23/12/2022 infomigrants.net  3 min #221267

Fêtes de Noël : à Paris, une distribution de cadeaux pour les enfants à la rue

Le 24 décembre, à Paris, Utopia 56 distribuera des cadeaux aux enfants dont les familles cherchent un hébergement. Crédit : FlickrCC

Apporter un peu de joie dans un sombre quotidien. C'est le but de l'initiative lancée par l'antenne parisienne de l'association d'aide aux exilés Utopia 56. Samedi 24 décembre, une de ses équipes organise une distribution de cadeaux sur la place de l'Hôtel de Ville, à Paris.

C'est sur ce lieu que convergent, "tous les jours et toute l'année" en début de soirée, les familles et les femmes seules à la rue. Utopia 56 se charge alors de leur trouver un hébergement pour une ou plusieurs nuits.

Ce samedi, c'est donc à l'heure habituelle de la mise à l'abri, vers 18h, qu'aura lieu la distribution. "Il y aura des jouets et des peluches pour les enfants", précise Flore Judet, coordinatrice de l'association. Celle-ci se terminera aux alentours de 21h.

Tous les soirs sur cette place, malgré l'hiver, "les exilés sans abri sont nombreux à nous demander de l'aide", déplore Flore Judet. Mercredi 21 décembre, 96 personnes se sont présentées. Toutes ont trouvé refuge pour la nuit "grâce à la mobilisation citoyenne" : aux domiciles de particuliers, dans des paroisses ou des lieux alternatifs. "Mais aucun endroit 'officiel', mis à disposition par l'État ou la mairie", regrette la bénévole.

"J'ai la boule au ventre à chaque appel"

La crise de l'hébergement pour les personnes sans-abri - en majorité des exilés - dans Paris et sa région est une réalité bien connue des associations. En cause notamment : la saturation du réseau d'urgence du 115.

À elle seule, la plateforme située à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, reçoit chaque jour des centaines de demandes, qu'elle ne peut satisfaire. "Pour moi, c'est très compliqué, très dur de passer d'un appel à un autre. C'est atroce, surtout quand on n'a pas de réponse à apporter. J'ai la boule au ventre à chaque appel", affirmait début décembre à InfoMigrants Imane*, 36 ans, régulatrice des équipes mobiles d'aide du 115 en Seine-Saint-Denis.

Pour la journée du 1er décembre par exemple, seulement 11 places étaient disponibles dans la région. Ce même jour, uniquement pour le département, 487 personnes avaient demandé un toit.

En novembre,  InfoMigrants avait par ailleurs recueilli le témoignage de Prosper*, Burundais installé en France. Cet ancien journaliste, arrivé dans le pays en 2019 et ayant obtenu le statut de réfugié, vit dans une voiture, au Havre, avec ses quatre petites filles et sa femme. Malgré le travail de Prosper dans une agence d'interim, impossible de se loger. "J'ai fait le tour des propriétaires d'appartements, mais ils trouvent toujours mes revenus insuffisants."

Alors la famille n'a pas eu le choix que de s'installer dans la Clio d'un ami. "En fait, on ne dort pas vraiment, on s'assoit, on essaie de se couvrir et on attend que la nuit passe, a-t-il expliqué. Moi, je suis à la place du conducteur, ma femme prend la petite de 4 ans dans ses bras pour la réchauffer. Mes trois autres filles sont à l'arrière.... Après l'école, les enfants passent se doucher chez notre ami. Dans sa cuisine, il y a une table pour faire les devoirs rapidement. Moi je cuisine et on mange dans la voiture. À 19h on est déjà tous les six dans le véhicule jusqu'au matin."

*Le nom de famille n'est pas donné par souci de confidentialité

 infomigrants.net

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