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Ayachi Zammel lors d'une conférence de presse le 16 juillet 2024, pour annoncer officiellement sa candidature.
Le candidat à la présidentielle tunisienne du 6 octobre, Ayachi Zammel, a été condamné ce 1er octobre à 12 ans de prison dans le cadre de 4 affaires de parrainages frauduleux. Le prétendant à la présidence s'est également vu interdire de voter lors de ce scrutin, a indiqué le porte-parole du Tribunal Sami Semadhi sur les ondes de Mosaïque FM.
«Le tribunal de première instance de Tunis 2 a condamné Ayachi Zammel à douze ans de prison dans quatre affaires liées aux parrainages, trois ans pour chaque dossier et lui a interdit d'aller voter», a par ailleurs détaillé son avocat Abdessater Messoudi.
Messaoudi, a également confirmé que Zammel était toujours en lice et que son comité de défense allait recourir à tous les moyens légaux pour le défendre, évoquant un possible recours à «la justice internationale».
Les déboires d'une candidature
Arrêté le jour même de la validation de sa candidature le 2 septembre dernier par l'Instance supérieure indépendante des élections (ISIE), Ayachi Zammel, un industriel de l'agro-alimentaire peu connu du grand public, s'est retrouvé au cœur d'un orage politique en Tunisie. Le candidat de 46 ans fait l'objet, selon les médias locaux, de 37 mandats de dépôt à travers plusieurs gouvernorats du pays, et ce, pour des affaires liées à des «falsifications de parrainages».
Pour se présenter officiellement au scrutin présidentiel, il devait recueillir 10 000 signatures d'électeurs, ou le soutien de 10 parlementaires ou 40 élus locaux.
Le 18 septembre dernier, Zammel a été condamné à une peine de 20 mois de prison par le tribunal de première instance de Jendouba, dans le nord-ouest de la Tunisie, pour «falsification de parrainages». Une semaine plus tard, il a également été condamné à une peine de 6 mois de prison, par le même tribunal, pour la même accusation.
Pour sa part, la défense du candidat dénonce des affaires «fabriquées» et des procès politiques qui ont pour but de l'écarter de la course.
Les Tunisiens sont appelés aux urnes ce 6 octobre pour élire leur nouveau président. Trois candidats sont en lice, à savoir le président sortant Kaïs Saïed (66 ans), le candidat en détention Ayachi Zammel (46 ans) et l'ancien député de la gauche panarabiste, Zouhaier Maghzaoui (59 ans).