02/05/2023 francesoir.fr  4 min #227908

100 jours de colère : Les syndicats français menacent le tennis, le cinéma et la Formule 1

Sur le vif: un 1er mai entre remobilisation sociale contre la loi retraites et intense violence

France-Soir

Les rues parisiennes ont été particulièrement agitées ce lundi 1er mai 2023.

F. Froger / Z9, pour France-Soir

SUR LE VIF - La mobilisation populaire a été de nouveau massive pour ce 1er mai qui s'est confondu avec la 13ème journée de contestation contre la réforme des retraites. Plus de monde dans les rues, plus de violence aussi : près de 300 personnes ont été interpellées en France (actualisation 02/05 - 9h45, chiffres AFP : 540 interpellations, dont 305 à Paris, ndlr).

Selon le ministère de l'Intérieur, 108 blessés (actualisation 02/05 - 9h45, chiffres AFP : 259, ndlr) sont à dénombrer parmi les forces de l'ordre, dont 25 à Paris. Un policier a été grièvement blessé suite au jet d'un cocktail Molotov. S'il n'existe pas de bilan officiel des manifestants blessés au sein des cortèges, l'intensité des échanges face aux forces de l'ordre laisse penser à un chiffre élevé, à des degrés divers de blessures (actualisation 02/05 - 9h45, le ministère de l'Intérieur évoque aujourd'hui une soixantaine de blessés, ndlr).

À Nantes, un jeune manifestant de 28 ans a eu la main arrachée par une grenade de désencerclement. Une adolescente a été touchée à l'œil. À Lyon, 6 manifestants ont été blessés. À Grenoble, 5 manifestants se déclarent blessés par des coups de matraques.

Cette tension extrême s'est aussi illustrée dans des scènes de dégradations urbaines au sein de plusieurs villes françaises, avec notamment de nombreux feux : un immeuble parisien a été incendié.

Tout au long de la journée, des jets de projectiles de la part de manifestants (dont des pavés dans la capitale) ont répondu aux grenades lacrymogènes utilisées à des quantités astronomiques par la police et la gendarmerie.

Poursuite du mouvement ?

Ce 1er mai bien peu conventionnel pose question sur une éventuelle reprise des mouvements sociaux en France. Près de 2,5 millions de personnes ont défilé en majorité dans les grandes villes de France, dont 600 000 à Paris.

Particularité, la violence n'a été seulement l'apanage des inévitables black bloc présents à ces rendez-vous depuis les dernières journées de mobilisation anti-réforme des retraites : les débordements se sont mutlipliés au-delà des lignes de front habituelles, avec des participants à visages découverts.

Les syndicats se sont désolidarisés de cette violence, dénonçant l'instrumentalisation "par des groupes violents qui n'ont rien à voir avec les combats que nous menons", d'après Sonia Paccaud, secrétaire départementale de la CFDT.

Dans un communiqué, la CGT confirme à ses yeux la popularité retrouvée du mouvement, dénonce "l'imposture sociale du Rassemblement national" et revendique la réussite d'une "unité syndicale depuis 2009 pour un 1 er mai" : "la page" n'est pas tournée, selon le syndicat.

La leader du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, a de son côté fermement condamné les violences qu'elle assimile à "des tentatives d'assassinat contre les forces" de l'ordre et dont les auteurs méritent "d'être traduits devant la Cour d'assises".

Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France Insoumise (LFI) affirme quant à lui que "Macron n'est plus écouté" et que "la mobilisation s'amplifie", appelant une nouvelle fois au "retrait !" de la réforme et dénonce une "Constitution autoritaire et anti-ouvrière" en référence à la décision controversée du Conseil constitutionnel de valider le projet de loi.

Le groupe Europe Écologie-Les Verts s'est quant à lui tenu "aux côtés de l'intersyndicale", réclamant de même l'abolition de cette loi.

Deux échéances sont à venir : le 3 mai, la décision du Conseil constitutionnel à propos du deuxième projet de Référendum d'initiative partagée sera rendue. Le 8 juin prochain sera mené l'examen de la proposition de loi d'abrogation du texte "retraites", déposée par le groupe Libertés, Indépendants, Outre-Mer et Territoires (LIOT).

L'intersyndicale se réunira de son côté le 2 mai, pour décider de la suite du mouvement social et des prochaines mobilisations à venir.

Entrée incendiée d'un immeuble partiellement en travaux, Paris le 1er mai 2023. F. Froger / Z9, pour France-Soir
Le camion équipé de lances à eau anti-émeute, à la demande des pompiers, est mobilisé afin d'éteindre l'inc​​​​endie d'un immeuble. Paris, le 1er mai 2023. F. Froger / Z9, pour France-Soir​​​​​​
Fabrication de projectiles de la part d'un manifestant à l'aide d'une barre en métal. Paris, 01/05/2023. ​​​​​F. Froger / Z9, pour France-Soir
Les pompiers syndiqués à la CGT, en fin de manifestation, à leur arrivée à Nation pris sous les gaz lacrymogènes. 01/05/2023. F. Froger / Z9, pour France-Soir

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