C'est un bateau dédié à l'observation des baleines qui a signalé la présence d'une pirogue en difficulté à environ 22 kilomètres des côtes de l'île de Tenerife, mercredi. Le dispositif de secours mis en place suite à l'alerte a permis de secourir 52 personnes juste avant que l'embarcation de fortune ne coule.
A bord, de nombreuses personnes étaient dans un état de santé dégradé. Quatre d'entre elles ont été hospitalisées pour diverses pathologies après le sauvetage et 11 ont nécessité une assistance médicale une fois débarquées au port de Los Cristianos, selon les autorités maritimes espagnoles.
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Ces derniers jours, plusieurs opérations ont aussi eu lieu plus en amont de la route des Canaries. Mardi 7 mai, près de 200 personnes ont été interceptées au large du Sénégal par les garde-côtes. Tout d'abord, une première opération a mené à l'interception de "67 candidats à l'émigration irrégulière en provenance de pays de la sous-région", au large de Saint-Louis.
Le même jour, ce sont 119 personnes, dont 20 femmes et 21 enfants, qui ont été interceptées par les autorités sénégalaises à une centaine de kilomètres de Dakar, alors qu'elles tentaient elles aussi de rejoindre les îles Canaries. Les passagers étaient partis de Gambie, selon la Marine sénégalaise qui précise avoir remis ces personnes "aux services compétents pour enquête".
Les migrants, parmi lesquels 20 femmes et 21 enfants, ont été remis aux services compétents.
Route migratoire meurtrière
Ces dernières années, la route des Canaries a été réactivée pour éviter les contrôles renforcés plus au nord, en Méditerranée. Et les migrants ne partent plus seulement de l'ouest du Maroc, mais aussi désormais de la Mauritanie, du Sénégal et de la Gambie, à plus de 1 000 km de l'archipel espagnol.
L'an dernier, 40 000 personnes ont débarqué aux Canaries depuis les côtes africaines, un chiffre jamais atteint même en 2006, lors de la crise des "cayucos" - terme qui désigne les pirogues utilisées par les migrants pour traverser l'Atlantique. Cette année, les chiffres continuent de progresser : près de 16 000 exilés sont arrivés dans l'archipel depuis janvier, soit une augmentation de près de 370% par rapport à la même période en 2023.
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Les décès aussi se multiplient. L'ONG Caminando Fronteras a déjà dénombré plus de 1 500 morts pour les quatre premiers mois de l'année 2024 sur cette route migratoire. Sur l'ensemble de 2023, l'association en avait compté plus de 6 000.