clef deux objectifs, «réconcilier tous les élèves» avec cette discipline et «promouvoir l'égalité filles-garçons».
Lutter contre les «stéréotypes de genre» dans les spés maths
Cette stratégie décline une batterie de mesures, parmi lesquelles la mise en place de groupes à effectifs réduits en mathématiques en classe de sixième ou d'objectifs comme celui de la parité filles-garçons d'ici 2027 dans les spécialités mathématiques, physique-chimie ou mathématiques expertes réputées les plus sélectives.
Le ministère affirme ainsi vouloir «lutter contre les stéréotypes de genre» et «déconstruire les représentations» dans son communiqué. Un combat qui n'attendra pas le lycée, d'ailleurs, puisque l'Education nationale veut «lutter plus précocement (dès l'école maternelle) contre les stéréotypes de genre qui découragent les filles».
Bien que la France soit réputée pour sa tradition d'excellence en recherche mathématiques avec 13 lauréats de la médaille Fields, souvent présentée comme l'équivalent du «Nobel pour les maths», les élèves français font face à des difficultés croissantes dans l'apprentissage de la discipline.
Ainsi, un quart des élèves n'a pas le niveau attendu en mathématiques à l'issue de la classe de troisième, rappelle le ministère dans son communiqué.