11/06/2024 francais.rt.com  5min #250265

Algérie : qui sont les candidats à l'élection présidentielle ?

Source: AFP

Le Président algérien Abdelmadjid Tebboune, le 22 avril 2024 (image d'illustration).

En attendant la candidature officielle du président Abdelmadjid Tebboune à sa réélection, au moins six candidats, en Algérie, ont déclaré leur décision de participer au scrutin présidentiel anticipé du 7 septembre prochain. Alors que le corps électoral a été officiellement convoqué le 8 juin, à la surprise générale, certains prétendants ont déjà commencé les procédures.

C'est le cas pour trois candidats de la droite algérienne qui se sont déplacés, dimanche 9 juin, au lendemain de la convocation du corps électoral, au siège de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) pour retirer les formulaires de souscription des signatures.

Il s'agit de Belkacem Sahli, président de l'Alliance nationale républicaine (ANR) et Abdelaali Hassani Chérif, chef du Mouvement de la société pour la paix (MSP), une formation islamiste, mais aussi Tarek Zeghdoud, le secrétaire général du Rassemblement national (RA).

Trois candidats de la gauche devraient également entamer ces démarches. Il s'agit de Youcef Aouchiche du Front des forces socialistes (FFS), Louisa Hanoune, la présidente du Parti des travailleurs (PT) et Zoubida Assoul de l'Union pour le changement et le progrès (UCP).

Pour chacun de ces prétendants à la magistrature suprême, le plus dur commence. À compter du samedi 8 juin, ils ont 40 jours pour déposer leur dossier de candidature auprès de ANIE. Un dossier qui doit notamment comporter une liste de 600 signatures d'élus ou de 50 000 électeurs, provenant d'au moins 29 wilayas du pays. C'est ensuite à l'ANIE de valider ou non les candidatures.

La campagne électorale doit officiellement commencer le 14 août, soit 23 jours avant le scrutin.

À droite de l'échiquier

  • Belkacem Sahli, né en 1974 à Sétif, est un ancien du gouvernement Bouteflika. Son ascension politique a commencé en 2012, après avoir intégré le gouvernement d'Abdelmalek Sellale en 2012 en qualité de secrétaire d'État auprès du ministère des Affaires étrangères, mais aussi avec son élection à la tête de l'Alliance nationale républicaine (ANR), une formation politique créée en 1995. Docteur d'État en mathématiques appliquées, Belkacem Sahli était jusqu'à son arrivée au gouvernement membre du conseil scientifique de la Faculté des sciences de Sétif. Élu député lors des législatives du 10 mai 2012, juste avant sa nomination au sein de l'exécutif, il incarnait alors un courant opposé à tout compromis avec l'islamisme.

  • Abdelaali Hassani Chérif est le président du parti islamiste MSP (Mouvement de la société pour la paix). A l'issue d'une réunion du Conseil national consultatif du parti (choura), il a succédé à Abderrezak Makri à la tête du mouvement en mars 2023, alors qu'il était inconnu sur la scène politique algérienne. Fondé en 1990 sous le nom de Mouvement de la société islamique, le MSP prône un islamisme se réclamant des Frères musulmans et incarne, face au pouvoir algérien, une opposition modérée dans sa critique et respectueuse de la légalité.

  • Tarek Zeghdoud est le secrétaire général du Rassemblement national (RA). Fondé en 1997, son parti se présente comme néo-nationaliste, républicain et progressiste, qui peut s'allier à la gauche démocratique en opposition aux mouvements «intégristes» ou «autoritaires».

Après la démission d'Abdelaziz Bouteflika, en avril 2019, un de ses fondateurs et ancien secrétaire général, Abdelkader Bensalah, devient chef de l'État par intérim d'avril à décembre 2019.

Les candidats de la gauche

  • Youcef Aouchiche, né en 1983 à Boghni, est le secrétaire général du Front des forces socialistes (FFS) depuis 2020. Il a exercé en tant que journaliste dans la presse écrite durant la période allant de 2008 à 2012 et en tant qu'attaché parlementaire durant la période 2012-2017. Il se présente aux élections sénatoriales de 2022 et il est élu sénateur le 5 février 2022. Fondé en 1963 par Hocine Aït Ahmed à Tizi Ouzou dans le but de s'opposer au gouvernement de Ben Bella, son parti le FFS est membre de l'Internationale socialiste.

  • Louisa Hanoune, née en avril 1954, est la présidente du Parti des travailleurs (PT). Elle a été emprisonnée durant neuf mois dans la foulée du mouvement de contestation du Hirak en 2019. Figure de l'opposition algérienne, elle a déjà été candidate à la présidentielle en 2004, 2009 et 2014. En 2004, elle était la première femme algérienne candidate à la magistrature suprême. Son parti, le PT, a été fondé en 1990. Il se présente comme un parti socialiste qui revendique la tradition trotskiste.

  • Zoubida Assoul, née en 1956 à Tebessa, est une avocate et femme politique de la gauche algérienne. Elle entame une carrière de juriste, au début des années 1980 et devient juge à l'âge de 25 ans. À l'âge de 42 ans, elle reprend sa robe noire pour redevenir avocate. Elle est, depuis 2013, la présidente du parti l'Union pour le changement et le progrès (UCP), une formation qui prône le social-libéralisme.

Il est à rappeler que l'Autorité nationale indépendante des élections avait annoncé le samedi 8 juin, dans un communiqué, que l'opération de retrait des formulaires de souscription de signatures individuelles pour les postulants à la présidentielle du 7 septembre aura lieu au niveau de son siège sis au Palais des nations (Club des pins).

L'ANIE a rappelé que «conformément aux dispositions de l'article 250 de l'ordonnance 21-01 susmentionnée, les postulants à la candidature devaient déposer une caution d'un montant de deux cent cinquante mille DA (250.000 DA) auprès des services du Trésor public à travers l'ensemble du territoire national.»

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